MÉLICERTE, PASTORALE HÉROÏQUE, Dont il n'existe que les deux premiers actes qui furent représentés à Saint-Germain-en-Laye, le 2 décembre 1666. MÉLICERTE, bergère. DAPHNÉ, bergère. ÉROXÈNE, bergère. MYRTIL, amant de Mélicerte. ACANTE, amant de Daphné. LICARSIS, pâtre, cru père de Myrtil. MOPSE, berger, cru oncle de Mélicerte. La scène est en Thessalie, dans la vallée de Tempé. TIRÈNE. Ne cesseras-tu point de m'être si cruelle ? DAPHNÉ. Ne cesseras-tu point tes inutiles vœux? ÉROXÈNE. Ne cesseras-tu point de m'être si facheux ? ACANTE. Si tu n'en prends pitié, je succombe à ma peine. Si tu ne me secours, ma mort est trop certaine, DAPHNÉ. Si tu ne veux partir, je vais quitter ce lieu. ÉROXÈNE. Si tu veux demeurer, je te vais dire adieu. ACANTE. Hé bien ! en m'éloignant je te vais satisfaire. Mon départ va t'ôter ce qui peut te déplaire. ACANTE. Généreuse Éroxène, en faveur de mes feux, Daigne au moins, par pitié, lui dire un mot ou deux. Obligeante Daphné, parle à cette inhumaine, SCÈNE II. DAPHNÉ, ÉROXÈNE. ÉROXÈNE. Acante a du mérite, et t'aime tendrement; D'où vient que tu lui fais un si dur traitement ? DAPHNÉ. Tirène vaut beaucoup, et languit pour tes charmes; Puisque j'ai fait ici la demande avant toi, Pour tous les soins d'Acante on me voit inflexible, Je ne fais pour Tirène éclater que rigueur, Puis-je savoir de toi ce choix qu'on te voit taire? Oui, si tu veux du tien m'apprendre le mystère. Sans te nommer celui qu'amour m'a fait choisir, Je puis te contenter par une même voie, Et payer ton secret en pareille monnoie. |