Page images
PDF
EPUB
[blocks in formation]

302 Pour dernière machine, à la fin notre époux

Proposa de l'argent. - LA FONT., V, p. 126: Contes, III, 4.

Ces Peres... remuèrent toute sorte de machines pour faire condamner le Livre de la Fréquente communion. – Rac., IV, p. 432 : Port-Royal.

On fait sa brigue pour arriver à un poste; on prépare toutes ses machines.
LA BRUY., I, p. 313.

Que si enfin on luy opposoit des raisons humaines..., il (Luther) mettoit en poudre toutes ces machines qu'on élevoit contre Dieu, en demandant... comment il avoit revestu son Fils d'une chair humaine.

[ocr errors]

BOSSUET, Hist. des Var., 2 in-4°, 1688; I, p. 91.

* Il y a quantité de gens qui, lorsqu'ils ne peuvent exprimer quelque chose par un mot propre, usent du mot de machines. Ils disent: Il faut faire des machines pour cela, et que: Ce sont là des machines.» – SOREL, Connoiss. des Livr., 1671, p. 422.

:

MADAME 1° titre donné à la maîtresse de la maison, ou en parlant à une femme ou à une fille.

MASCARILLE, s'adressant à Cathos et à Madelon, qui sont filles :

Mesdames, vous serez surprises, sans doute, de l'audace de ma visite.
Préc. rid., sc. 9.

401 Ne vous fàchez pas tant, ma très chère Madame. – Sgan., sc. 16. Allons donc, Messieurs et Mesdames, vous moquez-vous, avec votre longueur? - Impr. de Vers., sc. 1.

Mesdames, voilà des coffres qui vous serviront de fauteuils.

Ibid., sc. 4.

Ici, Molière s'adresse aux actrices de sa troupe, bien que, parlant à chacune en particulier, il dise :

Mademoiselle du Parc, Mademoiselle Béjart, Mademoiselle de Brie, Mamoiselle Hervé.

Si tu m'aimes, ne dois-tu pas être bien aise que je devienne madame? D. Juan, II, 3. LISETTE à Lucinde, fille de Sganarelle :

Mais d'où vient donc, Madame, que jusqu'ici vous m'avez caché votre mal? Am. méd., 1, 4.

CLITANDRE à Lucinde :

Ah! Madame, que je serois heureux s'il étoit vrai que vous sentissiez tout ce que je sens! Ibid., III, 6.

-

Ne vous déferez-vous jamais avec moi de la familiarité de ce mot de ma belle-mère», et ne sauriez-vous vous accoutumer à me dire Madame? G. Dand., I, 4.

[blocks in formation]

Et quels avantages, Madame, puisque Madame y a? - G. Dand., I, 4. Cf. Fem. sav., IV, 4, vers 1420, Clitandre dit Madame à Armande, et ibid., IV, 5, vers 1450, à Henriette, filles de Chrisale.

Ma dame l'eschevine La Quiche... et une autre grand liste de Madames y seroient.-N. DU FAIL, Contes et Disc. d'Eutrapel, Paris, Jouaust, 1875; II, p. 60.

Le sexe, dit Polygame,... est prou empesché et a de la besongne assez taillée à régler et arrester quels accoustremens elles doivent porter, laquelle doit aller devant, tenir la haute main, ou de quel nom simple ou composé comme «Madamoiselle, Madame sans queue, ma grande amie, ma voisine, ma cousine», elles doivent user, et à laquelle appartient de dire: «Séez-vous», et prendre par la main, et autres gros points de droit. — ID., ibid.; II, p. 146.

-

1119 La grâce que pour eux Madame obtint de vous

A calmé les transports de son esprit jaloux. - CORN., Médée, IV, 3.
Il fut à la ville pour consulter sa cause à un avocat ; mais il...
Mademoiselle sa femme.

ne trouva que .

D'OUVILLE, Contes et disc., 1644, édit. Jouaust, I, p. 69-70; - Cf. ID., ibid., I, p. 156.

Adieu, région courtisée

De tous Messieurs les fainéans,

Les Madame est-elle céans”,

Qui vont frappant de porte en porte.

SCARRON, OEuvr., Paris, David, 1700; I, p. 287.

La cadette avoit le cœur vain,

Tant pour estre d'Athamas femme,
Qui la faisoit nommer Madame
Gros comme le bras, comme aussi
Pour avoir au Dieu sans soucy
Donné nanan, lait et boulie.

RICHER, Ovide bouffon, 1662,

P. 447.
Il me semble que je voy une Nanon ou une Catos à qui il est arrivé quelque
heureuse aventure, et qui se fait appeler Madame gros comme le bras.
MONTREUIL, Œuvr., 1666, p. 426.

