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Réfugiée à Coppet, on lui insinua qu'elle pourrait rentrer en grâce en célébrant la naissance du roi de Rome;1 elle répondit qu'elle se bornait à faire des vœux pour qu'on trouvât à cet enfant une bonne nourrice.

Au retour des Bourbons, Mme de Staël rentra en France, et Louis XVIII., qui goûtait beaucoup son entretien, lui fit tenir compte de deux millions déposés par Necker au trésor royal. Elle ne survécut pas longtemps au grand événement qui avait écarté son ennemi du trône; elle mourut le 14 juillet 1817.

Cette illustre femme auteur composa une foule d'ouvrages dans presque tous les genres. Ses pensées sont fortes, son style est brillant et énergique. Ses écrits portent fréquemment l'empreinte de deux qualités précieuses, l'esprit religieux et la sensibilité. On dit que sa conversation était encore plus vive, plus persuasive, plus éloquente que ses ouvrages.

QUESTIONNAIRE.

1. Où naquit Mme de Staël, et à quelle époque ?-2. Quel genre de célébrité a-t-elle acquis ?-3. Comment furent dirigées ses premières années ?-4. Que fut M. Necker son père ?-5. Comment se montrait-il envers sa fille ?-6. Quels sentiments avait-elle pour son père ?-7. Qui voyait-elle souvent chez sa mère ?-8. Que fitelle à quinze ans ?-9. Qui épousa-t-elle à vingt ans ?--10. Qu' était alors M. Necker ?-11. A quoi contribua-t-il ?-12. Quelles

'Fils de Napoléon 1er, né à Paris en 1811; mort à Vienne, avec le titre de duc de Reichstadt, en 1832.

furent les dispositions de Mme de Staël à l'égard de la révolution française ?-13. Qu'osa-t-elle publier ?-14. En qui n'avait-elle pas de confiance ?-15. Qu'est-ce qui commença alors contre elle? -16. Quels pays visita-t-elle ?-17. Que publia-t-elle en 1807 ?— 18. Que dit-on de cet ouvrage ?-19. Quel est celui de ses ouvrages qui la fit surtout persécuter ?-20. Comme quoi la police impériale regarda-t-elle l'éloge de l'Allemagne ?-21. Quelles en furent les suites ?-22. Que répondit-elle à ceux qui, pour la réconcilier avec l'empereur lui conseillaient de célébrer le roi de Rome, fils de Napoléon ?-23. Quand rentra-t-elle en France ?-24. Que fit pour elle Louis XVIII. ?-25. Quand mourut-elle ?-26. Que peut-on dire de ses écrits ?-27. Que dit-on encore d'elle ?

CINQUIEME PARTIE.

DEFINITIONS ET DESCRIPTIONS.

LA BIBLE.

L'ÉCRITURE surpasse en naïveté, en vivacité, en gran. deur tous les écrivains de Rome et de la Grèce. Jamais Homère même n'a approché de la sublimité de Moïse dans ses cantiques, particulièrement le dernier, que tous les enfants des Israélites devaient apprendre par cœur. Jamais nulle ode grecque ou latine n'a pu atteindre à la hauteur des psaumes; par exemple, celui qui commence ainsi :—" Le Dieu des Dieux, le Seigneur a parlé et il a appelé la terre," surpasse toute imagination humaine. Jamais Homère ni aucun autre poëte n'a égalé Isaïe peignant la majesté de Dieu, aux yeux duquelles royaumes ne sont qu'un grain de poussière; l'univers qu'une tente qu'on dresse aujourd'hui, et qu'on enlève demain."

Tantôt ce prophète a toute la douceur et toute la tendresse d'une églogue, dans les riantes peintures qu'il fait de la paix; tantôt il s'élève jusqu'à laisser tout au-dessous de lui. Mais qu'y a-t-il, dans l'antiquité profane, de comparable au tendre Jérémie, déplorant

les maux de son peuple; ou à Nahum, voyant de loin, en esprit, tomber la superbe Ninive sous les efforts d'une armée innombrable? On croit voir cette armée, on croit entendre le bruit des armes et des chariots; tout est dépeint d'une manière vive qui saisit l'imagination; il laisse Homère loin derrière lui. Lisez encore Daniel, dénonçant à Balthazar la vengeance de Dieu toute prête à fondre sur lui; et cherchez, dans les plus sublimes originaux de l'antiquité, quelque chose qu'on puisse leur

comparer.

Au reste, tout se soutient dans l'Écriture; tout y garde le caractère qu'il doit avoir, l'histoire, le détail des lois, les descriptions, les endroits véhéments, les mystères, les discours de morale; enfin, il y a autant de différence entre les poëtes profanes et les prophètes, qu'il y en a entre le véritable enthousiasme et le faux. Les uns, véritablement inspirés, expriment sensiblement quelque chose de divin; les autres, s'efforçant de s'élever au-dessus d'eux-mêmes, laissent toujours voir en eux la faiblesse humaine.-Fénélon-" Dial. sur l'Eloq. de la Chaire."

LA VÉRITÉ.

La vérité, cette lumière du ciel, est la seule chose ici-bas qui soit digne des soins et des recherches de l'homme. Elle seule est la lumière de notre esprit, la règle de notre cœur, la source des vrais plaisirs, le

fondement de nos espérances, la consolation de nos craintes, l'adoucissement de nos maux, le remède de toutes nos peines; elle seule est la source de la bonne conscience, la terreur de la mauvaise, la peine secrète du vice, la récompense intérieure de la vertu ; elle seule immortalise ceux qui l'ont aimée, illustre les chaînes de ceux qui souffrent pour elle, attire des honneurs publics aux cendres de ses martyrs et de ses défenseurs, et rend respectables l'abjection et la pauvreté de ceux qui ont tout quitté pour la suivre ; enfin, elle seule inspire des pensées magnanimes, forme des âmes héroïques, des âmes dont le monde n'est pas digne, des sages seuls dignes de ce nom.

Tous nos soins devraient donc se borner à la connaître, tous nos talents à la manifester, tout notre zèle à la défendre; nous ne devrions donc chercher dans les hommes que la vérité, et ne souffrir qu'ils voulussent nous plaire que par elle en un mot, il semble qu'il devrait suffire qu'elle se montrât à nous pour se faire aimer, et qu'elle nous montrât à nous-mêmes pour nous apprendre à nous connaître.-Massillon.

EXISTENCE DE DIEU.

Qu'est-il besoin de nouvelles recherches et de spéculations pénibles pour connaître ce qu'est Dieu ? Nous n'avons qu'à lever les yeux en haut, nous voyons l'immensité des cieux qui sont l'ouvrage de ses mains, ces grands corps de lumière qui roulent si régulièrement

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