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encore d'heureuses rencontres. Ne reconnaît-on pas le poëte dans cette peinture des rochers qui bordent l'Océan ?

Ici des rochers blanchissants,
Du choc des vagues gémissants
Hérissent leurs masses cornues
Contre la colère des airs,

Et présentent leurs têtes nues
A la menace des éclairs.

Et Malherbe lui-même n'aurait-il pas avoué ces deux strophes qui commencent une ode adressée à Louis XIII?

Celui qui lance le tonnerre,
Qui gouverne les éléments,
Et meut avec des tremblements
La grande masse de la terre :

Dieu qui vous mit le sceptre en main,

Qui vous le peut ôter demain,

Lui qui vous preste sa lumière

Et qui, malgré vos fleurs de lys,
Un jour fera de la poussière
De vos membres ensevelis;

Ce grand Dieu qui fit les abymes
Dans le centre de l'univers,
Et qui les tient toujours ouverts
A la punition des crimes,
Veut aussi que les innocents
A l'ombre de ses bras puissants
Trouvent un assuré refuge;
Et ne sera point irrité
Que vous tarissiez le déluge,

Des maux où vous m'avez jeté.

Voilà, pour un poëte accusé d'athéisme, des sentiments bien relevés! On croit, au début, entendre gronder la voix imposante d'un Bossuet. Et de plus, pour un rimeur qui n'aime pas à se contraindre, ces vers ne paraissent-ils pas d'une facture bien savante? Mais Théophile était en prison, il était opprimé, et dès lors son âme s'élève avec confiance vers la source de toute justice, et, de plus, les loisirs ne lui manquant pas pour penser sa parole et pour parler sa pensée, il a médité, et la méditation fait de l'improvisateur.

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De nos jours on ne lit guère Balzac non plus que Malherbe, et on se croit quitte avec lui après l'avoir appelé le Malherbe de la prose. Ce dédaigneux hommage ne suffit pas, car Balzac ne s'est pas contenté de chercher, de trouver et de faire sentir dans la prose une juste cadence, de donner du nombre au langage non mesuré, de choisir les mots et de les mettre à leur place, d'épurer le vocabulaire, de se faire comprendre par la propriété et la disposition des termes qu'il emploie, enfin de faire pénétrer dans l'esprit la lumière de ses idées et de plaire à l'oreille par une harmonie soutenue; mais il a écrit quelques pages où la beauté de l'expression orne de grandes pensées. Il y a dans ses écrits des parties qui méritent de ne point périr. A la vérité, aucun de ses ouvrages ne saurait subsister comme ensemble; il n'a pas ce qu'on pourrait appeler son chef-d'œuvre et moins encore, dans le sens absolu, un chef-d'œuvre : ce qu'il a de bon est dispersé, et jamais il n'a composé un tout qui soit une unité vivante : infelix operis summa. Balzac est un esprit brillant et non une ferme et haute raison, une belle imagination et non une âme naturellement élevée. Il n'a ni cette force d'intelligence qui ordonne et enchaîne les idées, ni cette émotion vraie qui vient du cœur et qui ajoute la chaleur à la lumière. Il nous force quelquefois à l'admirer, mais il n'attache point et ne se fait pas aimer. Il n'y a, en effet, que le cœur qui puisse parler au cœur et le maîtriser. Les mérites qui procèdent seulement de l'esprit et de l'imagination ne survivent pas à la surprise qu'ils causent ; ils se flétrissent bientôt comme cette beauté du visage qui ne tient qu'à l'éclat de la jeunesse. L'indifférence de la

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un poëte véritable. C'est la leçon que nous voulions dégager de cette rapide étude sur Théophile, dont la brillante et trop souvent déplorable facilité a séduit parmi ses contemporains des esprits de même trempe. Ainsi Scudéry, qui l'appelle avec emphase le grand divin Théophile, a cédé, comme lui, à la fougue d'un talent naturel que la méditation pouvait féconder, que la règle aurait discipliné, et qui, faute de nourriture et de méthode, s'est dissipé misérablement. Théophile balança par ses succès éphémères en poésie la gloire de Malherbe comme prosateur, il aurait pu accomplir avec plus de mesure l'œuvre de Balzac; mais sa vie mal conduite et son talent mal employé n'ont laissé dans l'histoire des mœurs et des lettres qu'un souvenir équivoque. Malherbe, dont il a dédaigné les leçons, l'efface complétement; et Balzac, dont il a raillé le talent et décrié le caractère, fut pour son siècle un personnage considérable et un écrivain supérieur.

Théophile par les déréglements de sa vie, les témérités de sa pensée et les caprices de son esprit, représente assez bien la période d'agitation et de licence où il vécut et qui sépare la mort de Henri IV de l'avénement de Richelieu. La régence de Marie de Médicis et les premières années de la majorité de Louis XIII furent fécondes en troubles et en scandales. Le respect de l'autorité, la discipline que Henri IV et Malherbe avaient pu maintenir, chacun dans son domaine, firent place au relâchement et à la turbulence. Les régences sont toujours de périlleuses épreuves. Cette fois encore l'influence des étrangers fut fatale aux lettres, aux mœurs, à l'administration. Pour revenir à l'ordre dans les lettres comme dans l'État, aux grands desseins qui affermissent les empires, aux grandes œuvres qui honorent l'esprit humain, il faudra qu'un homme de génie renoue la chaîne interrompue. A des ministres tels que les Concini et les de Luynes suffisent des poëtes tels que Théophile; à côté de Richelieu nous verrons le grand Corneille.

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De nos jours on ne lit guère Balzac non plus que Malherbe, et on se croit quitte avec lui après l'avoir appelé le Malherbe de la prose. Ce dédaigneux hommage ne suffit pas, car Balzac ne s'est pas contenté de chercher, de trouver et de faire sentir dans la prose une juste cadence, de donner du nombre au langage non mesuré, de choisir les mots et de les mettre à leur place, d'épurer le vocabulaire, de se faire comprendre par la propriété et la disposition des termes qu'il emploie, enfin de faire pénétrer dans l'esprit la lumière de ses idées et de plaire à l'oreille par une harmonie soutenue; mais il a écrit quelques pages où la beauté de l'expression orne de grandes pensées. Il y a dans ses écrits des parties qui méritent de ne point périr. A la vérité, aucun de ses ouvrages ne saurait subsister comme ensemble; il n'a pas ce qu'on pourrait appeler son chef-d'œuvre et moins encore, dans le sens absolu, un chef-d'œuvre ce qu'il a de bon est dispersé, et jamais il n'a composé un tout qui soit une unité vivante : infelix operis summa. Balzac est un esprit brillant et non une ferme et haute raison, une belle imagination et non une âme naturellement élevée. Il n'a ni cette force d'intelligence qui ordonne et enchaîne les idées, ni cette émotion vraie qui vient du cœur et qui ajoute la chaleur à la lumière. Il nous force quelquefois à l'admirer, mais il n'attache point et ne se fait pas aimer. Il n'y a, en effet, que le cœur qui puisse parler au cœur et le maîtriser. Les mérites qui procèdent seulement de l'esprit et de l'imagination ne survivent pas à la surprise qu'ils causent; ils se flétrissent bientôt comme cette beauté du visage qui ne tient qu'à l'éclat de la jeunesse. L'indifférence de la

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