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surtout ceux qui doivent être lus, serait inutile ; tout le monde le sait assez. Je signalerai cependant ceux dont on parle le moins, et dont on devrait, ce me semble, parler le plus, savoir: les Pères Apostoliques, disciples et successeurs immédiats des Apôtres, Barnabas, Clément de Rome, Ignace, Polycarpe, Hermas. Leurs écrits peuvent être regardés comme les Apocryphes du nouveau Testament. J. Le Clerc et Cotelérius, nous en ont donné l'un et l'autre des collections.

4°. Enfin à ces différentes études, il faut en joindre une quatrième : il faut connaître les différens travaux théologiques qui ont été faits dans les temps modernes, en Angleterre et surtout en Allemagne. Ces travaux sont si considérables, et ils ont opéré une telle révolution dans la théologie, qu'il n'est plus permis de les ignorer. La langue paraît un grand obstacle; mais avec un peu de courage, je le sais par expérience, cet obstacle est bientôt franchi. Il me semblerait très-désirable, pour la prospérité de nos Églises évangéliques françaises, que quelques uns des jeunes gens, dans lesquels elles mettent leur espérances, vinssent étudier quelque temps dans des universités d'Allemague. Ce n'est que de cette manière qu'on pourra se familiariser avec la théologie de cet intéressant pays; en France, cela ne se fera jamais que d'une manière trèsimparfaite et ce n'est aussi que de cette manière qu'on pourra, je pense, former des Professeurs vraiment profonds. Il serait à désirer cependant que l'on n'y vint que déjà préparé, et après avoir poussé jusqu'à un certain point ses études. Un temps très-favorable pour les Proposans français, serait celui qui s'écoule entre l'époque à laquelle leurs études sont finies au séminaire de Montauban, et l'époque à laquelle ils peuvent être consacrés. Après un séjour de six mois en Allemagne, ils pourraient suivre les cours. J'indiquerai de préférence l'université de Tubingue (dans le royaume de Wurtemberg, à environ trente lieues de Strasbourg), qui avec celle de

Berlin, est la meilleure pour la théologie. De toutes les universités allemandes, elle a toujours compté le moins de novateurs et le plus de théologiens vraiment profonds. On peut y vivre, selon les renseignemens que l'on m'a donnés, avec environ vingt-quatre louis par an. Du reste, il ne faut pas croire que les étudians d'Allemagne soient aussi redoutables qu'on les dépeint; pendant mon séjour à l'université de Berlin, je n'ai eu qu'à me louer extrêmement d'eux. Quant aux théologiens français, qui ne peuvent pas quitter la France, il faut qu'ils aient recours à d'autres moyens pour acquérir la connaissance des différentes branches de la Théologie allemande ; je tâcherai, pour ma part, de le leur faciliter selon mon pouvoir, par le moyen de ce journal, soit en leur indiquant les meilleurs ouvrages, soit en insérant des articles sur ce sujet. Il y a dans cette théologie beaucoup de mauvais qui doit passer, mais il y a beaucoup de bon qui doit rester, et il n'est pas mal de connaître l'un et l'autre.

Je finis ici cet article, me réservant d'indiquer dans un autre les dispositions de l'esprit qui me semblent devoir accompagner les études théologiques, afin que non-seulement elles soient sans danger, mais encore véritablement utiles.

HENRI MERLE D'AUBIGNÉ,

Pasteur de l'Eglise réformée
française de Hambourg.

P. S. Les articles que j'insérerai dans ce journal seront dorénavant signés simplement A.

CHRONIQUE DES MISSIONS.

Demerary.

M. Elliot, dans une lettre datée du 28 juillet 1818, écrit ce qui suit:

<«< C'est avec un plaisir tout particulier que je vous confirme que Dieu donne connaissance de son œuvre sublime aux pauvres nègres; et je puis vous

assurer

que beaucoup de cette nation demandent le chemin de Sion, en tournant de ce côté leurs regards.

« Depuis la dernière fois que je vous ai écrit, j'ai baptisé environ cent personnes, et béni une vingtaine de mariages.

«Ces individus ont fait une profession publique de leur foi. Que Dieu les protège, et les rende capables de bien remplir leur vocation.

