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6. LES GUERRES DE RELIGION (1559-1 HENRI DE NAVARRE (1589-1610).-LA ST. BAR (1572).-RICHELIEU (1624-1642).

Henri de Navarre, qui fut plus tard roi de Fra nom de Henri IV., eut à conquérir son trône, après Henri III., parce qu'il était protestant.

Près de vingt ans avant sa naissance, la Réfor dire une forme plus simple de la religion, avait été en France par Jean Calvin. Beaucoup l'avaien malheureusement ces changements dans la rel nèrent des querelles qui ne firent que grandir et nérèrent bientôt en guerres civiles appelées Religion.'

Les principales nations d'Europe eurent tour guerres semblables. En France, elles commen 1559 et durèrent près de quarante ans.

Henri, le futur roi de France et de Navarre, éta au sud de la France, dans les Pyrénées. Peu d'h sa naissance, son grand-père maternel le prit da lui frotta les lèvres avec une gousse d'ail et lu quelques gouttes de vin du Midi pour lui donner

Ses parents étaient protestants; sa mère, Jean était une femme douce et ferme qui éleva bi Heni passa son enfance à courir pieds nus dans avec les petits paysans du Béarn; il était vêt aussi simplement qu'eux et il devint bientôt trè capable d'endurer les privations et les fatigues.

A la mort de son père, le chef du parti p n'avait que neuf ans; sa mère s'occupa elle-même et lorsqu'il eut seize ans, elle le fit reconnaître nouveau chef. Les catholiques avaient formé 1 faire mourir tous les protestants; les guerres civ suffisant pas, ils essayerènt des massacres.

Le roi de France, Charles IX., était encore jeun Catherine de Médicis, avait beaucoup d'influer

Elle maria sa fille, Marguerite de Valois, avec le jeune Henri de Navarre qui n'avait pas dix-neuf ans.

LA ST. BARTHÉLEMY (1572).

A cette occasion, de grandes fêtes furent projetées et toute la cour fut invitée au palais du Louvre à Paris. Le mariage fut célébré en grande pompe, et les fêtes duraient encore, lorsqu'une nuit, le 24 août 1572, jour de la St. Barthélemy, tout le monde fut réveillé par le son du tocsin; c'était la cloche d'alarme, sonnée à l'église St. Germain l'Auxerrois à côté du Louvre, et dans d'autres endroits encore.

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Ce signal du massacre avait été fixé d'avance par la reinemère et les catholiques. Des hommes à figures horribles s'élancèrent partout, et égorgèrent des quantités de protestants. Henri de Navarre n'échappa à la mort qu'en se faisant Catholique.

Une des plus nobles victimes du massacre fut l'amiral Coligny, homme intègre qui n'avait jamais fait que du bien.

Lorsqu'il entendit le bruit et les cris, il se douta bien qu'on en voulait à sa vie, car on avait déjà essayé de l'assassiner. Il se leva, passa sa robe de chambre et renvoya ses fidèles. domestiques qui voulaient mourir pour lui.

Une fois seul, il ouvrit la porte aux assassins qui essayaient de la forcer. A la vue de cet homme vénérable, tous recu

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lèrent avec respect. Qu'attendez-vous? leur dit-il, je suis Coligny, c'est moi que vous voulez, frappez sans crainte; prenez ma vie. J'aurais préféré mourir en combattant pour vous !'

À ces mots, ils tombèrent à ses genoux. Mais le plus féroce de tous, Besme, qui attendait en bas qu'on lui apportât la tête de Coligny, n'entendant plus rien, monta quatre à quatre. Loin d'être touché du spectacle qu'il vit, il détourna les yeux et plongea son épée dans le corps de l'amiral qui tomba baigné dans son sang. Le grand écrivain français

Voltaire a admirablement raconté cette scène dans son poème épique de 'La Henriade':

Cependant tout s'apprête, et l'heure est arrivée
Qu'au fatal dénoûment la reine a réservée.
Le signal est donné sans tumulte et sans bruit,
C'était à la faveur des ombres de la nuit.
Coligny languissait dans les bras du repos,
Et le sommeil trompeur lui versait ses pavots.
Soudain de mille cris le bruit épouvantable
Vient arracher ses sens à ce calme agréable.
Il se lève, il regarde: il voit de tous côtés
Courir des assassins à pas précipités;
Il voit briller partout les flambeaux et les armes ;
Son palais embrasé, tout un peuple en alarmes ;
Ses serviteurs sanglants dans la flamme étouffés;
Les meurtriers en foule au carnage échauffés,
Criant à haute voix: 'Qu'on n'épargne personne ;
C'est Dieu, c'est Médicis, c'est le roi qui l'ordonne !'
Il entend retentir le nom de Coligny.

Le héros malheureux, sans armes, sans défense,
Voyant qu'il faut périr, et périr sans vengeance,
Voulut mourir du moins comme il avait vécu,
Avec toute sa gloire et toute sa vertu.
Déjà des assassins la nombreuse cohorte
Du salon qui l'enferme allait briser la porte;
Il leur ouvre lui-même, et se montre à leurs yeux,
Avec cet œil serein, ce front majestueux,

Tel dans les combats, maître de son courage,
que
Tranquille, il arrêtait ou pressait le carnage.
A cet air vénérable, à cet auguste aspect,
Les meurtriers surpris sont saisis de respect;
Une force inconnue a suspendu leur rage.
'Compagnons, leur dit-il, achevez votre ouvrage,
Et de mon sang glacé souillez ces cheveux blancs,
Que le sort des combats respecta quarante ans ;
Frappez, ne craignez rien: Coligny vous pardonne:
Ma vie est peu de chose et je vous l'abandonne ;
J'eusse aimé mieux la perdre en combattant pour vous.'
Ces tigres à ces mots tombent à ses genoux:
L'un, saisi d'épouvante, abandonne ses armes :

L'autre embrasse ses pieds qu'il trempe de ses larmes ;
Et de ses assassins, ce grand homme entouré

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Semblait un roi puissant par son peuple ador
Besme qui dans la cour attendait sa victime,
Monte, accourt, indigné qu'on diffère son crin
Des assassins trop lents il veut hâter les coup
Aux pieds de ce héros il les voit trembler to
A cet objet touchant lui seul est inflexible;
Lui seul, à la pitié toujours inaccessible,

Aurait cru faire un crime et trahir Médicis,
Si du moindre remords il se sentait surpris.
A travers les soldats il court d'un pas rapide
Coligny l'attendait d'un visage intrépide;
Et bientôt dans le flanc, ce monstre furieux
Lui plonge son épée en détournant les yeux,
De peur que d'un coup d'œil cet auguste visa
Ne fit trembler son bras et glaçât son coura

HENRI IV. ENTRANT DANS PARIS.

Les massacres continuèrent encore pendant qu mais ils ne servirent à rien, car les protestants se multiplier, et ceux qui restaient avaient dou et d'énergie.

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