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milieu de qui était-il ?—17. Qu'avaient-ils en main ?-18. Que lui dit un des officiers de Fairfax ?-19. Quelle fut la réponse de Capel?-20. Combien de fois répéta-t-il ces paroles ?-21. Où se rendit-il ensuite ?-22. A quoi exhorta-t-il son fils ?—23. Qu'est ce que Fairfax ne put s'empêcher d'admirer ?-24. Que fit-il dès que Capel se fut retiré?—25. Où le renvoya-t-il?

XXIII.

L'AVARICE D'UN HÔTE FAIT LE BONHEUR D'UNE PAUVRE

FEMME.

Une pauvre fruitière n'ayant pu payer au jour marqué le loyer de son petit logement, son_hôte impitoyable lui fit vendre ses meubles. Le peu qu'elle en avait pouvait suffire à peine pour payer sa dette_et les frais de la vente; elle allait se voir réduite à la mendicité.

Elle fondait en larmes pendant qu'on vendait ses meubles; mais son chagrin augmenta lorsqu'elle vit qu'on allait crier un portrait, tout enfumé, d'un pied et demi de hauteur, et dont elle faisait beaucoup de

cas.

le

Un peintre, qui l'avait examiné, le mit à dix-huit sous un curieux, qui s'y connaissait aussi bien que peintre, le mit à un écu. Le peintre crut que pour étonner celui-ci, et lui faire perdre l'envie du portrait, il n'avait qu'à le pousser un peu haut tout d'un coup. “A une guinée,” dit-il. Le curieux rêva un peu, ou il

fit semblant de rêver: "A vingt-cinq guinées" reprit-il. "A cinquante," ajouta le peintre. Le cœur de la bonne femme palpitait de joie : son loyer et les frais étaient déjà payés par le portrait.

Sa joie redoubla quand elle entendit l'amateur, qui le mit à deux cents guinées; et qui pourrait exprimer celle qu'elle eut quand elle vit que, de prix en prix, le curieux le porta jusqu'à six cents! Le peintre lui dit, en pleurant: "Vous êtes heureux, monsieur, d'être plus riche que moi; car il vous coûterait mille guinées, ou je l'aurais." C'était_un_ original de Raphaël.

QUESTIONNAIRE.

1. Qu'est-ce que cette femme ne put payer ?-2. Que fit son hôte impitoyable ?—3. Combien avait-elle de meubles ?—4. A quoi pouvaient-ils à peine suffire ?—5. A quoi allait-elle se voir réduite? -6. Que faisait-elle pendant qu'on vendait ses meubles ?—7. Que vit-elle crier ?-8. Qu'est-ce qui augmenta alors ?—9. Quelle était la hauteur de ce portrait ?-10. Qui est-ce qui l'avait examiné ?— 11. A combien le mit-il ?-12. Que dit-on d'un curieux présent à la vente ?-13. A combien celui-ci le mit-il ?-14. Que crut le peintre ?-15. A combien le mit-il ?-16. Que fit alors le curieux? -17. Comment répondit le peintre à cette étonnante mise ?—18. Qu'est-ce qui palpitait de joie ?-19. Qu'est-ce qui était déjà payé ?-20. Pourquoi sa joie redoubla-t-elle ? 21 Jusqu'à combien fut-il poussé ? 22. Que dit le peintre au curieux? 23. Combien aurait-il donné du portrait s'il avait été assez riche? 24. Pourquoi en aurait-il donné une si grande somme?

TROISIÈME PARTIE.

XXIV.

L'AMITIÉ*

AMITIÉ! tu fais1 les délices des bons cœurs; le ciel te donna naissance, mais tu descendis sur la terre: quand le chagrin se fait sentir aux mortels, tu vins les soutenir, leur faire supporter la vie. Le créateur toujours attentif à adoucir les malheurs des hommes, t'opposa seule à toutes les peines humaines; tu fus donnée à l'homme pour rendre la mesure de ses biens plus grande que celle de ses maux ; sans toi nous passerions dans les larmes, la courte mais pénible durée de cette vie ; sans toi, comme des vaisseaux fragiles, privés de pilote et de gouvernail, toujours battus par des vents contraires, et jetés çà et là2 sur une mer parsemée d'écueils, nous péririons sans être plaints, ou nous n'échapperions que pour souffrir encore. Tu deviens le port assuré où nous nous réfugions pendant la tempête, où nous nous félicitons quand le danger est passé. Par toi les malheureux oublient leurs misères; par toi les heureux doublent leurs plaisirs.

Bienfaitrice de tous les hommes, tu leur donnes des jouissances que le remords et la crainte ne peuvent empoisonner.5-Florian.

* Explanatory notes, corresponding with the numbers in this Part, will be found at the end of the book.

XXV.

LES DEUX VOISINS.

Deux hommes étaient voisins, et chacun d'eux avait une femme et plusieurs petits enfants, et son seul travail pour les faire vivre.1

Et l'un de ces deux hommes s'inquiétait en luimême, disant: Si je meurs, ou que je tombe malade, que deviendront ma femme et mes enfants? Et cette pensée ne le quittait point, et elle rongeait son cœur comme un ver ronge le fruit où il est caché.

Or, bien que la même pensée fut venue également à l'autre père, il ne s'y était point arrêté : car, disait-il, Dieu, qui connaît toutes ses créatures et qui veille1 sur elles, veillera aussi sur moi, et sur ma femme, et sur mes enfants.

Et celui-ci vivait tranquille, tandis que le premier ne goûtait pas un instant de repos ni de joie intérieure

ment.

Un jour qu'il travaillait aux champs, triste et abattu à cause de sa crainte, il vit quelques oiseaux entrer dans un buisson, en sortir, et puis bientôt y revenir encore.

Et, s'étant approché, il vit deux nids posés côte à côte, et dans chacun plusieurs petits nouvellement éclos et encore sans plumes.

Et quand il fut retourné à son travail, de temps en temps il levait les yeux, et regardait ces oiseaux, qui allaient et venaient portant la nourriture à leurs petits.

Or, voilà qu'au moment où l'une des mères rentrait avec sa becquée, un vautour la saisit, l'enlève, et la pauvre mère, se débattant vainement sous sa serre, jetait des cris perçants.

A cette vue, l'homme qui travaillait sentit son âme plus troublée qu'auparavant : car, pensait-il, la mort de la mère c'est la mort des enfants. Les miens n'ont que moi non plus. Que deviendront-ils si je leur manque ? Et tout le jour il fut sombre et triste, et la nuit il ne dormit point.

10

Le lendemain, de retour aux champs, il se dit: Je veux voir les petits de cette pauvre mère : plusieurs sans doute ont déjà péri. Et il s'achemina vers le buisson.11

12

Et regardant, il vit les petits bien portants; pas un ne semblait avoir pâti. Ceci l'ayant étonné, il se cacha pour observer ce qui se passerait.

Et après un peu de temps, il entendit un léger cri, et il aperçut la seconde mère rapportant en hâte la nourriture qu'elle avait recueillie, et elle la distribua à tous les petits indistinctement, et il y en eut pour tous, et les orphelins ne furent point délaissés dans leur misère. 13

Et le père qui s'était défié de la Providence, raconta le soir à l'autre père ce qu'il avait vu. Celui-ci lui dit: Pourquoi s'inquiéter? Jamais Dieu n'abandonne les siens. Son amour a des secrets que nous ne connaissons point. Croyons, espérons, aimons, et poursuivons notre route en paix.

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