Page images
PDF
EPUB

H

manganet

[merged small][ocr errors]
[merged small][ocr errors][merged small]

Et au même instant elle crut voir Sainte Marguerite, Sainte Catherine et l'archange St. Michel qui étendait audessus d'elle sa main tenant une épée nue. Convaincue qu'elle avait reçu une mission du ciel, Jeanne alla trouver) son père et lui raconta tout.

[ocr errors]

J'aimerais mieux, lui dit celui-ci, te noyer de mes propres mains que de te voir partir avec des gens de guerre!'

[ocr errors]

Jeanne se tourna d'un autre côté Une fois qu'elle avait été envoyée à Vaucouleurs chez un oncle, elle le gagna à sa cause et il l'aida à se faire écouter de Baudricourt, le capitaine du lieu.

Le peuple se côtisa pour acheter à Jeanne un équipement ct un cheval; Baudricourt ne voulut lui donner qu'une épée. Elle coupa ses cheveux, s'habilla en homme, et partit au mois de février 1429 avec six hommes d'armes, pour aller trouver le roi Charles VII. à Chinon, sur les bords de la Loire. Le voyage fut dur et difficile; mais tout le long de la route c'est Jeanne qui donnait du courage à ses compagnons, leur répétant sans cesse: 'Ne craignez rien, c'est Dieu qui me conduit!'

Au bout de trois semaines environ, ils arrivèrent à Chinon. Pendant deux jours le roi la fit attendre, enfin, il se décida à la recevoir. Pour éprouver la jeune fille il s'était caché derrière des seigneurs habillés plus richement que lui. Mais Jeanne, nullement effrayée par la pompe et les richesses qu'elle voyait pour la première fois, alla droit à lui et lui dit: 'Gentil sire, pourquoi ne voulez-vous pas me croire? vous assure que je suis envoyée par Dieu pour vous rendre votre royaume et vous faire sacrer à Reims !'

Je

Le peuple était dans l'enthousiasme; les soldats, qui avaient passé les derniers temps à jouer et à boire, renoncèrent à leurs mauvaises habitudes. Tous reprirent courage et ce fut une armée des mieux disciplinés que Jeanne emmena délivrer Orléans, assiégé par les Anglais. Le 12 mai 1429, elle avait remporté la victoire et elle alla à Tours où était le roi. Arrivé auprès de lui, elle se mit à genoux, lui baisa les pieds et lui dit: 'Gentil sire, je suis bien impatiente de vous emmener à Reims pour vous faire sacrer.'

[graphic]

Ils partirent, et la cérémonie eut lieu en grand 17 juillet 1429. Jeanne était debout à côté étendard à la main. Comme on lui reprochait l'avoir apporté dans la cathédrale, elle répondi 'Il avait été à la peine, il était bien juste qu'il

ot

mais elle était convaincue qu'elle avait tort. envoyée pour sauver Orléans et faire sacrer le ro c'est tenter Dieu que de rester davantage.'

Un jour que dans une sortie, en bon capitain passer tous ses soldats devant elle, elle fut pris aux Anglais qui, la croyant sorcière, la firent bri sur la place publique.

Sa mémoire est vénérée par toute la France par tous ceux qui lisent son histoire.

5. LA RENAISSANCE (XVIÈME SIÈCLE)

DE CHARLES VIII. (1483-1498) A FRANÇOIS I (1515-1547).
LA COUR.

[ocr errors]

Le martyre de Jeanne d'Arc n'avait pas été perdu pour la France. Après sa mort tous reprirent courage et ne se reposèrent que lorsqu'ils eurent reconquis leur pays. Les rois de France redevinrent tout puissants et commencèrent à faire des expéditions au-dehors. La première idée en vint au roi Charles VIII., petit-fils de Charles VII. Son père, Louis XI. l'avait gardé dans l'ignorance, et c'est sa sœur, beaucoup plus âgée que lui, qui lui avait appris à lire en cachette. Le jeune prince n'aimait que les histoires d'aventures et ses héros favoris étaient l'empereur Alexandre, Jules César, Charlemagne et tous ceux qui avaient fait de grandes conquêtes. Aussi, à la mort de son père, lorsqu il monta sur le trône, sa première idée fut-elle de terminer les affaires du royaume à l'intérieur et de partir en expédition. Il choisit l'Italie parce que c'était le pays des anciens empereurs romains, et parce qu'il y avait des droits sur le royaume de Naples.

