LE MÉDECIN MALGRÉ LUI, COME DIE. ACTE PREMIER. SCÈNE PREMIÈRE. SGANARELLE, MARTINE. SGANARELLE. NoN, je te dis que je n'en veux rien faire, & que c'est à moi de parler & d'être le maître. MARTINE. Et je te dis, moi, que je veux que tu vives à ma fantaisie; & que je ne me fuis point mariée avec toi pour fouffrir tes fredaines. SGANARELLE. Oh! la grande fatigue que d'avoir une femme, & qu'Ariftote a bienraifon,quand il dit qu'une femme eft pire qu'un démon. MARTIN E. Voyez un peu l'habile homme, avec fon benêt d'Ariftote. SGANARELLE. Oui, labile homme. Trouve-moi un faifeur de fagots, qui fache, comme moi,.raifonner des choses; qui ait fervi fix ans un fameux Médecin, & qui ait fu, dans fon jeune âge, fon rudiment par cœur. MARTINE Peste du foù fieffé! SGANARELLE. Pefte de la carogne! MARTIN E. Que maudit foit l'heure & le jour, où je m'avisai d'aller dire oui! SGANARELLE. Que maudit foit le bec cornu de notaire qui me fit figner ma ruine! MARTINE. C'est bien à toi, vraiment à te plaindre de cette affaire. Devrois-tu être un feul moment fans rendre |