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les excoriations s'enflamment & abcèdent, on les traite comine les brûlures & les abcès. EXCORIÉ, ÉE; adjectif & partici

pe paffif. Voyez ExCORIER. EXCORIER; verbe actif de la première conjugaifon, lequel fe conjugue comme CHANTER. Excoriare. Terme de Chirurgie. Écorcher la peau ou quelque membrane. Cette liqueur lui avoit excorié le gofier. EXCORTICATION; fubftantif féminin, & terme de pharmacie. Action d'ôter la peau ou l'écorce de quelque fubftance. EXCREMENT; fubftantif masculin. Excrementum. Ce qui fort du corps de l'animal par la voie d'une féparation naturelle & ordinaire. Dans cette acception on appelle gros excrémens, les matières fécales, les déjections du bas ventre. On com prend aufli fous le terme d'excrémens, l'urine, la fueur, la falive & ce qui fort du nez quand on fe mouche.

Les Alchimistes qui ont cherché partout la pierre philofophale, ont beaucoup travaillé en particulier, fur les gros excrémens de l'homme & des autres animaux; mais la chimie phyfique ne peut tirer prefque aucune lumière de tous ces travaux alchimiques, à caufe de l'obfcurité avec laquelle leurs auteurs en ont rendu compte. A l'égard des Chimiftes-Phyficiens, ils ont fort peu examiné les excrémens des animaux. Il n'y a guère que Homberg qui ait fait une analyfe & un examen particulier de la matière fécale humaine encore étoit-ce pour fatisfaire aux vues alchimiftes d'un de fes amis, qui prétendoit qu'on devoit tirer de cette matière une huile blanche & fans mauvaife odeur avec laquelle on pouvoit fixer le Tome X.

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mercure en ergent fin. L'huile fut effectivement trouvée par Homberg; mais le mercure ne fut point fixé.

Le travail de ce Chimifte n'eft pas néanmoins devenu inutile comme ceux des Alchimistes, parceque cet habile homme a rendu compte d'une manière fort claire, dans les Mémoires de l'Académie des Sciences, des expériences qu'il avoit faites fur cette matière. Ces expériences font curieufes, & apprennent plufieurs chofes effentielles fur la nature des excrémens: en voici le réfultat.

La matière fécale humaine & fraîche, diftillée au bain-marie jufqu'à ficcité, ne fournit qu'une liqueur aqueufe, claire, infipide, & d'une odeur défagréable, mais qui ne contient point d'alkali volatil; preuve certaine que cette matière, quoique dans un état voifin de la putréfaction, n'eft cependant point putréfiée: car toute fubftance en putréfaction véritable, contient & fournit à ce degré de chaleur, un alkali volatil tout développé.

Le réfidu fec de l'expérience précédente diftillé dans une cornue à un feu gradué, fournit de l'efprit & du fel alkali volatils, une huile fétide, & laiffe un résidu charbon-` neux; ce font les mêmes principes qu'on retire de toutes les fubftances animales.

La matière fécale humaine, délayée & leflivée dans l'eau, fournit par la filtration & l'évaporation de cette eau, un fel huileux de nature nitreufe, qui fufe comme le nitre fur les charbons ardens, & qui prend feu dans les vaisseaux clos, lorfqu'il eft chauffé jufqu'à un certain point.

Cette même matière a fourni à

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diverfes combinaifons des exhalaifons peuvent donner naiffance,

Il y a quelquefois de violens tremblemens de terre, qui font fendre & crever de groffes croûtes pierreufes, de la grandeur de quelques milles, & qui fe trouvoient couchées fur la furface de la terre. Ces croûtes empêchoient auparavant les exhalaifons de certains corps, fitués encore plus profondément, de s'échapper & de fortir de deffous la terre, mais auflitôt que ces espèces de voûtes fe trouvent rompues & & brifées, les paffages font comme ouverts pour les vapeurs, qui venant alors à s'élever dans l'air, y produiront de nouveaux phénomènes dont on n'aura jamais entendu parler auparavant. Ces phénomènes dureront auffi long-temps, que durera la caufe qui les produit, & ils cefferont dès que cette même caufe fe trouvera confumée.

