le tour du Ciel, et qu'on appelle vulgairement le chemin de Saint-Jacques. Cette blancheur paroît être formée par une infinité de petites Étoiles qu'on ne distingue pas à la vue simple, ni même dans des lunettes ordinaires; mais les grands télescopes font voir réellement des Étoiles dans la voie lactée plus que par-tout ailleurs. Cette blancheur travetse l'Écliptique vers les deux Sol

stices et s'en écarte ensuite d'environ 60 degrés au nord et au midi.

Les nébuleuses sont des parties blanches, comme la voie lactée, inégulières, visibles dans des lunettes, et qu'on attribue à une matière lumineuse éparse dans l'immensité du Ciel. On en connoissoit environ une centaine; mais M. Herschel ayant fait des télescopes extraordinaires, a trouvé que

la plupart de ces nébuleuses étoient véritablement des amas de petites Étoiles; cependant il a découvert luimême plus de mille nébuleuses dans lesquels il ne voit pas d'Étoiles ; mais peut- être en appercevroit-il avec des télescopes encore plus forts. Il a compté environ 50000 Étoiles dans un espace de 15 degrés de long sur 2 deg. de large; s'il y en avoit autant dans toutes les parties du Ciel, cela feroit en tout 75 millions visibles dans ces télescopes-là.

Le peuple prend quelquefois pour de véritables Étoiles des feux volans qui s'allument dans l'atmosphère, et qui filent dans une belle nuit; on les appelle même Etoiles tombantes. Mais ces météores ne sont pas plus des Etoiles que celles de l'Opéra; et lorsEs

qu'on voyage le soir, on peut aussi prendre pour une Etoile une lumière que l'on verra dans une maison éloignée; rien n'y ressemble davantage, et j'y ai été trompé moi-même quelquefois.

CHAPITRE

L2

E

I V.

Du mouvement du Soleil.

mouvement diurne fut le plas

facile à remarquer, parce qu'il recommence tous les jours, et qu'il est commun à tous les Astres: toutes les Etoiles se lèvent et se couchent, ou du moins tournent autour du pôle, sans changer de situations, ni de figures, les unes par rapport aux autres. Mais les heures de leur lever et de leur coucher sont différentes suivant les saisons, et cette remarque nous conduit à reconnoître le mouvement que le Soleil paroît avoir chaque année au traveis des Etoiles fixes.

Si l'on remarque le soir du côté de Poccident quelque Etoile fixe après la

coucher du Soleil, et qu'on la considère attentivement plusieurs jours de suite à la même heure, on la verra de jour en jour plus près du Soleil, ensorte qu'elle disparoîtra à la fin, et sera effacée par les rayons et la lumiè: e du Soleil, dont elle étoit assez loin quelques jours auparavant (*). Il sera aisé en même tems de reconnoître que c'est le Soleil qui s'est approché de l'Etoile; en effet, voyant que toutes les Étoiles se lêvent et se couchent tous les jours aux mêmes points de l'horizon, vis-à-vis des mêmes objets terrestres, qu'elles sont toujours aux mêmes distances, tandis que le Soleil change continuellement les points de son le

(*) Cette disparition est ce qu'on nomme le coucher héliaque d'une Etoile.