Les seigneurs qui n'avaient pas été à la guerre depuis nombre d'années étaient ravis, et ce fut une brillante armée qui passa les Alpes et traversa l'Italie du nord au sud. Co fut une marche triomphale à travers le pays, et Charles VIII. prit facilement possession de Naples.

Cependant les autres souverains, effrayés de ces succès, se réunirent contre le roi de France, et quand celui-ci revint au nord de l'Italie, il rencontra à Fornoue une armée trois fois plus nombreuse que la sienne, sur laquelle il remporta une brillante victoire en 1495.

De retour en France, on lui fit les plus grands honneurs. Il mourut trois ans après au château d'Amboise sur la Loire, en 1498.

FRANÇOIS IR (1515-1547).

Les deux rois suivants continuèrent les expéditions en Italie; le second, François 1er, eut l'idée de se faire couronner empereur d'Occident comme Charlemagne.

Le titre d'empereur n'était qu'honorifique, c'est-à-dire qu'il n'ajoutait rien aux possessions de celui qui le portait; mais il le plaçait au-dessus de tous les rois de son temps. L'empereur donnait son avis sur toutes les questions difficiles, et il était l'égal du pape, qui dans ce temps-là était regardé comme l'homme le plus puissant d'Europe.

Mais François 1er ne fut pas choisi; on lui préféra un prince Allemand, Charles Quint. Mécontent, il lui fit la guerre en

Italie pendant plusieurs années, et finit par

perdre tout ce que les Français avaient acquis dans ce pays.

[graphic]
[ocr errors]

Les guerres d'Italie n'avaient donc rien ajouté aux possessions françaises, mais elles amenèrent dans le pays la Renaissance,' ou seconde naissance des arts et de la littérature. François 1er était grand amateur de beaux tableaux, de belles statues, de bijoux magnifiques et de riches étoffes. En voyant toutes les merveilles d'Italie, il eut l'idée d'en avoir aussi en France; il en rapporta un grand nombre et persuada aux plus grands artistes de venir avec lui. Plusieurs acceptèrent, et c'est de ce temps que datent les beaux châteaux de la Renaissance' magnifiquement décorés de peintures et de statues qui depuis n'ont jamais été égalées.

[ocr errors]

FRANÇOIS IER

LA COUR.

François 1er était considéré comme l'homme le plus beau et le plus brillant de son temps; il aimait les fêtes, les tournois, les bals, et il résolut d'avoir autour de lui une cour permanente qui le suivrait partout. Un grand nombre de seigneurs très puissants possédaient des châteaux-forts entourés de fortifications et de fossés, qu'on pouvait remplir d'eau. Ils pouvaient s'y enfermer et y soutenir un siège.

Jusque-là le roi les avait invités de temps en temps à de grandes fêtes après lesquelles ils retournaient dans leurs provinces. François 1er s'arrangea de façon à les garder auprès

de lui. Il offrit aux plus grands seigneurs le logement et la nourriture pour eux et toute leur suite et leur donna des charges comme celles de chambellans, officiers de sa bouche, de son écurie, etc. pour lesquelles il les payait très cher. A d'autres, il donna le logement et la nourriture; enfin à une troisième classe, il ne donna que le logement.

Les seigneurs de la cour portaient des habits magnifiques

[graphic][subsumed][merged small]

de drap d'or garni de pierreries; leurs chevaux mêmes étaient couverts de velours et de soie. Leurs fêtes et leurs repas étaient somptueux; ils rivalisaient entre eux d'élégance, et une fois qu'ils avaient goûté de cette vie de luxe et de plaisirs, ils n'avaient plus envie de retourner vivre au fond de leurs campagnes.

Les dames faisaient le plus bel ornement de la cour; la sœur du roi, Marguerite de Navarre, fut la femme la plus brillante et la plus instruite de son temps.

« PreviousContinue »