Les nuits italiennes: contes nocturnes

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Michel Lévy, 1857 - Italy - 312 pages
 

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Page 30 - Florence : on y vient lorsque l'ame est blessée, Lorsqu'on subit le poids d'une triste pensée; Que le cœur trop ému d'un souvenir cuisant Cherche loin du passé le calme du présent. Terre de doux repos, de gloire et de folie, Belle entre les cités de la belle Italie, Voyez-la dérouler sa ceinture de monts Pour étreindre à la fois tous ceux que nous aimons , Tous ceux qu'on salua de ce long cri de gloire Qui s'élança du Nil pour mourir à la Loire ; Ceux qui furent si grands, qu'aux jours...
Page 8 - Serra, qui vous reçoit dans son fabuleux salon de lapis-lazuli et d'or, ceint de colonnes corinthiennes, orné de sphinx noirs, et dont les hautes croisées s'ouvrent sur des pavillons de marbre, tels que les inventait Arioste pour le génie, traducteur de l'architecte Tagliafico; et partout dans ces palais, les galeries sont peuplées de ce monde idéal et ravissant que jetaient sur toile Van Dyck, Guide, André del Sarte, Véronèse, Titien, Albane, l'Espagnolet, la trinité des Carrache.
Page 119 - Toutes noires encor des flammes d'un volcan. Oh ! que j'aime à te voir aux régions nouvelles Beau lac que le soleil a choisi pour miroir ; En toi que de fraîcheur, soit que tu te révèles Dans les feux du matin ou les brumes du soir. C'est comme un vif plaisir après les ennuis sombres; Après le désert nu , c'est la terre de miel; C'est la clarté du jour après les noires ombres , Après le désespoir c'est le rayon du ciel.
Page 53 - Ce n'est point la que la terre rejette les ossemens, que le ver fait son œuvre; cette terre miraculeuse préserve les corps de l'insulte du ver; elle se voile d'un magnifique linceul de gazon et de fleurs; elle s'encadre dans de pures et gracieuses ogives de marbre blanc; c'est la terre venue de Jérusalem sur les galères croisées ; elle a sanctifié les cadavres des vieux chevaliers pisans ; c'est le lit de repos des hommes forts qui moururent en Dieu , le glaive à leur droite , la ceinture...
Page 7 - ... ou peuplés de statues, qui s'élèvent triomphalement, avec leur cortége de colonnes de marbre, jusqu'aux régions aériennes, où s'élargit la conque des fontaines, à l'ombre des orangers suspendus. On se surprend attendri de joie sur le seuil d'un palais qui vous laisse entrevoir dans un jour mystérieux sa cour recueillie et voluptueuse, sa cour de marbre, où bondit la gerbe d'eau vive, sous des arcades de citronniers en fleurs. Là causent et rient de jeunes...
Page 139 - Ënée, surnommé le Dévot, qui a fondé la ville de Rome , où Dieu vous a fait la grâce de vous donner le jour. — Est-ce écrit en italien ? — Oui , en italien latin. — Et cet autre livre? — C'est un ami de Virgile qui l'a écrit; il se nommait Horace ; il a fait des chansonnettes sur le vin de Falerne , et sur une petite villa qu'il possédait à Tivoli. — C'est bien ; vous n'avez rien autre à déclarer ? — Non , excellence. — Vous pouvez sortir. Alors une escouade de soldats...
Page 262 - J'ai vu ces dessins en les touchant Je les ai vus avec les doigts... Si j'avais été à Paris, Dieu m'aurait donné la force de monter sur la colonne pour bien m'assurer... Il me semble qu'on a voulu tromper une pauvre mère exilée et aveugle De quoi vous étonnez-vous? L'âge et le malheur rendent défiant.
Page 218 - ... formidable semée d'arbres caverneux et de croix sanglantes. Ici point de dragons pontificaux; la garnison de Viterbe se compose de quatre spectres militaires , et d'un cardinal absent. Eh bien ! on sort de la ville dans une berline aussi paresseuse qu'une diligence française , on gravit la montagne bien avant le rayon de l'aube , on passe devant une double fantasmagorie d'arbres tragiquement posés ; on arrive au sommet de la montagne, où les brigands qui peuvent vous arrêter sont de complicité...
Page 10 - ... les examiner à l'aise ; je me promenai sous les cheminées, je chantai la barcarolle de la Muette™ aux statues de Carlone ; je pris des airs de maître, des poses de doge, tout cela fort impunément : personne ne parut. Si j'habitais Gênes, j'irais m'établir au palais Doria, pour lui donner enfin un locataire.
Page 20 - Murat, et un glorieux exilé de Pologne, M. le comte de Potocki. Madame Catalani entonna les litanies avec sa magnifique voix, la même voix que l'Europe a entendue et tant applaudie-, il n'y avait cette fois pour l'admirer, ni le parterre de la Scala, ni les loges de San-Carlo, ni un auditoire de Parisiens, de Russes ou d'Anglais, ni un congrès de rois. De pauvres paysans l'écoutaient, bouche béante; leurs figures exprimaient le ravissement,l'extase.

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