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et les mœurs. Il a fait souvent usage de ses grands talents pour plaider la cause de l'humanité et de la raison, mais il a trop souvent répandu les principes de l'irréligion. Comme auteur, il fut quelquefois superficiel, mais toujours spirituel; il avait l'imagination la plus brillante, une facilité étonnante, le goût le plus élégant, et une grande variété de talents et de connaissances.

QUESTIONNAIRE.

1. Où naquit Voltaire et à quelle époque ?-2. Comment peuton le qualifier ?—3. Sur quoi a-t-il écrit ?-4. De quoi donna-t-il des preuves dès sa plus tendre jeunesse ?-5. Qu'écrivit-il à douze ans ?—6. Que sont ses tragédies ?—7. A qui est-il inférieur comme poète comique ?-8. Quels sont ses meilleurs ouvrages comme historien ?—9. De quoi ces histoires peuvent-elles servir? 10. Que dit-on de sa Henriade?—11. Quel défaut y trouve-t-on ? -12. Quels sont les plus parfaits de ses ouvrages?—13. Qu' obtint Voltaire en 1743 ?-14. Que dit-on de sa tragédie de Mérope?-15. Quel voyage fit Voltaire en 1750?—16. Comment Frédéric le reçut-il ?-17. Qu'arriva-t-il au bout de trois ans ?18. Quel ouvrage avait-il publié durant son séjour en Prusse ?— 19. Où se fixa-t-il à son retour de Prusse ?-20. Que fit-il pour Ferney et ses habitants ?—21. Qu'avait-il à Ferrey ?—22. A quel âge et pourquoi revint-il à Paris ?—23. De quel triomphe y jouitil?-24. De quoi mourut-il et à quel âge ?—25. Qu'est-il pénible d'avouer ?-26. A quel usage a-t-il souvent employé ses grands talents ?-27. Mais qu'a-t-il trop répandu ?-28. Que fut-il comme auteur ?-29. Quels étaient ses dons spéciaux?

JEAN-JACQUES ROUSSEAU,

L'un de nos prosateurs les plus éloquents, naquit à Genève, le 28 juin 1712. Il était fils d'un horloger.

sans

Ses premières années se passèrent à chercher un état, se fixer à aucun. L'imagination, qui devait tourmenter Rousseau toute sa vie, mettait déjà obstacle à son repos.

Il avait atteint l'âge de trente-sept ans sans avoir encore rien fait qui pût annoncer la supériorité de son génie. Enfin, il lit dans un journal cette question proposée par l'Académie de Dijon: "Le progrès des sciences et des arts a-t-il contribué à corrompre ou à épurer les mœurs ?"

Sa tête s'échauffe; il se décide pour la négative sur la dernière proposition, traite le sujet, et remporte le prix. Cette circonstance décida de sa vocation. Dès lors, il commença à publier une série d'ouvrages où il combattit ouvertement la plupart des idées reçues sur la politique, la philosophie, et l'éducation.

Il était d'un caractère orgueilleux et chagrin, s'imaginant qu'il y avait une conjuration de gens de lettres contre lui, et que tous les hommes étaient ses ennemis. Jamais Français, peut-être, ne l'a égalé dans l'élégance du style. Tous les replis de son cœur sont mis à découvert dans ses Confessions: il jette le voile qui couvre l'hypocrisie, l'orgueil, et l'amour-propre, et il paraît un singulier mélange de bien et de mal.

Il n'y eut jamais d'écrivain plus paradoxal: il déclama contre les théâtres, et écrivit des comédies : il témoigna son mépris pour la musique française, et il en composa qui est considérée comme très-bonne. Dans ses écrits, la sublimité est jointe à la petitesse-une

profonde pénétration à une simplicité d'enfant―le plus haut point de raison à la folie. Rousseau attaque la religion chrétienne, vante l'Évangile, et fait le plus beau portrait de son divin auteur.

Il mourut à Ermenonville, près de Paris, le 2 juillet 1778.

QUESTIONNAIRE.

