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Fléchier prêcha avec succès, mais ses oraisous funèbres mirent le comble à sa gloire. En effet, rien n'égale l'élégance, l'harmonie, la pureté de style de ces beaux discours. L'oraison funèbre de Turenne est son chef-d'œuvre. Celle de Mme. de Montausier le fit admettre en 1673 à l'Académie française ; Racine et lui furent reçus le même jour; mais le discours de Fléchier excita l'enthousiasme, tandis que celui du grand poète fut accueilli froidement. Nous devons signaler

encore parmi les ouvrages de Fléchier l'Histoire de Théodose,1 narration exacte et élégante, écrite pour l'éducation du Dauphin.

En 1685,

Cet orateur illustre était en même temps un homme de bien, un prêtre dévoué à son ministère. le roi le nomma évêque de Lavaur; il l'appela en 1687 à l'évêché de Nîmes, malgré ses regrets désintéressés. En le désignant pour le premier de ces deux siéges, Louis XIV. lui avait dit: "Je vous ai fait un peu attendre une place que vous méritiez depuis longtemps; mais je ne voulais pas me priver sitôt du plaisir de vous entendre."

Dans ses deux diocèses Fléchier déploya un zèle tempéré par une tolérance et une charité vraiment chrétiennes. Son souvenir y est demeuré cher aux vertu austère; né en 1610, mort à quatre-vingts ans. Nommé gouverneur du grand Dauphin, fils du roi, ce fut lui qui fit choisir Bossuet pour précepteur de ce prince.

1 Théodose, empereur romain, né en Espagne, l'an 346, mort à cinquante ans. Il reçut le surnom de grand. Ce prince mêlait quelques défauts aux qualités les plus éminentes.

protestants comme aux catholiques; dans une disette amenée par le cruel hiver de 1709, il distribua, sans distinction, entre tous ceux qu'il appelait ses enfants, des sommes énormes. Il fit des aumônes considérables à l'hôpital de Nîmes, et laissa aux pauvres plus de vingt mille écus. Fléchier mourut à Montpellier en 1710. Il était âgé de 78 ans.

QUESTIONNAIRE.

Où naquit Fléchier, et à quelle époque ?—2. Quel jugement peut-on porter de lui?-3. Par qui fut-il élevé ?-4. Après avoir terminé ses études, que fit-il d'abord ?—5. Où alla-t-il ensuite ?— 6. A quoi fut-il occupé en arrivant à Paris ?-7. Comment sa réputation commença-t-elle ?-8. Quel talent possédait-il? — 9. Qu'est-ce que Fléchier célébra dans une pièce latine ?-10. De qui devint-il instituteur ?-11. Qui le prit en amitié dans cette maison ? -12. Quelle preuve d'amitié lui donna le duc ?-13. Comment Fléchier s'acquit-il une grande réputation ?-14. Que dit-on de ses oraisons funèbres ?-15. Quel est le chef-d'œuvre de Fléchier? 16. Quelle distinction remarquable lui valut celle de Mme. de Montausier ?-17. Quel grand poète fut reçu avec Fléchier à l'Académie française ?-18. Quel discours fut le plus applaudi? 19. Que dit-on de son Histoire de Théodose ?-20. Ne dut-il pas à ses talents et à ses vertus d'autres distinctions encore ?-21. En le désignant pour le premier de ces deux siéges, que lui dit Louis XIV.?-22. Comment Fléchier se conduisit-il dans ces hautes fonctions ?-23. De qui se fit-il aimer ?-24. Que fit-il dans le cruel hiver de 1709?-25. Que donna-t-il à l'hôpital de Nîmes? 26. Combien laissa-t-il aux pauvres ?-27. Où mourut Fléchier? -28. En quelle année et à quel âge?

BOILEAU-DESPRÉAUX.

Né à Paris le 1er novembre 1636.

Mort à 75 ans.