« Un de ceux qui reçurent dernièrement le baptême, fut chef de parti. Il avait eu un très-mauvais caractère, et s'était montré grand ennemi de la religion. Il avait fait tout ce qu'il avait pu, pour empêcher les nègres de tenir leurs réunions destinées à la prière. Eh bien ! cet homme est maintenant un de nos catéchistes les plus pieux, et les plus zélés.

« Plusieurs autres nègres se sont présentés comme candidats pour le baptême.

« II y a près d'ici une possession où l'on empêchait

autrefois les nègres de se réunir, pour remplir leurs devoirs religieux; mais comme elle vient d'être vendue à un homme qui désire qu'ils soient instruits, on espère qu'on y construira une Eglise.

société Américaine pour les colonies.

<< Vous avez entendu parler de l'excellent plan d'une ociété Américaine qui a pour but d'établir dans quelques

parties de l'Afrique les nègres libres, afin qu'ils puissent y jouir de leur liberté, y cultiver la terre, et y introduire le christianisme.

« Plusieurs d'entr'eux sont des hommes très-réfléchis; les révérends MM. Mills et Burgess ont été employés pour cette mission importante.

« Après avoir été au moment de chavirer sur les côtes de France, ils passèrent quelque temps à Londres, et entreprirent peu après leur voyage en Afrique. Ils s'entretinrent dans le pays de Sherbro avec plusieurs des chefs, qui approuvèrent généralement leur plan. Après tout, ils avaient raison d'espèrer que ce projet utile serait mis à exécution. Mais nous sommes fachés d'annoncer qu'à son retour d'Afrique, M. Mills tomba malade en route, et mourut dans l'espace de peu de jours M. Burgess artiva en bonne santé à Londres, et fit voile pour Philadelphie, le 30 août.

« Nous sommes bien aises de savoir que la colonie de Sierra Leone est dans un état très-florissant et 9 que son gouverneur Mac-Carthy est extrêmement aimé. Il est tout dévoué à la colonie.

Ce qui nous fait encore plus de plaisir, est de voir régner à Sierra Leone, la véritable religion qui est déjà suivie dans quelques-unes des congrégations, où toute l'influence de l'Esprit Saint se fait sentir.

<< Environ cinq mille nègres, faits esclaves pour la seconde fois, ont été amenés dans cette colonie, et y sont maintenant employés d'une manière utile.

Jérusalem.

« Le révérend docteur Schmidt, missionnaire de la société de l'Eglise à Madras, donne, dans une lettre datée du 8 octobre 1817, quelques nouvelles intéressantes sur Jérusalem. Il les tient lui-même d'un évêque Arménien, qui lui en fit part lorsqu'il visita les Indes.

«Sans parler des Mahométans et des Juifs, voici les classes de Chrétiens qui vivent à Jérusalem. Ce sont : les Catholiques romains, les Grecs, les Arméniens, les Syriens et les Cophtes.

«Il y a entre les Catholiques et les autres Chrétiens beaucoup de discorde.

« Les prêtres seuls possèdent l'Ecriture sainte, peu de laïques en ont une copie; mais les Chrétiens de toutes les classes recevraient la Bible avec une joie bien véritable, et leurs prêtres (les seuls prêtres Arméniens) ne la rejetteraient pas ». C'est pourquoi nous espérons qu'on enverra un certain nombre d'exemplaires de la Bible à Jérusalem.

«On pense qu'un missionnaire y serait très-bien accueilli, si, étant employé à l'enseignement des écoles, il ne cherchait pas à argumenter au sujet de la religion, et à se faire des Prosélytes, comme les Catholiques.

Perse.

M. Schmidt, dit ailleurs : « Rien ne me paraît plus remarquable que ce que j'ai entendu dire, à l'égard d'erviron quatre - vingt mille personnes, habitantes de la Perse et nommées Sophis.

ans,

« Elles ont renoncé, il y a à peu près dix ou douze au Mahométisme, aboli la circoncision, établi des lieux séparés pour le culte, et adopté un habit particulier pour se distinguer des Mahometans. On dit qu'elles parlent beaucoup du Christ, qu'elles révèrent les SaintesEcritures; et après tout, comme le pasteur l'a exprimé, elles sont sur la route du Christianisme.

«Tous ces individus recevraient avec la plus grande joie des exemplaires de la Bible, et surtout du NouveauTestament. Ils supporteraient avec le zèle le plus vif toutes les tentatives nécessaires pour éclairer la nation des Perses. Leurs ministres les plus instruits sont à

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