Les caufes principales qui font monter les exhalaifons dans l'air font la chaleur, la fermentation, la corruption, l'effervefcence, les vents & tout ce qui peut faire que les parties détachées de leurs maffes, acquièrent une pefanteur fpécifique moindre que celle de l'air.

Plus l'atmosphère eft denfe & pcfant, plus il peut foutenir de vapeurs & d'exhalaifons. Ces vapeurs & exhalaifons élevées dans l'air &

qui s'y tiennent fufpendues, retombent ordinairement en bas par les caufes fuivantes.

1o. Toutes les fois que la denfité, & par conféquent la pefanteur fpécifique de l'air fe trouvera diminuée par quelque caufe que ce foit, les exhalaifons qui étoient auparavant en équilibre avec l'air perdront cet équilibre, & s'affaifferont par l'excès de leur pefanteur,

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comme on peut le prouver par l'expérience fuivante. Suppofons de lacier humide dans un verre ; fi on le raréfie à l'aide de la pompe pneumatique, il fe formera dans le verre comme un petit nuage, qui flottera dans le commencement, mais qui defcendra auffitôt que l'acier fe trouvera encore plus raréfié. C'eft pour cela qu'on voit fouvent qu'il commence à pleuvoir, ou qu'il fe manifefte d'autres phénomènes lorfque le mercure fe tient fort bas dans le baromètre: car auflitôt que l'air qui flotte fous un nuage, commence à fe raréfier davantage, il n'a plus la force de foutenir le nuage, lequel venant à s'affaiffer, se condenfe en bas par la réfiftence qu'il rencontre de la part de l'air, & fe convertit de cette manière en pluie.

2o. Lorfque les exhalaifons qui ont été fort raréfiées & élevées par le feu, viennent à fe refroidir, elles fe condenfent, elles deviennent plus compactes, & par conféquent plus pefantes que l'air.

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3. Les corps qui fe font élevés dans l'air à l'aide du feu ou de quelque autre caufe, doivent auffi retomber, lorfqu'ils ont perdu tout leur mouvement, tant par leur propre poids, que par la réfiftance de l'air; de même qu'une balle jetée en haut s'élève jufqu'à une certaine hauteur, & retombe enfuite en bas.

4°. Lorfque plufieurs parties élevées dans l'air, font pouffées les unes contre les autres par des vents contraires, ou qu'elles fe trouvent comprimées par des vents qui foaf. Alent contre des montagnes ou autres éminences, elles fe réuniffent, & acquièrent par là une pefanteur fpécifique beaucoup plus grande. qui les fait retomber.

5°. Il y certaines exhalaifons qui font de telle nature, que lorsqu'elles viennent à fe rencontrer, elles fermentent ensemble; d'où il arrive que quelques-unes fe précipitent, comme nous le remarquons effectivement dans les précipitations chimiques.

6°. Lorfque les exhalaifons font pouflées en bas par les vents, en même temps que l'air dans lequel elles étoient fuspendues.

7°. Lorfque les vents foufflent dans une direction horizontale, & qu'ils chaffent l'air de l'endroit au-deffus duquel les vapeurs & les exhalaifons font fufpendues; car il faut alors que la partie fupérieure de l'atmosphère tombe par fon poids avec tout ce qui s'y trouve, & qu'elle rempliffe la place inférieure que l'air vient de quitter.

8. Lorfque le foleil fe lève, il darde fur notre globe fes rayons, qui rencontrent les exhalaifons fufpendues dans l'air, & les déterminent vers la terre; & comme ces rayons raréfient l'air par leur chaleur, & le rendent par conféquent beaucoup plus léger que les exhalaifons, il faut que le poids des exhalaifons l'emporte fur le poids de l'air, qu'elles fe précipitent en bas en le traverfant; il y a donc ici deux caufes qui agiffent en même temps.

quefois des effets très-funeftes: tels font les deux faits fuivans rapportés dans l'hiftoire de l'Académie des Sciences des années 1701 & 1710.