Membre de l'Académie française, et l'un des plus fameux poëtes du siècle de Louis XIV. C'est le Juvénal des Français, et bien supérieur à l'écrivain romain dans ses satires, à l'égard de la délicatesse et de la pureté du style. Ses productions lui firent une grande réputation, particulièrement son Art poétique, ses Epitres, et son Lutrin; aucun poëte français n'a été aussi pur dans son style, et peu l'ont égalé en force et en harmonie. Il a écrit quelques odes, mais elles sont inférieures à celles de Jean Baptiste Rousseau. On a dit de lui que ses vers seront lus, même quand la langue aura vieilli, et qu'ils en seront les dernières ruines. Le docteur Warton fait mention de l'Art poétique de Boileau comme du meilleur ouvrage qui existe en ce genre.

QUESTIONNAIRE.

1. Où et à quelle époque naquit-il ?—2. De quoi était-il membre ?-3. Qu'était-il surtout ?-4. A qui le compare-t-on ?— 5. Par quoi lui est-il supérieur ?—6. Lesquelles de ses productions firent sa réputation ?-7. En quoi surpasse-t-il les autres poètes français ?-8. Que dit-on de ses odes ?-9. Qu'a-t-on dit de lui ?— 10. Qui est-ce qui fait mention de son art poétique ?—11. Qu'en dit-il ?-12. A quel âge mourut-il ?

RACINE (JEAN).

Né le 21 décembre 1639. Mort le 22 avril 1699.

Le plus parfait des poètes français, naquit à la Ferté-Milon. Il resta orphelin de père et de mère à l'âge de trois ans, et sa première enfance se passa sous la tutelle de ses grands parents paternels.

Ses études, commencées à Beauvais, continuèrent à Paris au collège d'Harcourt, et se terminèrent à PortRoyal, sous la direction des illustres solitaires de cette maison. Le savant Lancelot1 lui enseigna le grec, qu'il apprit avec une sorte de passion.

Il étudia de bonne heure et avec soin les poètes tragiques grecs, et se perfectionna le goût d'après cette lecture. Ce poète est remarquable pour l'élégance de son style, et pour l'art avec lequel il peint les plus tendres passions. Sa poésie est très-harmonieuse, pure, et pleine de grâce.

On lui reproche trop de ressemblance dans l'intrigue de ses pièces et dans le caractère de ses héros; mais les beautés qu'il déploie sont si supérieures à ses défauts, qu'on lui donne le premier rang parmi les poètes tragiques français, qui cependant lui est disputé par Voltaire.

Racine n'était pas seulement un poète illustre, il écrivait en prose avec élégance et avec charme. Nous avons de lui deux lettres pleines de verve, qu'il com

1 Lancelot, grammairien habile, né en 1615, mort à soixantedix-neuf ans.

posa contre Port-Royal, parce que Nicole,1 l'un des écrivains célèbres de cette maison, avait traité les poètes dramatiques d'empoisonneurs publics..

Les dernières années de sa vie furent toutes consacrées à l'éducation de ses enfants et aux méditations religieuses. Il avait vécu dans l'intimité des plus grands hommes du dix-septième siècle. Bourdaloue, La Bruyère, La Fontaine, Boileau, l'aimaient tendrement. Il y eut moins de sympathie entre lui et Molière, mais ils eurent l'un pour l'autre une mutuelle estime et se défendirent réciproquement contre les erreurs ou les injustices de l'opinion.

Le fils de Racine a soutenu la gloire de son père: son poème de la Religion contient des passages de la plus grande beauté. Ses odes sont très-estimées, et quelques-unes d'entre elles sont dignes de Jean-Baptiste Rousseau.

QUESTIONNAIRE.

1. A quelle époque naquit Jean Racine ?—2. Que peut-on dire de lui ?—3. Où passa-t-il sa première enfance ?—4. Où fit-il ses études ?—5. Où les termina-t-il ?— 6. Qui lui enseigna le grec ?-7. Qu'étudia-t-il de bonne heure ?-8. Quel fut le résultat de cette lecture ?-9. Qu'est-ce qui est surtout remarquable chez ce poète ?-10. Que dit-on de sa poésie ?-11. Que lui reproche-ton ?-12. Que déploie-t-il dans ces pièces ?-13. A quoi ces beautés sont-elles supérieures ?-14. Que lui accorde-t-on ?-15. Qui-est

ans.

1 Nicole, moraliste distingué, né en 1625, mort à soixante-dix

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