temps, il remporta une victoire près de la Mos dirigea sur Moscou où il comptait passer l'hiver. Dès le premier jour il s'établit au Kremlin, palais des Czars'; mais tout à coup la nouvelle qu'il ne restait dans la ville que quelques homm d'y mettre le feu. L'incendie commença à s'étendre, et ce ne f miracle que l'empereur y échappa, car il y avait NAPOLÉON ET LE ROI DE ROME. à poudre dans le palais. Ce n'est qu'à traver dangers qu'il put sortir de la ville. Le lendemain, il vit la colonne de feu qui Moscou et dit: Ceci nous présage de grands En effet, il fallut se retirer. La Retraite de R des points les plus lugubres de l'histoire de Nap Victor Hugo nous l'a admirablement décrite. Il neigeait. On était vaincu par sa conquêt L'HISTOIRE DE FRANCE Il neigeait. L'âpre hiver fondait en avalanche. Il neigeait, il neigeait toujours! La froide bise 'Sortira-t-on jamais de ce funeste empire?' Fuyards, blessés, mourants, caissons, brancards, civières, Et lui, chêne vivant, par la hache insulté, Il regardait tomber autour de lui ses branches. Chefs, soldats, tous mouraient. Chacun avait son tour Voyant son ombre aller et venir sur la toile, Ceux qui restaient, croyant toujours à son étoile, 51 Les soldats moururent par centaines de froid et de priva tions. A partir de ce moment commencèrent les revers. Napoléon fut encore vainqueur, mais la France était fatiguée des guerres; les étrangers de plus en plus mécon NAPOLÉON EN ROUTE POUR STE. HÉLÈNE tents commençaient à envahir les frontières. Ils s'avancèrent jusqu'à Paris, qui fut obligé d'ouvrir ses portes. Napoléon qui était dans l'est apprit que le Sénat l'avait déposé. Voyant tout contre lui, il abdiqua au château de Fontainebleau en faveur de son fils. La garde impériale, formée de l'élite des soldats, . . . Je veux écrire les grandes choses que nous avons faites ensemble! Adieu, mes enfants!' Ne pouvant les embrasser tous, il baisa le drapeau. Adieu, encore une fois, mes vieux compagnons, dit-il. Que ce dernier baiser passe dans vos cœurs!' Il partit pour l'île d'Elbe, dans la Méditerranée; mais son armée n'avait jamais cru à son départ définitif. Le frère de Louis XVI., Louis XVIII. avait été replacé sur le trône; mais on était mécontent en France. Napoléon, tenu au courant, de ce qui se passait, débarqua à Cannes et arriva à Paris au milieu des acclamations générales. Mais il ne régna que 'Cent jours.' L'Europe effrayée se coalisa contre lui; après la bataille de Waterloo il fut obligé de se retirer et alla finir ses jours à Ste Hélène, une île déserte sur la côte ouest d'Afrique. Son fils, Napoléon II., fut emmené en Autriche par sa mère, Marie-Louise, fille de l'empereur d'Autriche. Il mourut à vingt et un ans d'une maladie de poitrine. 10.-DE NOS JOURS. Nous profitons aujourd'hui des bienfaits et des fautes de tous nos prédécesseurs. Depuis quelques anneés, la France a adopté La Semeuse' comme effigie de ses pièces de monnaie d'argent, et jamais emblême n'a été mieux approprié. Elle sème ses idées et est heureuse d'en faire profiter tous ceux qui savent les faire germer. Elle est l'amie de tous ceux qui veulent être ses vrais amis. Mais pour être amis, il faut se voir de près les uns chez les autres, se connaître à fond. Le roi Édouard VII. l'a bien compris. Au commencement de Mai 1903, il vint 'LA SEMEUSE' à Paris faire une visite à Monsieur Loubet, président de la République française. Il fut reçu avec enthousiasme. Son train spécial arriva à la gare de ceinture de l'Avenue du Bois de Boulogne. Il faisait très beau temps; l'avenue était bordée de troupes et une foule compacte attendait depuis plusieurs heures pour saluer le roi. La bonne humeur française régnait partout; |