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Premier fait. Un maçon qui travailloit auprès d'un puits dans la ville de Rennes, y ayant laiffé tomber fon marteau, un manœuvre qui fut envoyé pour le chercher, fut fuffoqué avant d'être arrivé à la furface de l'eau; la même chofe arriva à un fecond qui defcendit pour aller chercher le cadavre, & il en fut de même d'un troifième: enfin on defcendit un quatrième à moitié ivre, à qui on recommenda de crier dès qu'il fentiroit quelque chofe: il cria bien vîte dès qu'il fut près de la furface de l'eau, & on le retira auffitôt; mais il mourut trois jours après. Il dit qu'il avoit fenti une chaleur qui lui dévoroit les entrailles. On defcendit enfuite un chien, qui cria dès qu'il fut arrivé au même endroit, & qui s'évanouit dès qu'il fut en plein air; on le fit revenir en lui jetant de l'eau, comme il arrive à ceux qui ont été jetés dans la grotte du chien proche de Naples. On ouvrit les trois cadavres, après les avoir retirés avec un croc, & on n'y remarqua aucune caufe apparente de mort; mais ce qu'il y a de plus fingulier, c'est que depuis plufieurs années on buvoit de l'eau de ce puits, fans qu'elle fit aucun mal.

9°. Lorfqu'il s'élève dans l'at-voit de l'eau de ce mofphère plus d'exhalaifons & de vapeurs, que l'eau n'en peut foutenir, & qu'elles y reftent comme diffoutes: car il faut alors que tout ce qu'il y a de fuperflu retombe auffitôt qu'il a perdu le premier mouvement à l'aide duquel il s'eft élevé.

Les exhalaifons qui s'élèvent du fein de la terre, pioduifent quel

Second fait. Un Boulanger de Chartres avoit mis dans fa cave, dont l'escalier avoit 36 degrés fept à huit poinçons de braife de fon four. Son fils, jeune homme fort & robufte, y étant defcendu avec de nouvelle braife & de la lumière, la lumière s'éteignit au milieu de l'efcalier, il remonta,

mauvaises. On nous fervit du vin |

exécrable.

Les deux premières fyllabes font brèves, la troisième moyenne, & la quatrième très-brève.

Cet adjectif peut felon les circonftances, précéder ou fuivre le fubftantif auquel il fe rapporte : ainfi l'on dira, un exécrable ragoût, ou un ragoût exécrable. EXECRABLEMENT; adverbe. Execrandùm. D'une manière exécrable. Il écrit exécrablement. EXECRATION; fubftantif féminin. Execratio. Horreur qu'on a de ce qui eft déteftable, méchant, abominable. On doit avoir le crime en exécration.

Il fignifie auffi impiété, profanation des chofes facrées. Il fit toutes fortes de fermens & d'exécrations.

Les deux premières fyllabes font brèves, la troisième longue & les autres brèves au fingulier; mais la dernière eft longue au pluriel.

EXÉCRER; vieux mot qui fignifioit autrefois dételter, avoir en horreur.

EXÉCUTÉ, ÉE; adjectif &: participe paffif. Voyez ExÉCUTER. EXECUTER; verbe actif de la première conjugaifon, lequel fe conjugue comme CHANTER.Exequi. Effectuer, mettre à effet. Il exécuta le projet que fon prédéceffeur avoit imaginé. Il refufe d'exécuter la con

vention.

On dit que des muficiens ont bien exécuté une mufique; pour dire, qu'ils ont bien joué, bien chanté. Et qu'une pièce de théâtre a été bien ou mal exécutée; pour dire, qu'elle a été bien ou mal jouée. Et que des danfeurs ont bien ou mal exécuté un ballet; pour dire, qu'ils ont bien ou mal danfé.

ExÉCUTER, fignifie en termes de Pa lais, faifir les meubles de quelqu'an pour les faire vendre par autorité de juftice. Ses créanciers le firent exécuter en fes meubles. Voyez SAISIE.

On dit figurément de quelqu'un, qu'il s'exécute lui-même ; pour dire, qu'il vend de fes meubles ou de fes immeubles pour payer fes dettes fans attendre qu'on lui faffe des frais.

On dit auffi figurément dans un fens plus étendu, qu'une perfonne s'exécute elle-même; pour dire, qu'elle fe détermine volontairement à faire contre fes propres intérêts, ce que l'équité, l'honneur & la prudence demandent.

EXÉCUTER, fignifie encore faire mou

rir en vertu d'un arrêt ou jugement en dernier reffort. Il étoit préfent lorfqu'on exécuta les coupables. IL fut exécuté en place de Grève.