1. Où naquit-il et à quelle époque ?-2. Comment passa-t-il ses premières années ?—3. Qui donna le premier élan à son génie ? -4. Réussit-il en traitant ce sujet ?-5. Que fit-il dès lors ?-6. Quel caractère avait-il?-7. Que s'imaginait-il ?-8. Que dit-on de son style ?-9. Que met-il à découvert dans ses confessions? -10. Que jette-t-il ?-11. Que paraît-il ?-12. Qu'est-il comme écrivain ?-13. Contre quoi déclama-t-il, et que fit-il ?-14. Que témoigna-t-il ?-15. Que joint-il dans ses écrits? - 16. Qu'attaque-t-il ?—17. De qui fait-il un beau portrait ?—18. Où mourutil et à quelle époque ?

BARTHÉLEMY (JEAN-JACQUES),

L'un des prosateurs dont s'honore la littérature française, naquit à Cassis, près Aubagne, le 20 janvier 1716. Il commença ses études chez les oratoriens, et les termina chez les jésuites. Son goût pour l'antiquité le jeta dans un travail excessif qui altéra d'abord sa santé.

En 1744, Gros de Boze, garde du cabinet des médailles, l'accueillit à Paris avec intérêt et lui fit partager ses recherches. Il fut nommé membre de l'Académie des Inscriptions en 1747, et, six ans plus tard, il

succéda à Boze son maître dans la direction du cabinet des antiques. Le nombre de vingt mille médailles que ce cabinet possédait fut porté au double par les soins de Barthélemy, qui alla chercher jusqu'en Italie de nouveaux trésors.

L'amitié du duc et de la duchesse de Choiseul1 décida de sa fortune, et il usa de leurs bienfaits avec

une sage modération. "J'aurais pris une voiture," disait-il à ce propos, "si je n'avais pas craint de rougir en trouvant sur mon chemin des gens de lettres à pied qui valaient mieux que moi."

On ne connaissait encore l'abbé Barthélemy que comme un savant infatigable; mais sa réputation prit un essor plus éclatant lorsqu'il publia en 1788 l'œuvre de trente années de sa vie, le Voyage d'Anacharsis. Ce livre, qui eut sur-le-champ trois éditions, et fut traduit dans plusieurs langues, était destiné à nous faire connaître les usages et le génie de la Grèce antique. On fut frappé de la clarté, de l'élégance, de la grâce ingénieuse que Barthélemy avait su allier aux recherches les plus consciencieuses de l'érudition. La littérature française compte peu d'ouvrages plus instructifs et plus intéressants à la fois.

En 1789, l'abbé Barthélemy fut nommé membre de l'Académie française. La révolution commençait; elle le frappa bientôt, dans sa fortune d'abord, car il perdit

'Le duc de Choiseul, ministre habile et puissant sous Louis XV.; né en 1719, mort à 66 ans.

* Philosophe scythe, qui visita la Grèce au temps de Solon.

vingt-cinq mille livres de rente; puis dans sa liberté. Traîné à la prison des Madelonnettes, il y fut reçu par tous les prisonniers, rangés avec respect au bas de l'escalier pour rendre hommage au talent et à la vertu. Seize heures après il fut libre, et le ministre de l'intérieur lui offrit une place de bibliothécaire qu'il refusa, en s'excusant sur son âge. Il était presque octogénaire, et ses secousses l'avaient désabusé même de la gloire. Il mourut le 30 avril 1795, les œuvres d'Horace1 à la main.

QUESTIONNAIRE.

1. Où naquit Barthelemy et à quelle époque ?-2. Où fit-il ses études ?-3. Quels furent ses premiers travaux ?-4. A qui succéda-t-il ?—5. A qui dut-il sa fortune?-6. Comment usa-t-il de cette fortune ?-7. A quel ouvrage doit-il sa réputation ?— 8. Quel est le but et quel est le mérite de ce livre ?-9. Quand Barthélemy fut-il nommé à l'Académie française ?-10. Comment la révolution frappa t-elle Barthélemy?-11. Dans quelle prison fut-il traîné ?-12. Comment les prisonniers le reçurent-ils ?—13. Combien de temps resta-t-il en prison ?-14. Que lui offrit le ministre de l'intérieur ?-15. Accepta-t-il cette place? -16. Quand mourut-il ?-17. A quoi était-il occupé quelques instants avant sa mort ?

FLORIAN,

Né le 6 mars 1755, au château de Florian, dans les Basses-Cévennes, montra dès sa plus tendre enfance

' Célèbre poète latin, naquit à Venuse (Venosa, dans le royaume de Naples), 63 ans avant Jésus-Christ, et mourut 7 ans avant Jésus-Christ. Il était favori d'Auguste et ami de Virgile.

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