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femmes. Celle-ci, pour guérir son jaloux (c'est le nom qu'elle donne à Molière), fait habiller sa servante Laforêt avec une de ses robes, et Sotignac reçoit de cette suivante, qui est voilée et qu'il prend pour madame Molière, toutes les espérances d'un amant heureux.

Molière s'est caché, et a entendu cet entretien; son ami Chapelle a convoqué M. Purgon, M. Diaforus et une nuée d'apothicaires, pour venir prodiguer tous les secours de l'art à un malade qui a la manie de se croire bien portant, et qui se moque de la médecine et des médecins. Ces messieurs, à la vue de Sotignac, croient que c'est l'homme dont il est question. On le poursuit, à l'instar de Pourceaugnac; Molière conçoit alors l'idée de sa comédie, et remercie les médecins des scènes> qu'ils lui ont fournies.

Reste à savoir maintenant si l'Original de Pourceaugnac n'est pas une mauvaise copie de Pourceaugnac lui-même.

En terminant la petite revue que je voulais faire de toutes les nouveautés qui doivent nous inonder pendant le carnaval, j'ai cru devoir passer sous silence Cadet Roussel dans l'ile des Amazones, mélodrame-folie en deux actes, qu'on a représenté à la Porte Saint-Martin, et qui n'est qu'une dégoûtante rapsodie de toutes les froides équivoques qui traînent depuis dix ans dans les couloirs du théâtre des Variétés.

Le Suicide, ou le Vieux Sergent, autre mélodrame, que M. Guibert-Pixérécourt a fait siffler, en trois actes, sous le nom de Charles. Ce débordement d'inepties, cet absence totale des règles et des moindres bienséances du théâtre, cette absurde manie d'écrire qui semble s'emparer de tout le monde, n'offre que de tristes réflexions à faire à l'homme sincèrement épris des belles-lettres, et d'un art qui a fait la gloire de la nation française.

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1

CORRESPONDANCE.

Paris, 5 février 1816.

Monsieur, en relisant l'extrait qu'un de vos rédacteurs a bien voulu faire de ma traduction du Nouveau Voyage à Tunis, par M. Thomas Maggill (Numéros XIV et XX du Mercure ), j'ai remarqué une phrase qui m'avait échappé à la première lecture, et qui contient une erreur essentielle que je m'empresse de rectifier : l'estimable et indulgent auteur des deux articles, dit (p. 180) que j'ai résidé dix mois en Barbarie, particulièrement à Tunis, où j'étais attaché au consulat général de France. Cette méprise me fait honneur : le rédacteur paraît croire que je connais trop bien ce pays pour n'y avoir pas occupé un emploi qui me mît à même de l'observer et de le décrire avec exactitude; mais la vérité est que je n'ai jamais appartenu au consulat de France à Tunis, et je me crois obligé de redresser cette erreur, en apparence très-légère, parce qu'elle pourrait faire attribuer mon ouvrage à telle ou telle personne qui y est absolument étrangère, et qui même ne le connaît peut-être point. Les raisons qui m'ont déterminé à taire mon nom subsistent toujours; mais ce n'est pas la crainte d'en voir un autre recueillir la gloire de mon travail qui me porte à publier ce désaveu j'ai fort peu de prétention au mérite, soit comme traducteur, soit même comme annotateur, et peu importerait que l'écrit en question fût mis sur le compte d'un autre, puisque je n'en attends ni honneur ni profit.

Je ne terminerai pas ma lettre, Monsieur, sans adresser à l'obligeant rédacteur qui a entretenu le public de mon Voyage, tous les remercîmens que je lui dois pour la manière avantageuse dont il lui a plu d'en parler. Une entreprise aussi facile était loin de mériter les éloges qu'il me prodigue, et sa plume était digne de s'exercer sur un sujet d'un plus grand intérêt. Je n'en suis que plus reconnaissant de la peine qu'il a prise.