On dit en termes de guerre, exécuter militairement, foit en parlant des foldats qu'on punit de mort pour avoir contrevenu à un ban publié dans l'armée, foit en parlant des rigueurs que des troupes exercent contre des bourgs & des villages qui ne fe foumettent pas aux contributions d'une arrase, d'une garnifon. On exécutera militairement tout le marquifat.

Les trois premières fyllabes font brèves, & la quatrième longue ou brève. Voyez VERBE. EXECUTEUR, TRICE; fubftantifs.

Celui, celle qui exécute. Nous ferons les exécuteurs du projet. EXECUTEUR TESTAMENTAIRE, fe dit de celui qui a été nommé pour exé cuter les difpofitions d'un teftament.

Dans les pays de Droit écrit, les teftateurs nomment rarement des exécuteurs teftamentaires › parceque l'héritier étant faifi de plein

droit de tous les effets de la fucceffion, c'est lui c'est lui qui naturellement doit prendre le foin d'exécuter le testament. Mais dans les pays coutumiers où les difpofitions univerfelles ne font toutes que des legs fujets à délivrance, on a introduit l'ufage des exécuteurs teftamentaires pour tenir la main à l'exécution des dernières volontés du défunt; il n'y a prefque point de coutume qui ne contienne quelque difpofition fur cette matière.

Toutes perfonnes peuvent être

nommées exécuteurs teftamentai.. res, fans diftinction d'âge, de fexe ni de condition: ainfi les mineurs adultes & capables d'affaires, les fils de famille, les femmes mêmes en puiffance de mari, peuvent être nommés pour une exécution testamentaire.

Il y a des exécuteurs teftamentaires honoraires, c'est-à-dire, qui ne font chargés que de veiller à l'exé cution du teftament, & non pas de l'exécuter eux-mêmes; & dans ce cas ceux qui font chargés de l'exécution effective, peuvent être appelés exécuteurs teftamentaires onéraires, pour les diftinguer des premiers qui ne font point comptables.

La matière des exécutions teftamentaires confifte en fept principaux chefs; favoir, la qualité des exécuteurs, les biens dont ils font faifis, l'inventaire qu'ils doivent faire, la vente des meubles, le payement des legs & des frais funéraires, le temps que dure l'exécution, & la reddition du compte.

C'est au teftateur à nommer les exécuteurs teftamentaires; s'il n'en avoit point nommé, les coutumes ne fuppléent point cette nomination, & l'on ne voit point d'exemple que les Juges en nomment d'of

fice, fi ce n'est que ceux qui ont été nommés par le teftateur, ne veuillent pas accepter cette charge, auquel cas il y a des coutumes, comme celle de Meaux, qui permet tent au Juge d'y fubroger, à condition toutefois que les héritiers n'en veuillent pas prendre la charge, &

donner caution d'exécuter le teftament dans l'an & jour. La raifon pour laquelle on ne nomme point d'exécuteurs teftamentaires au défaut du teftateur, c'eft qu'on préfume quand il n'en a point nommé, qu'il a voulu confier ce foin à fes héritiers.

Comme l'exécution des teftamens n'eft

pas une charge publique, ceux qui font nommés par le teftateur, ne font pas obligés de l'accepter.

Il ne font pas auffi tenus de donner caution par la même raifon, & parceque leur nomination eft un effet de la confiance du teftateur, & d'ailleurs toute leur adminiftration n'est qu'un office d'ami.

A l'égard des biens dont l'exécuteur teftamentaire doit être faifi, toutes les coutumes s'arcordent en un point, qu'il faut qu'il foit faifi de quelques effets pour accomplir le teftament; mais elles font trèsdifférentes fur la qualité & la quantité des effets.

Il y en a, comme celle de Paris, qui veulent qu'il foit faifi des meubles, à moins que le teftateur n'ait ordonné qu'il fera faifi de fommeş certaines feulement.

Il y en a qui veulent qu'il ne foit faifi des meubles que jufqu'à concurrence du teftament; mais s'ils ne fuffifent pas, qu'il foit faifi des immeubles jufqu'à la même con

currence.

D'autres, comme celle de Sens,

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