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ce qui lui dispute ce rang ?-16. Comment écrivait-il en prose ? -17. Pour quelle raison écrivit-il ces deux lettres coutre PortRoyal ?—18. A quoi consacra-t-il les dernières années de sa vie? -19. Quels furent ses amis ?-20. Le fils de Racine qu'a-t-il fait ? -21. Qu'a-t-il écrit en particulier ?-22. Ce poème que contientil ?-23. Qu'a-t-il fait en outre ?-24. De qui sont-elles dignes?

LA BRUYÈRE,

Le plus ingénieux et le plus éloquent de nos moralistes, naquit près de Dourdan en Normandie, en 1644. Les détails de sa vie sont ignorés; on sait seulement qu'il remplit à Caen une charge de finances; qu'il demeura ensuite jusqu'à sa mort près de M. le duc,1 à l'éducation duquel il avait contribué, pour l'enseignement de l'histoire, et qui l'avait gratifié d'une pension de mille écus.

La Bruyère nous est représenté comme un homme doux, modeste, sans ambition, aimant l'intimité et les bons livres. C'était un véritable philosophe, et un excellent observateur. Son goût lui fit choisir parmi les ouvrages de l'antiquité celui de Théophraste, qui a pour titre les Caractères. Il le traduisit avec soin et succès; mais cette copie lui fit naître le dessein de produire dans le même genre un ouvrage original. I

'M. le duc Louis de Bourbon, petit-fils du grand Condé, et père de celui qui fut premier ministre sous Louis XV.

2 Écrivain grec né dans le quatrième siècle avant Jésus-Christ, et successeur d'Aristote dans l'enseignement de la philosophie.

composa alors son livre sur les Caractères et les mœurs de ce siècle, qui parut en 1687.

Ce bel ouvrage obtint sur-le-champ une réputation qu'il a conservée. C'est un recueil d'observations fines, profondes, et surtout vraies, où il y a beaucoup de malice sans méchanceté, beaucoup de nouveauté jointe à une grande exactitude. Le style en est vif, pittoresque, énergique. Il n'y a pas de lecture plus propre à exercer l'esprit.

La Bruyère fut reçu à l'Académie française en 1693; trois ans après, il mourut à Versailles, frappé d'apoplexie, à l'âge de cinquante-deux ans.

QUESTIONNAIRE.

1. Où naquit La Bruyère, et à quelle époque ?—2. Que sait-on de lui ?—3. Où demeura-t-il ensuite jusqu'à sa mort ?—4. Qui Stait Monsieur le duc ?—5. Quel était le caractère de La Bruyère?

-6. Quel jugement doit-on porter de lui ?—7. Quel ouvrage traduisit-il ?-8. Qui était Théophraste ?-9. Quel ouvrage composa-t-il ?-10. Que peut-on dire de cet ouvrage ?—11. Quel en est le style ?-12. Ne doit-on pas en recommander la lecture ?— 13. Quand La Bruyère fut-il reçu à l'Académie française ?—14. Où mourut-il, de quoi et à quel âge ?

FÉNÉLON,

L'un des plus grands écrivains du siècle de Louis XIV., et celui de tous peut-être qui s'inspira avec le plus de génie des souvenirs de l'antiquité, naquit le 5

août 1651 au château de Fénélon en Périgord.

Dès

ses premières années, il se sentit de la vocation pour les ordres sacrés, et il les reçut au séminaire de SaintSulpice.

Il prêcha avec succès dès l'âge de dix-neuf ans, et il écrivit plusieurs ouvrages qui furent admirés pour la beauté du style; mais ce qui lui a fait la plus grande réputation, c'est son Télémaque, où il a déployé toutes les richesses de la langue française. Aucun ouvrage n'eut jamais une plus grande réputation; le style en est simple et animé, naturel et élégant; les fictions bien imaginées, la morale sublime, et les maximes politiques qu'il contient tendent toutes au bonheur du genre humain.