J'ai l'honneur d'être, avec une considération distinL'auteur de la traduction du Nouveau Voyage à Tunis.

guée,

L'AMI DES ENFANS,

Par M. et Mme. Azaïs.

(Deuxième livraison. *)

Les deux auteurs de cet ouvrage paraissent avoir pris à tâche de surpasser même l'attente qu'ils ont donnée. Cette seconde livraison est supérieure à la première. Grâce de style, charme d'invention, fraîcheur d'images, morale douce, instruction vraie et familière, on y trouve tout ce qui peut en faire un excellent ouvrage pour les enfans, et un modèle en ce genre de littéra

ture.

ANNONCES.

La Charte Constitutionnelle, imprimée sur papier vélin, avec de jolies vignettes, et destinée à recevoir un cadre. La Charte devant order le cabinet du magistrat, du fonctionnaire public comme du simple citoyen, nous croyons devoir recommander au public cette production typographique, exécutée avec le plus grand

soin.

Se vend à Paris, aux salons littéraires, rue des FossésMontmartre, n°. 6. Prix : 50 centimes.

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* Deux vol. in-18, ornés de quatre jolies gravures. Prix: 2 fr.; et 2 f. 50 c. par la poste.

Paris, à la librairie d'Alexis Eymery, rne Mazarine, no. 3o.

Le prix de l'abonnement pour les douze livraisons de l'année est de 20 fr.

Les abonnés recevront gratuitement, à la fin de l'année, un volume contenant les romances gravées, musique de M. Azais.

TABLE DES MATIÈRES

DU

TOME SOIXANTE-CINQUIÈME.

POÉSIE.

FRAGMENT d'une traduction de la Jérusalem Déli-

vrée..

Le Jour de Fête et le Jour Ouvrier, fable.

Ode imitée d'Horace.

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Epigrammes.

Distique et quatrain.

Pages,

3

6

49

51

lb.

52

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Au poëte Ponticus, traduction de Properce, élé-
gie vi

A Tullus, traduction de Properce, élégie xxI.
. A une nouvelle Maîtresse, traduction de Properce,

élégie XVIII.

La Brebis et le Chien, fable.

La Fièvre, romance.

Gasconade.

Apollon chez Admète, par M. Pierre Martin.

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Réponse à une proposition de mariage, par M. le

chevalier Vigée.

Boutades.

Madrigal.

La Fontaine de Vaucluse, par M. D. L.

Pages.

Le Bouquet d'Hymen, romance.

195

La Chose dure..

Distique.

Le Retour des Bourbons, poëme qui a remporté le
prix à l'académie de Lyon, par M. Montper-
lier..

196

16.

Moralité.

Epitaphes.
Quatrains.

241, 289

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337

338

341

De Ludovico optato avitum solium recuperante;

à Petro Chas. . .

A une Dame redevenue grande Dame, par M. le

chevalier Vigée.

Épître à Zéline, par Sylvain Blot.

A mes Foyers, par M. A. M. .

385

389

Le 21 janvier, par Antoine Madrolle, avocat..
Le Hibou et le Papillon, fable, par M. Jauffret.. 390
La Violette, à S. A. R. Madame, duchesse d'Angou-

lême, par R. B., . .

fret.

Le Serpent dans la Bouteille, fable, par M. Jauf-

433

435

La Nichée d'Amours, chanson traduite du languedo-
cien.

437

Réflexions d'un Gascon sur les pyramides d'Égypte. 438

Les Amis du Jour.

Pauvre Elvire, par Sylvain Blot.

Réflexion d'un paysan.

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La Violette au Lis, idylle composée au sujet de l'am-
nistie accordée par le Roi à la Violette; par
madame la comtesse de Beaufort d'Hautpoul. 529

La Nuit, élégie; par M. C. L. Mollevaut.
Pensée de Marc-Aurèle.

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Extrait d'un Voyage fait, en 1802, dans la Vallée

531

533

16.

Ib.

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