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nutes; fa déclinaison a 61 degrés 47 minutes. Il a compofé fur cette nouvelle étoile un excellent ouvrage intitulé, de nova ftella anni 1572, qui renferme beaucoup d'autres recherches intéreffantes. Cette étoile parut dès le commencement fort éclatante, comme fi elle fe fût formée tout-à coup avec tout fon éclat; elle furpaffoit Syrius, la plus brillante des étoiles, & même Jupiter Périgée. Dès le mois de Décembre 1572, elle commença à diminuer peu à peu, jufqu'au mois de Mars 1574, qu'on la perdit de vue. Elle n'avoit aucune parallaxe fenfible, ni aucun mouvement propre apparent; d'où il eft aifé de conclure qu'elle étoit beaucoup plus loin de nous que Saturne, la plus éloignée de toutes les planètes, fans quoi elle auroit eu une parallaxe annuelle très fenfible.

La nouvelle étoile du Serpentaire qui parut le 10 Octobre 1604, fut aufli brillante que celle de 1572; on ceffa de la voir au mois d'Octobre 1605; fa longitude étoit de 17 degrés 40 minutes dans le fagittaire, avec un degré 56 minutes de latitude feptentrionale. Képler affure qu'elle n'avoit aucune parallaxe, ni aucun mouvement par rapport aux autres étoiles; d'où il paroît qu'elle étoit aufli beaucoup au-deffus de la fphère de Saturne: car la parallaxe annuelle produite par le mouvement de la terre, F'eût fait varier en apparence de plufieurs degrés, fi elle eût été à la diftance de Saturne.

La changeante de la baleine fut apperçue le 13 Août 1596, par David-Fabricius. Bouillaud, dans un Traité imprimé à Paris en 1667, trouve que cette étoile revient à fa

plus grande clarté au bout de 333 jours, & M. Caflini en compte 334: elle paroît de la feconde grandeur pendant l'espace de 15 jours, & diminue enfuite jufqu'à difparoître totalement. Hévélius rapporte qu'elle fut quatre années entières fans paroître, depuis le mois d'Octobre 1672, jufqu'au mois de Décembre 1676: elle n'emploie pas toujours un temps égal depuis le commencement de fon apparition, jufqu'à fa plus grande clarté, ni depuis fon plus grand éclat, jufqu'à fa difparition; mais tantôt elle augmente plus vite qu'elle ne dimi nue, & tantôt elle s'accroît plus lentement. M. Caffini l'a trouvée dans fon plus grand éclat au commencement d'Août 1703, & elle paroiffoit alors de la troifième grandeur, comme Fabricius l'avoit jugée le 13 Août 1596: elle avoit dans cet efpace de 39080 jours, 117 révolutions; ainfi la période moyenne de fes variations doit être de 334 jours.

eu,

Il y a dans plufieurs autres étoiles des changemens de grandeur & de lumière.

A l'égard de la nature des étoiles fixes, leur éloignement immense ne permet pas de pouffer bien loin les découvertes fur cet objet: tout ce qu'on peut en apprendre par les phénomènes, fe réduit, felon la remarque d'un Académicien célèbre, à ce qui fuit.

1o. Les étoiles fixes brillent de leur propre lumière; car elles font beaucoup plus éloignées du foleil que Saturne: cependant on remarque qu'elles font bien plus brillantes que Saturne; d'où il eft évident qu'elles ne peuvent pas emprunter leur lumière de la même fource que Saturne, c'est-à-dire, du foleil. Or.

d'autre corps lumineux dont elles puiffent tirer leur lumière, que le foleil, il s'enfuit qu'elles brillent de leur propre lumière.

On conclut de-là: 2°. Que les étoiles fixes font autant de foleils; car elles ont toutes les caractères du foleil; favoir, l'immobilité, la lumière propre, &c.

3°. Qu'il eft très-probable que les étoiles ne font pas plus petites que notre foleil.

4°. Qu'il eft fort probable que ces étoiles ne doivent point être dans une même furface fphérique du Ciel; car en ce cas, elles feroient toutes à la même diftance du foleil, & différemment diftantes entr'elles, comme elles nous le paroiffent: or pourquoi cette régularité d'une part, & cette irrégularité de l'autre ? D'ailleurs, pourquoi notre foleil occuperoit-il le centre de cette fphère des étoiles?

