Page images
PDF
EPUB

Grammaire; & qu'il ne faloit pas atendre que les enfans euffent paffé fept ou huit ans dans l'étude du latin, pour leur, aprendre ce que c'eft que fens propre & le fens figuré, & ce qu'on entend par Métaphore ou par Métonymie.

le

On ne peut faire aucune queftion fur les mots, qui ne puiffe être réduite fous quelqu'un de ces fept articles. Tel eft le plan que je me fuis fait, il y a long-tems, de la Grammaire.

Mais, quoique ces diférentes parties foient liées entre elles de telle forte qu'en les réuniffant toutes ensemble, elles forment un tout qu'on apèle Grammaire; cependant chacune en particulier ne fupose néceffairement que les conoiffances qu'on a aquifes par l'usage de la vie,

Il n'y a guère que les préliminaires de la fyntaxe qui doivent précéder néceffairement la fyntaxe; les autres parties peuvent aler affez indiférament l'une avant l'autre : ainfi cette partie de Grammaire que je done aujourd'hui, ne fupofant point les autres parties, & pouvant facilement y être ajoutée, doit être regardée come un traité particulier fur les tropes & fur les diférens fens dans lefquels on peut prendre un même mot. Nous avons des traités particuliers fur l'ortographe, fur la profodie, ou quantité, fur la fyntaxe, &c en voici un fur les tropes.

Je rapèle quelquefois dans ce traité certains points, en difant que j'en ai parlé plus au long ou dans la fyntaxe, ou dans quelqu'autre partie de la Gram

maire; on doit me pardoner de renvoyer ainfi à des ouvrages qui ne font point encore imprimés, parce qu'en cés ocafions je ne dis rien qu'on ne puiffe bien entendre fans avoir recours aux endroits que je rapèle, j'ai cru que puifque les autres parties fuivront celle-ci, il y auroit plus d'ordre & de liaifon entre elles, à fupofer pour quelque tems ce que j'efpère qui arivera.

[ocr errors][merged small]

PEU

EU de tems après que ce Livre parut pour la première fois , je rencontrai par hazard un home riche qui fortoit d'une maison pour entrer dans fon caroffe. Je viens, me dit-il, en paffant d'entendre dire beaucoup de bien de votre Hiftoire des Tropes. Il crut que les Tropes étoient un peuple. Cette aventure me fit faire réflexion à ce que bien d'autres perfones m'avoient déjà dit, que le titre de ce Livre n'étoit pas entendu de tout le monde mais après y avoir bien penfé, j'ai vu qu'on en pouvoit dire autant d'un grand nombre d'autres ouvrages auxquels les Auteurs ont confervé le nom propre de la Science ou

[ocr errors]

de l'Art dont ils ont traité.

D'ailleurs, le mot de Tropes n'eft pas un terme que j'aie inventé, c'est un mot conu de toutes les perfones qui ont fait le cours ordinaire des études & les autres qui étudient les belles - Lettres françoises trouvent ce mot dans toutes nos Rhétoriques,

Il n'y a point de Science ni d'Art qui ne foit défigné par un nom particulier, & qui n'ait des termes confacrés, inconus aux perfones à qui ces Sciences & ces Arts font étrangers. Les termes fervent à abréger, à mettre de l'ordre & de la précifion, quand une fois ils font expliqués & entendus. Seulement la bienféance, & ce qu'on apèle l'apropos, exigent qu'on ne faffe ufage de ces termes qu'avec des perfo

« PreviousContinue »