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PEINTURES DU XVe SIÈCLE AU PRESBYTÈRE DE PARCÉ (SARTHE)

Mamers.- Imp. G. Fleury & A. Dangin.

PEINTURES DU XVE SIÈCLE

AU PRESBYTERE DE PARCÉ

(SARTHE)

Le presbytère de Parcé, ancienne maison curiale de la collégiale de Saint-Martin, est une grande construction de noble apparence, assez semblable aux gentilhommières bâties en si grand nombre dans l'Anjou, pendant les XVe et XVI siècles. Il est situé au nord-ouest du bourg, un peu à l'écart des habitations, isolé au milieu d'un jardin.

Quand on l'aperçoit de la route qui longe la Sarthe en venant d'Avoise, la maison a grand air, avec son haut pignon de pierre, dont la base s'amortit à la rencontre des murs de façade, par une sorte de redan, orné d'un petit lion sculpté.

Son toit d'ardoises bleues s'avance du côté du midi en une large saillie, qui laisse voir les profils élégants de ses chevrons, mirodés, entaillés, et qui constituent les éléments d'une décoration pittoresque.

Le presbytère a subi de nombreuses restaurations pendant le second tiers du XVIIe siècle. C'est alors que l'on construisit l'escalier à balustres de bois qui a remplacé l'escalier primitif, bâti, très probablement, dans une tourelle qui a disparu.

Les baies des fenêtres furent aussi modifiées; elles perdirent leurs croisées de pierre; d'autres changèrent de

place, et l'on peut en voir les témoins dans les appareils qui subsistent sous les enduits effrités.

Enfin, à une époque que nous ne déterminons pas, mais que nous croyons très antérieure aux remaniements du XVIIe siècle, une sorte de galerie fut accolée à la façade nord-est.

C'est sur le gros mur qui longe cette galerie que furent retrouvées, au mois de septembre 1894, les peintures que nous avons l'honneur de signaler à l'attention de la Société historique et archéologique du Maine.

Une porte à ouvrir dans ce mur fut l'occasion de la découverte. Monsieur l'abbé Hayes, curé de Parcé, avec un zèle dont nous ne saurions trop lui tenir compte, s'efforça de dégager peintures et inscriptions des enduits superposés qui les recouvraient; mais hélas, malgré tout son soin et sa patience, plus d'une écaille, en tombant, a entraîné de précieuses indications, laissant dans les figures et dans les inscriptions des lacunes irréparables.

Cependant, malgré leur état de dégradation, les peintures retrouvées, qui datent certainement du XVe siècle, présentent encore un intérêt considérable, et, d'après elles, nous pouvons facilement reconstituer la décoration d'une salle, à une époque intéressante entre toutes, celle du roi René d'Anjou.

Nous sommes frappés, tout d'abord, de la donnée générale. C'était une décoration d'une tonalité gaie, faite avec un parti pris de trois tons principaux, un rouge, un noir, et un blanc, chaud comme celui du vélin.

Quelques rehauts d'ocre dans les chairs, ou des blancs froids, contrastant avec le ton doré du fond, viennent compléter la gamme. Cette tonalité générale est ainsi disposée: une cimaise rouge, de moins d'un mètre de haut, puis une zone plus large, noire, puis un large parti de blanc chaud. La cimaise rouge forme une bande rigide et droite; le noir, au contraire, figure une sorte de terrain. Son bord a de

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