5°. De plus, il est bien naturel de penfer que chaque étoile eft le centre d'un fyftème, & a des planètes qui font des révolutions autour d'elle de la même manière que notre foleil, c'est-à-dire, qu'elle a des corps opaques qu'elle éclaire, échauffe, & entretient par fa lumière; car pourquoi Dieu auroitil placé tant de corps lumineux à de fi grandes diftances les uns des autres, fans qu'il y eût autour d'eux quelques corps opaques qui en reçuffent de la lumière & de la chaleur? Rien ne paroît affurément plus convenable à la fageffe divine qui ne fait rien inutilement.

Mouvement des étoiles. Les étoiles fixes ont en général deux fortes de mouvemens apparens: l'un qu'on appelle premier, commun, ou mouvement journalier, ou mouvement du

premier mobile; c'est par ce monvement qu'elles paroiffent emportées avec la fphère ou Firmament auquel elles font attachées autour de la terre d'orient en occident dans l'efpace de vingt-quatre heures. Ce mouvement apparent vient du mouvement réel de la terre autour de fon axe.

L'autre, qu'on appelle le fecond mouvement, est celui par lequel elles paroiffent fe mouvoir fuivant l'ordre des fignes, en tournant autour des pôles de l'écliptique avec tant de lenteur, qu'elles ne décrivent pas plus d'un degré de leur cercle dans l'efpace de 71 ou 72 ans, ou si fecondes par an.

Quelques-uns ont imaginé, on ne fait fur quel fondement, que quand elles feront arrivées à la fin de leur cercle au point où elles l'ont commencé, les Cieux demeureront en repos, à moins que l'Être qui leur a donné d'abord leur mouvement, ne leur ordonne de faire un autre circuit.

Sut ce pied, le monde doit finir après avoir duré environ 30000 ans, fuivant Ptolémée; 25816 fuivant Ticho-Brahé; 25920 fuivant Riccioli; & 24800 fuivant Caffini; mais ce calcul n'eft fondé que fur une chimère.

Les principaux phénomènes qui

dérivent du mouvement des étoiles. font leur latitude & leur déclinaifon, leur longitude & leur afcenfion droite, leur amplitude orientale, & leur amplitude occidentale.

La latitude d'une étoile eft mar-. quée par la diftance où elle fe trouve de l'écliptique, & fa déclinaifon par la distance où elle fe trouve de puifque nous ne connoissons point

l'équateur; l'une & l'autre font feptentrionales ou méridionales, fuivant que l'étoile fe trouve dans la partie feptentrionale ou méridionale de la fphère.

Il fuit de-là qu'une étoile qui fe trouve dans l'écliptique, n'a point de latitude, & qu'une étoile qui fe trouve dans l'équateur, n'a point de déclinaifon.

Il fuit encore que les degrés de latitude d'une étoile fe comptent fur un cercle qui paffe par les pôles de l'écliptique & par l'étoile dont on cherche la latitude. Une étoile, par exemple, placée précisément à un des pôles de l'écliptique, auroit 90 degrés de latitude, c'est-à-dire, la plus grande latitude poffible, pourquoi? Parce que l'arc du cercle de latitude intercepté entre l'écliptique & l'étoile dont il s'agit, feroit précisément un quart de

cercle.

Il fuit enfin que les degrés de déclinaifon d'une étoile fe comptent fur un cercle qui paffe par les pôles de l'équateur, c'est à dite, par les pôles du monde, & par l'étoile dont on cherche la déclinaifon. Une étoile, par exemple, placée précifément à un des pôles du monde, auroit 90 degrés de déclinaifon, c'eft-à-dire, la plus grande déclinaifon poffible; parcequ'elle feroit éloignée de l'équateur précisément d'un quart de cercle. Si l'on avoit quelque peine à fe former une idée des cercles de latitude & de déclinaison, on n'auroit qu'à jeter un coup-d'œil fur quelque globe célefte; tous les cercles qui paffent par les deux pôles du monde, font des cercles de déclinaifon, & tous les cercles qui paffent par les deux pôles de l'écliptique, qui ne font éloignés des pôles du monde que

de 23 degrés & 30 minutes, font des cercles de latitude.

