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CHARLES COLBERT DE CROISSI, frère du grand Colbert, fecrétaire d'Etat des affaires étrangères, en 1679, après plufieurs ambaffades glorieuses. Il eut la place de fecrétaire d'Etat d'Arnaud de Pompone; mais on le place ici pour ne point interrompre la lifte des Colbert: mort en 1696.

JEAN-BAPTISTE COLBERT, marquis de TORCI, fils du précédent, secrétaire d'Etat des affaires étrangères, à la mort de fon père. Il joignit la dextérité à la probité, ne donna jamais de promeffes qu'il ne tînt, fut aimé et respecté des étrangers: mort en 1746.

SIMON ARNAUD DE POMPONE, fecrétaire d'Etat des affaires étrangères, en 1671, homme̱ favant et de beaucoup d'efprit, ainfi que prefque tous les Arnaud; chéri dans la fociété, et préférant quelquefois les agrémens de cette fociété aux affaires; renvoyé en 1679, et remplacé par le marquis de Croiffi. Il ne fut point fecrétaire d'Etat toute fa vie, comme le difent les nouveaux dictionnaires hiftoriques; mais le roi lui conferva le titre de miniftre d'Etat, avec la permiffion d'entrer au confeil, permiffion dont il n'usa pas: mort en 1699.

MICHEL LE TELLIER, le chancelier, fecrétaire d'Etat jufqu'en 1666.

FRANÇOIS-MICHEL LE TELLIER, marquis DE LOUVOIs, le plus grand ministre de la guerre qu'on eût vu jufqu'alors, fecrétaire d'Etat en 1666. Il fut plus eftimé qu'aimé du roi, de la cour et du public; il eut le bonheur, comme Colbert, d'avoir des defcendans qui ont fait honneur à fa maison, et même des maréchaux de France : il n'eft pas vrai qu'il mourut fubitement au fortir du confeil, comme on l'a dit dans tant de livres et de dictionnaires. Il prenait les eaux de Balaruc, et voulait travailler en les prenant; cette ardeur indiscrète de travail caufa fa mort, en 1691.

LOUIS-FRANÇOIS LE TELLIER, marquis DE BARBEZIEUX, fils du marquis de Louvois, fecrétaire d'Etat de la guerre, après la mort de fon père, jeune homme qui commença par préférer les plaifirs et le fafte au travail : mort à trente-trois ans, en 1701.

CLAUDE LE PELLETIER, préfident aux enquêtes, prévôt des marchands, homme de bien, modefte, retiré, travailla au code de droit canon. Cette étude ne paraiffait pas le défigner pour fucceffeur du grand

Colbert; cependant il le fut en 1683..On dit au roi qu'il n'était pas propre pour cette place, parce qu'il n'était pas affez dur; c'eft pour cela que je le choifis répondit Louis XIV. Il quitta le ministère et la cour au bout de fix ans. Toute fa famille a été renommée, comme lui, pour fon intégrité mort en 1711.

LOUIS PHELIPPE AUX, comte de Pontchartrain, le même qui fut chancelier, commença par être premier président du parlement de Bretagne ; contrôleur général, en 1690, après la retraite du contrôleur général le Pelletier ; fecrétaire d'Etat après la mort du marquis de Seignelai, la même année 1690. C'est lui qui, par l'avis de l'abbé Bignon, foumit toutes les académies aux fecrétaires d'Etat, excepté l'académie française qui ne pouvait dépendre que du roi.

JEROME PHELIP PEAUX, comte de Pont

chartrain, fils du précédent, fecrétaire d'Etat, du vivant de fon père le chancelier, exclu par le duc d'Orléans, à la mort de Louis XIV.

MICHEL CHAMILLART, confeiller d'Etat, contrôleur général en 1699, fecrétaire d'Etat de la guerre en 1791, homme

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modéré et doux, ne put porter ces deux fardeaux dans des temps difficiles, obligé bientôt de les quitter; fon fils, qui avait la furvivance du miniftère de la guerre, fe démit, en 1709, en même temps que lui :

mort en 1721.

DANIEL VOISIN, fecrétaire d'Etat de la guerre, en 1709, exerça le ministère, quoique chancelier, en 1714, jusqu'à la morţ de Louis XIV.

NICOLAS DES MARETS, Contrôleur général en 1708, zélé, laborieux, intelligent, ne put réparer les maux de la guerre. Démis après la mort de Louis XIV. En quittant sa place, il donna au régent une apologie de fon administration qu'on a imprimée depuis. Il y parle avec franchise des opérations injuftes en elles-mêmes auxquelles il a été forcé, par le malheur des temps, pour prévenir de nouveaux malheurs et de plus grandes injuftices. Ce mémoire prouve qu'il avait des talens, une grande modeftie et des intentions droites. On peut le regarder comme un modèle de la manière simple, noble, respectueuse et ferme, qui convient à un ministre obligé de rendre compte de fon adminiftration. Il fut immolé à la haine publique, et fes fucceffeurs le firent regretter:

mort en 1721.

CATALOGUE

De la plupart des écrivains français qui ont paru dans le fiècle de LOUIS XIV, pour fervir à l'hiftoire littéraire de ce temps.

ABADIE OU LABADIE, (Jean) né en Guienne, en 1610, jésuite, puis janséniste, puis proteftant: voulut faire enfin une secte et s'unir avec Bourignon, qui lui répondit que chacun avait fon Saint-Efprit, et que le fien était fort fupérieur à celui d'Abadie. On a de lui trente et un volumes de fanatifme. On n'en parle ici que pour montrer l'aveuglement de l'efprit humain. Il ne laiffa pas d'avoir des disciples: mort à Altena, en 1674.

ABBADIE, (Jacques) né en Béarn, en 1658, célèbre par fon traité de la Religion chrétienne, mais qui fit tort ensuite à cet ouvrage par celui de l'ouverture des fept fceaux: mort en Irlande en 1727.

ABLANCOURT, (Nicolas Perrot d') d'une ancienne famille du parlement de Paris, né à Vitri, en 1606. Traducteur élégant, et dont on appela chaque traduction la belle infidelle mort pauvre, en 1664.

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