J'ay oublié à mettre des Madame dans ma lettre. Maintenant que vous estes lieutenante du Roy de Fougères, c'est une grande faute. Tenez donc, en voilà trois; distribuez-les aux endroits qui vous sembleront en avoir plus de besoin : Madame, Madame, Madame. - ID., ibid., p. 6: Lettre à Mme de Sevigny.

Eh! soubrette, m'as-tu baillé Madame en garde?

MONTFLEURY, Dupe de soi-même, 1, 5.

L'ai-je dit,
, que, pendant toutes nos doléances,
Madame sortiroit? Ah! que de nonchalances! — ID., ibid., ibid.
Est-ce que tu es fâché, Pierrot, que je devienne Madame ?

CHAMPMESLÉ, Frag. de Mol., I, 5.

Je crains qu'il ne vienne des Madames, c'est-à-dire de la contrainte.

Sév., IV, p. 155.

Monsieur paye le rôtisseur... et c'est toujours chez Madame qu'on a soupé.
LA BRUY., I, p. 194.

Elle veut faire la Madame et me traiter comme une petite fille.

REGNARD, Hom. à b. fort., 1, 7.

[blocks in formation]

2o Ironiquement, et en parlant à une femme ou à une fille. 1533 Pourquoi ne m'aimer pas, Madame l'impudente. Éc. des Fem., V, 4.

Chacun crioit haro sur nous...、 nous appelant Monsieur le Gautier, Madame la Garguille. - CHAPELAIN, Trad. de Guzm. d'Alfar., 1630; III, p. 458.

Vous m'estimez donc fou, Madame la mignonne?

Seigneur Jupiter, qui tout voit,

Vit le Monsieur et la Madame

TH. CORN., D. Bertr. de Cig., III, 7.

Qui s'appeloient: mon cœur, mon âme.

SCARRON, Virg. trav., Paris, David, 1705; I, p. 301.

Ah! voyez l'effrontée! Elle ose répliquer.

Vous demandez comment, Madame l'impudente?

QUINAULT, Amant indiscret, 1654, V, 5.

Mais si, Madame la boudée... - RICHER, Ovide bouffon, 1662, p. 595.

Que lui manque-t-il donc, Madame la causeuse?

MONTFLEURY, Ambigu com., 3° interm., sc. 2; - Cf. ID., Dupe de soi-même, II, 5.

Oui, Madame Catos, vous m'en voyez charmé.

ID., Fille capitaine, II, 5; Cf. Trigaudin, I, 2.

Quelle est cette vieille Madame avec qui tu étois en conversation?

REGNARD, Retour imprévu, sc. 3.

Elles peuvent tout faire, elles sont de la Cour,
Ces Madames-là. - ID., Démocrite, IV, 1.

3o Madame ma femme.

Ah! je vous y prends donc, Madame ma femme? - G. Dand., III, 6.
Oui, Madame ma femme, c'est ainsi que vous m'aimez ?

Mal. imag., III, 12.

J'en ay veu (des maris) de ceste sorte qui, lorsqu'on leur vient dire : «Monsieur, j'ay ouy dire que Madame ou Madamoiselle vostre femme (car il y en a de toutes sortes de conditions) se gouverne mal», respondent: sont des calomniateurs". - TABARIN, Œuvr., bibl. elzév., II, p. 306; Opusc. Tabar., 1630.

Monsieur de Liancourt et Madame sa femme
Sont un couple de gents si bien moriginez. . .
Qu'on ne voit point ailleurs deux ames assorties
Ensemble posséder tant d'aimables parties.

LORET, Poés. burl., in-4o, 1647, p. 35.

Car dans une heure au plus, Madame votre femme,

Arrivant d'Orléans, sera de notre écot. - MONTFLEURY, Trigaudin, I, 1.
Qui croyez-vous qui soit le maître, de vous ou de Madame votre femme ?
HAUTEROCHE, Crisp. gentilh., 1, 4.

Ma femme. Le beau nom que vous me donnez-là !
Comment vous appeler? N'êtes-vous pas ma femme?

[merged small][ocr errors]

Je vous nomme Monsieur; appelez-moi Madame.
Ma femme est si bourgeois ! Que diable sommes-nous ?

HAUTEROCHE, Bourg. de qual., II, 6.

5

* Ce qui augmente le ridicule de ces jeunes Messieurs, qui perdent ainsi le respect qui est deu à toutes les femmes de qualité, c'est que, lorsqu'ils parlent de leurs femmes, qui sont souvent par leur naissance fort au-dessous de celles qu'ils traitent si familièrement, ils disent toujours Madame une telle, et il n'y a pas jusqu'aux bourgeois qui ne les imitent en cela, et qui croiroient se rabaisser s'ils avoient dit ma femme une fois dans leur vie." DE CALLIÈRES, Mots à la mode, 1692, p. 55-59. Voir, ci-dessous, Monsieur.