Dès que l'on connoît le cercle de latitude d'une étoile, on connoît bientôt fa longitude. En effet, tous les cercles de latitude coupent l'écliptique dans quelque point; l'arc de l'écliptique intercepté entre le premier degré du bélier & le cercle de latitude d'une étoile quelconque, marque la longitude de cette étoile. Suppofons, par exemple, l'étoile A ait un cercle de latitude qui coupe l'écliptique au premier degré du taureau; l'étoile A aura 30 degrés de longitude, parce que l'arc de l'écliptique compris entre le premier degré du bélier & le cercle de latitude de l'étoile A, eft précisément de 30 degrés.

que

Il fuit de là que les étoiles qui fe trouvent au premier degré du figne du bélier, n'ont point de longitude. Il fuit encore qu'une étoile placée précisément à un des pôles de l'écliptique, n'auroit point de longitude; pourquoi ? Parceque fon cercle de latitude pourroit couper l'écliptique au premier degré du figne du bélier. Il fuit enfin que toutes les étoiles dont le cercle de latitude paffe par le premier degré du figne du bélier, n'ont point de longitude.

Dès qu'on connoît le cercle de de déclinaifon d'une étoile, rien n'eft plus facile que de connoître fon afcenfion droite; car tous les cercles de déclinaifon coupent l'équateur en quelque point; l'arc de l'équateur intercepté entre le cercle de déclinaifon d'une étoile quelconque, & le point où l'équateur concourt avec l'écliptique, qui eft le premier degré du figne du bélier, marque l'afcenfion droite de cette étoile. Suppofons, par exemple,

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Il fuit de-là que les étoiles qui fe trouvent au premier degré du figne du bélier, n'ont point d'afcenfion droite. Il fuit encore qu'une étoile placée précisément à un des pôles du monde, n'auroit point d'afcenfion droite; parceque fon cercle de déclinaifon pourroit paffer par ie point où l'équateur concourt avec l'écliptique. Il fait enfin que toutes les étoiles dont le cercle de déclinaifon paffe par le point où l'équateur concourt avec l'écliptique, n'ont point d'afcenfion droite.

L'Equateur coupant l'horizon en deux points, tous les aftres ou étoiles qui ne fe lèvent pas, & ne fe couchent pas à ces deux points, ont une amplitude orientale & occidentale. Lorfque le foleil, par exemple, fe lève & qu'il fe couche dans l'équateur, il n'a aucune amplitude orientale ni occidentale; mais lorfqu'il fe lève & qu'il fe couche dans quelque cercle parallèle à l'équateur, il a d'autant plus d'amplitude orientale & occidentale, que ce cercle eft plus éloigné de l'équa

teur.

On appelle étoile du berger, la plenète de Vénus. On lui donne aufli le nom d'étoile du matin, lorfqu'elle précède le lever du foleil; & d'étoile du foir, lorfqu'elle paroît après fon coucher.

On a auffi appelé quelquefois les comètes, étoiles flamboyantes, à

caufe de la chevelure lumineufe dont elles font prefque toujours accompagnées.

ÉTOILE, OU ÉTOILE TOMBANTE, fe dit d'un météore que l'on voit courir dans l'air la nuit, & s'éteindre incontinent.

Lorfque cette étoile vient à tomber, dit M. Muffchenbroek, & qu'on rencontre l'endroit où elle eft, on remarque que la matière qui refte encore, eft vifqueufe comme de la colle, de couleur jaunâtre, & que tout ce qui étoit combuftible, ou qui pouvoit répandre de la lumière, s'en trouve entièrement confumé. On peut imiter ces fortes d'étoiles, en mêlant enfemble du camphre & du nitre avec un peu de limon, que l'on

arrofe avec du vin & de l'eau-devie. Lorfqu'on a formé de ce mélange une boule, & qu'on la jette dans l'air après y avoir mis le feu, elle répand en brûlant une lumière femblable à celle de l'étoile tombante; & quand elle eft tombée, il ne refte plus qu'une matière vifqueufe, qui ne différe pas de celle que laiffe l'étoile après la chute.