En 1689, Mme de Maintenon1 fit valoir près du roi sa vertu et sa science, et il fut nommé précepteur du petit-fils de Louis XIV., le duc de Bourgogne, à qui le duc de Beauvilliers fut donné en même temps pour gouverneur. Il fit preuve d'une habileté peu commune pour corriger les vices de son élève, et réussit à les remplacer par des vertus qui promettaient un bon roi à la France. Ce fut le triomphe de l'éducation.

Cinq années passées dans une position si délicate donnèrent à Fénélon l'occasion de montrer toutes les ressources de son génie, et toute la noblesse de son désintéressement. La cour admirait sa parole facile et

1 Mme de Maintenon, femme remarquable par son esprit supérieur. Elle épousa Louis XIV., en 1686, et mourut à quatrevingt-quatre ans.

éloquente, et s'étonnait de voir qu'il ne sollicitât aucune faveur. Louis XIV., quoique prévenu contre lui, parce qu'il ne le voyait pas assez enthousiaste de sa personne et de sa gloire, ne pouvait lui refuser de l'estime, de la reconnaissance même. En 1694 il le fit archevêque de Cambrai.

Dans son diocèse de Cambrai, Fénélon se fit chérir en pratiquant toutes les vertus d'un apôtre. Infatigable pour secourir les pauvres, consoler les affligés, instruire les ignorants, il eut aussi le bonheur d'éloigner de son pays les maux de la guerre, dans un temps où la France était envahie.

Les généraux ennemis respectaient la Flandre parce qu'ils révéraient Fénélon. L'estime que ce prélat inspirait était si grande, que le duc de Marlborough et les alliés donnèrent ordre que ses terres en Flandre fussent protégées et exemptes de pillage et de contributions.

Un incendie ayant consumé son palais, sa bibliothèque et ses papiers, il ne fit entendre que ces mots touchants: "Il vaut mieux que le feu ait pris à ma maison qu'à la chaumière d'un pauvre laboureur." Dans une autre occasion, il expliquait ainsi sa manière de comprendre la charité chrétienne: "J'aime mieux ma famille que moi-même ; j'aime mieux ma patrie que ma famille; mais j'aime encore mieux le genre humain que ma patrie."

ans.

Ce prélat illustre mourut à l'âge de soixante-quatre

QUESTIONNAIRE.

1. Que peut-on dire de Fénélon ?—2. Où naquit-il et à quelle époque ?-3. Pour quoi se sentit-il de la vocation ?—4. A quel âge commença-t-il à prêcher ?—5. Qu'a-t-il écrit ?-6. Quel ouvrage lui a fait la plus grande réputation ?—7. Qu'a-t-il déployé dans cet ouvrage ?—8. Que dit-on de cet ouvrage ?—9. Quelles sont les qualités de son style?—10. Que dit-on des fictions de cet ouvrage ?-11. À quoi tendent ses maximes?—12. Que fit madame de Maintenon pour Fénélon ?—13. Qui était madame de Maintenon ?-14. De qui Fénélon fut-il nommé précepteur ?-15. De quoi donna-t-il des preuves ?-16. A quoi réussit-il ?-17. Que put-il montrer dans cette position délicate ?-18. Qu'est-ce que la cour admirait, et de quoi s'étonnait-elle ?-19. Pourquoi Louis XIV. était-il prévenu contre lui ?—20. Comment lui témoignat-il sa reconnaissance?—21. Quelle fut sa conduite dans son diocèse ?—22. Comment Marlborough et les alliés lui montrèrentils leur estime ?—23. Après un incendie qui avait consumé son palais, que dit-il ?-24. Comment expliquait-il sa manière de comprendre la charité chrétienne ?-25. A quel âge mourut ce prélat illustre ?

VIE PRIVÉE DE FÉNÉLON.

Son humeur était égale, sa politesse affectueuse et simple, sa conversation féconde et animée. Une gaieté douce tempérait en lui la dignité de son ministère, et le zèle de la religion n'eut jamais chez lui ni sécheresse ni amertume. Sa table était ouverte, pendant la guerre, à tous les officiers ennemis ou nationaux que sa réputation attirait en foule à Cambrai. Il trouvait encore des moments à leur donner, au milieu des devoirs et

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