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tête une magnifique couronne et le proclama empereur d'Occident.

Charlemagne ne se contenta pas de faire des conquêtes; il voulut instruire le peuple qui était très ignorant. Il établit des écoles dans son propre palais; les enfants pauvres y étaient instruits à côté des riches; aussi ceux-ci méprisaientils le travail et ne faisaient aucun progrès. Charlemagne

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venait en personne écouter les interrogations et se rendre compte par lui-même du travail des enfants. Dans ces occasions il était très sévère: il faisait mettre à sa droite ceux qui avaient bien répondu et à sa gauche ceux qui ne savaient rien; c'étaient généralement les fils des seigneurs. Il promettait aux premiers son aide et sa protection, et disait aux seconds: Vous vous croyez forts et indépendants à cause de votre fortune, mais étant ignorants vous ne saurez pas la conserver, et il ne faudra pas vous adresser à moi, car je n'aiderai jamais les paresseux!'

Il aimait beaucoup l'étude lui-même, mais sa main,

habituée à tenir sa lourde épée de guerre ne put jamais tenir une plume.

(911).

3 LES NORMANDS (911).-LES CROISADES (1095-1270).— PIERRE L'ERMITE.-SAINT LOUIS (1226-70).

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Quelque temps avant sa mort, Charlemagne était à l'une des fenêtres de son palais qui donnait sur la mer. Tout à coup il se mit à pleurer. Ses seigneurs le regardaient avec détresse et aucun d'eux n'osait lui demander la cause de ses larmes. A la fin l'empereur se tourna vers eux et leur dit: 'Vous vous demandez pourquoi je pleure? Eh bien ! je suis Weasy inquiet de voir de ma fenêtre ces barques de pirates; car s'ils osent s'aventurer jusqu'ici de mon vivant, que ne ferontils pas sous mes successeurs?'

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En effet, les craintes de Charlemagne n'étaient que trop fondées; ces pirates, ou voleurs de mer, étaient les Normands (hommes du nord), barbares de race germanique qui habitaient le Danemark et la Suède.

sur leurs petites barques 1

Au printemps ils arrivaient à l'embouchure des fleuves qu'ils manoeuvraient très habilement, et en remontaient le cours. Ils s'arrêtaient aux villes, qu'ils pillaient, puis disparaissaient, eux et leur butin, avec une rapidité étonnante. L'hiver ils se retiraient dans leur pays pour jouir de leurs richesses volées. Ils reprenaient ess la mer à la belle saison. Ils étaient si hardis et si habiles se sauvaient devant eux et essayaient rarement de leur tenir tête. Les seigneurs s'enfermaient dans leurs châteaux-forts et les laissaient piller.

que les gens se sa

Voyant si peu de résistance, les Normands s'enhardirent; au lieu de retourner chez eux l'hiver, ils restèrent dans les îles à l'embouchure des fleuves ou même dans les grandes villes, et osèrent s'aventurer dans l'intérieur des terres. Quatre fois ils mirent le siège devant Paris. Les faibles successeurs de Charlemagne leur offrirent de l'argent pour les faire partir, et ils revinrent naturellement. La quatrième fois pourtant, en 886, ils furent repoussés par les armes; mais pour un temps seulement.

L'un des rois carolingiens, Charles le Simple, eut la bonne

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idée de s'attacher les Normands comme alliés et d une guerre aussi inégale. Il conclut en 911 un le chef normand, Rollon: il lui donnait sa fille e avec le titre de duc. Rollon recevait en outre le fertile situé au nord-ouest de la France à l'embou Seine et qui s'est appelé depuis, Normandie; il d'être le vassal et l'ami du roi de France.

Pour montrer au roi et à toute sa suite qu'il devenir son vassal, c'est-à-dire à combattre po

défendre ses intérêts, Rollon devait prononce certaines phrases consacrées, ce qu'il fit volontie ensuite baiser le pied du roi en signe d'obéiss ne voulut jamais consentir à cela.

Il se tourna vers un de ses soldats et lui fit si le pied du roi à sa place. Le Normand n'osa mais au lieu de se baisser jusqu'à terre, il sais roi et le porta si brusquement à sa bouche q Simple tomba à la renverse. A cette vue, le qui n'étaient pas très civilisés, partirent d'u éclat de rire. Charles le Simple, furieux et relevé par ses sujets, et il s'en fallut de peu qu

fût rompu. Mais il était trop important de conclure la paix avec les Normands; le scandale fut apaisé et le roi voulut bien oublier cette mauvaise plaisanterie.

Il s'en trouva bien, car jamais pays ne fut mieux gouverné que la Normandie. Rollon et ses successeurs y firent régner l'ordre et l'honnêteté. On raconte que l'un d'eux avait pendu ses bracelets à un arbre dans une forêt avec stricte défense d'y toucher; trois ans après il les retrouva à la même place.

Les ducs de Normandie défendirent aussi l'entrée de la France contre les ennemis du dehors, et particulièrement contre leurs compatriotes de Suède et de Danemark. C'est l'un des successeurs de Rollon, Guillaume, qui fit la conquête de l'Angleterre et fut surnommé 'le Conquérant.'

LES CROISADES (1095-1270).

Il est facile de s'imaginer que ces Normands si actifs, si

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entreprenants, ne pouvaient se contenter de la vie monotone d'agriculteurs; il leur fallait des expéditions lointaines et

hyentureuses; aussi un grand nombre d'entre eux furent-ils heureux de partir pour les croisades.

De tous temps, de pieux pèlerins s'étaient rendus en Terre Sainte, pour contempler de leurs yeux le tombeau du Christ;

UN CROISÉ.

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السالم

mais depuis plusieurs anneés, les Turcs d'Asie avaient pris possession de Jérusalem, et ils maltraitaient tous ceux qui y venaient en pèlerinage. Un homme d'Auvergne, Pierre l'Ermite, outré de la cruauté des Turcs, résolut d'y mettre fin. Avec la permission du pape, il parcourut fes parcouruppel principales villes de France, racontant à tous combien les Turcs faisaient souffrir ceux qui allaient à Jérusalem. Dans son pays, à Clermont en Auvergne (il était du même pays que Vercingétorix), il y eut une grande réunion, ou concile, que le pape lui-même présida.

Pierre l'Ermite y parla avec tant d'éloquence et persuada si bien ses auditeurs,

qu'après l'avoir entendu tous s'écrièrent: 'Dieu le veut! Dieu le veut!' c'est-à-dire qu'ils aillent délivrer le tombeau du Christ des mains des Turcs. Plus d'un million d'hommes

s'engagèrent à partir. S છે.

Il leur fallait une marque qui montrât à tous qu'ils étaient des soldats de la guerre sainte. Pierre l'Ermite portait un manteau rouge; il le déchira en petites bandes que tous s'épinglèrent en croix sur la poitrine, ce qui leur fit donner le nom de croisés; et les expéditions en Terre Sainte s'appelèrent les croisades.

Les croisés voulaient partir tout de suite. En vain Pierre l'Ermite essaya-t-il de leur faire comprendre qu'il

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