Il flotte çà & là dans l'air du camphre qui eft fort volatil, il y a auffi beaucoup de nitre & du limon fort délié; deforte que ces parties venant à fe rencontrer, s'incorporent, & forment une longuetraînée, qui n'a plus alors befoin que d'être allumée par l'une ou l'autre de fes extrémités, à l'aide de l'ef- fervefcence qui fe fait par le mélange de quelqu'autre matière qu'elle rencontre. Auffitôt que cette traînée eft en feu, & que la flamme paffe d'un bout à l'autre, la matière incombuftible fe raffemble, elle devient beaucoup plus pefante que l'air, & tombe alors pour la plus

grande partie à terre. La nature emploie peut être encore quelqu'autre matière pour produire ce phéno mène.

On dit proverbialement, loger, coucher à la belle étoile; pour dire,

coucher dehors.

On appelle étoile, ce que les aftrologues prétendent qui influe fur le tempérament & fur la fortune des hommes. Il eli né fous une étoile fa

toiles font une marque de confé cration & de déification: on les regarde comme des fymboles d'éter nité.

ÉTOILE, le dit en termes d'Impri

merie, dans le même fens qu'aftérifque. Voyez ce mot. ÉTOILE, fe dit en termes de Manége, d'une marque blanche, placée fur le front d'un cheval dont le corps eft d'une autre couleur.

vorable. C'est un effet de fa malheu- ORDRE DE L'ETOILE, s'eft dit d'un

reufe étoile.

Lorfqu'on donne un grand coup fur la tête à quelqu'un, on dit, qu'on lui a fait voir des étoiles en plein midi.

On dit figurément de quelqu'un qui en impofe aux autres & à luimême, qu'il fait voir aux autres, qu'il croit voir des étoiles en plein midi.

ÉTOILE, fe dit en termes d'Artifi

ciers, d'un petit artifice lumineux, d'un feu clair & brillant, comparable à la lumière des étoiles: lorfqu'il eft adhérent à un fauciffon, on l'appelle étoile à pet. ÉTOILE, fe dit aufli du centre où se réuniffent plufieurs allées d'un parc, ou plufieurs routes d'une forêt. ÉTOILE, fe dit en termes de fortifications, d'un petit fort qui a quatre, cinq ou fix angles faillans. ÉTOILE, fe dit en termes d'Horloge

rie, d'une pièce de la quadrature d'une montre ou d'une pendule à répétition elle a été ainfi appelée, à caufe de fa reffemblance avec la figure qu'on donne ordinairement aux étoiles.

ÉTOILE, fe dit en termes de l'art. Héraldique, d'une pièce ordinairement compofée de cinq rayons ou pointes, & dont on charge souvent les pièces honorables de l'écu.

Sur les médailles, les figures d'é

Ordre de Chevalerie inftitué ou renouvelé par Jean, Roi de France,

en 1352.

D'abord il n'y eut que trente Chevaliers tirés de la plus haute Nobleffe. Mais peu à peu cet ordre tomba dans le mépris, à caufe de la quantité de gens qu'on y admit fans aucune diftinction: c'eft pourquoi, Charles VII qui en étoit grand Maître, le quitta & le donna au Chevalier du guet de Paris & à fes archers: mais d'autres traitent tout cela d'erreur, & prétendent que cet ordre fut inftitué par le Roi. Robert en 1022, en l'honneur de la Sainte Vierge, durant les guerres. de Philippe de Valois ; & que le Roi Jean fon fils le rétablit.

Le collier de l'ordre de l'Étoile, étoit d'or à trois chaînes entrelacées de rofes d'or émaillées alternativement de blanc & de rouge, & au bout pendoit une étoile d'or à cinq rayons. Les Chevaliers por-toient le manteau de damas blanc,, & les doublures de damas incar-nat, la gonnelle ou cotte d'armes: de même, fur le devant de laquelle,. au côté gauche, étoit une étoile brodée en or. Les Chevaliers étoient obligés de dire tous les jours, unecouronne ou cinq dixaines d'Ave Maria, & cinq Pater, & quelques: prières pour le Roi & pour fon Etat

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