genre ; vous réunissez tous les talens et tous les goûts avec un courage et une pénétration que rien n'arrête, et je ne connois aucune Femme plus digne de former un objet d'émulation pour tout son Sexe. Mais je ne puis vous offrir qu'un petit Ouvrage d'Astronomie; recevez-le, MADAME, comme un gage du respect qu'inspirent l'esprit et la vertu, et de l'extrême attachement qui s'y joint, quand on a connu votre cœur. Par CONSTANCE DE THEIS PIPELET Auteur de Sapho. AMOUR sacré de la Science Descens, viens embrâser mon coeur ! Chère et paisible jouissance] Viens me prouver que l'existence | Pour les mortels est un bonheur ! Je vois les jours de ma jeunesse, Je vois ceux qui me sont offerts Pourtant vers la froide feillesse Je m'avance avec l'Univers : Le temps que l'avenir appelle De moi-même, trompeuse image, Alors sans pouvoir, sans désir”, ASTRON. A Vivre sera mon scul ouvrage, Vivre sera mon seul plaisir. Mes yeux recevront la lumière ; Mon esprit la refusera ; Mon corps poursuivra sa carrière Celle de mon cœur finira.... Brille au moins à mes faibles yeux ! Daigne sur moi laisser l'empreinte De quelques rayons lumineux ! t puisqu'un décret immuable Me force enfin à succomber, Puisque ma chûte est immanquable, Que je plane avant de tomber. Cependant, ici, je m'arrête..... Planer, pour l'homme, c'est jouir. Peu m'importe avant de mourir, De quel laurier j'orne ma tête S'il est cueilli par le plaisir. Dans le dédale de l'étude Peut-être je vais m'égarer, Du cahos de l'incertitude Peut-être je vais m'entourer; Tandis que l'ignorant tranquille, Fier de ne point se réfuter, Jouira du bonheur facile De ne point apprendre à douter. Il sait tout ce qu'il croit savoir; Le fait naître dans les hameaux Par une espérance certaine, Il se console de ses maux. Il sait que ses sueurs, sa peine, Et que le cours de la semaine Le conduit au jour du repos. Mais moi, par moi-même emportée, Je sais que trop souvent, hélas! Le feu dont je suis agitée Me brûle et ne m'éclaire pas; Et si la nature s'affaisse Après un long et vain effort, Je vois le néant de la mort. Mais quoi! suivons ma destinée, Fuyez écarts de ma raison; L'ignorance est empoisonnée, Dès qu'on a prononcé son nom; |