-

«Je parle des habiles; ceux-là... n'estropient point la prononciation des mots, comme ceux qui disent Mâme ou Medame, au lieu de dire Madame, qui disent un homme de quelité au lieu de dire un homme de qualité.» – ID., ibid., p. 165, 166-167.

Madame se disait, absolument, de la femme de Monsieur, c'est-à-dire du Frère du Roi. Dans la vie ordinaire, il s'appliquait aux femmes nobles. La femme de Noël Brûlart, qui avait la haute dignité de procureur général au Parlement de Paris, ne se fit jamais appeler que Mademoiselle la Procureuse générale. Au commencement du xvII° siècle, de simples bourgeoises voulaient être appelées Madame, et l'on s'en plaignait comme d'un abus. - Voir Jacq. BRILLON, Diction. des Arrêts, v° Qualité. On voit, par une épître de Bois-Robert à Monsieur Lebrun, peintre, sur ce qu'il montroit à desseigner à Madame la Procureuse générales, que la femme de Fouquet ne se contentait pas du titre qui suffisait à la femme de N. Brûlart.

Nous avons vu qu'Arnolphe appelle Agnès Madame l'impudente, et que Mascarille, abordant Cathos et Madelon, dit Mesdames. C'est que le titre de Madame se donnait parfois aux filles comme aux femmes nobles. «Racine, dit le savant auteur du Lexique de Racine (va Mademoiselle), appelle sa sœur Madame dans les suscriptions de ses lettres, avant son mariage avec Ant. Rivière, et Mademoiselle, après.»

Si je me sers du mot de Madame pour celuy de Mademoiselle, en faisant parler à des filles, vous jugez bien que ce n'est pas faute d'y avoir pensé, et c'est parce que le premier est plus court et me semble plus doux. Joint que le dernier est si peu en usage dans les livres qui ont cours à présent, que, bien que le mien soit proprement une narration de choses qui se sont passées dans ce siècle, où le mot de Madame est consacré aux femmes, et celuy de Mademoiselle aux filles de condition seulement, je n'ay point fait de scrupule de me servir du premier preferablement à l'autre.»

DE VALCROISSANT fils, Image du beau monde, Paris, de Luynes, 1662. Préf.

MADEMOISELLE, titre donné aux filles de condition, ou aux femmes bourgeoises.

Voir Madame.

MADRIGAL.

Les madrigaux sont agréables, quand ils sont bien tournés. — C'est mon talent particulier; et je travaille à mettre en madrigaux toute l'histoire romaine. - Préc. rid., sc. 9.

749 Et je pense qu'ici je ne ferai pas mal

De joindre à l'épigramme, ou bien au madrigal,

Le ragoût d'un sonnet. Fem. sav., III, 2.

6

MAGIE BLANCHE MAIL

980 Rien de si plein d'esprit que tous vos madrigaux.

Fem. sav., III, 3.

Il ordonna... qu'ils chantassent les plus joyeuses madrigalles qu'ils sçauroient.
LE P. GARASSE, Doctr. cur., 1624, p. 912.

143 Le madrigal, plus simple et plus noble en son tour,

Respire la douceur, la tendresse et l'amour. - DESPR., Art poét., Chant II.

* Le madrigal est un petit poème qui se termine par une pointe spirituelle et galante, comme l'épigramme par une pointe spirituelle et mordante. Au xvII° siècle, on faisait une autre différence: A la Cour, on appelle épigramme, comme à Paris et ailleurs, une épigramme en vers égaux, et on y appelle madrigal une épigramme en vers inégaux.» (MéNAGE, Observ., II, p. 153.) Cotin n'établit pas d'autre différence. Il a écrit une longue dissertation sur l'origine et la nature du madrigal (Suite des OEuvr. gal., Paris, Loyson, 1663, p. 451-471). De tout son discours, nous retenons ceci, c'est que le nom de madrigal pourrait avoir été donné à ces couplets qu'échangeaient entre eux, par une sorte de défi, les paysans espagnols ou portugais; on en trouve de très intéressants exemples dans le roman intitulé As pupilhas do senhor Reitor; ces luttes poétiques pourraient avoir pris leur origine dans la petite ville de Madrigal, devenue célèbre par la résidence d'un faux D. Sebastien, dit le Patissier de Madrigal».

«Le mot de Madrigal n'est pas ancien dans notre langue. J'ay ouy dire à M. Chapelain qu'il avoit esté apporté en France avec celui d'idylle, par le cavalier Marin.» MÉNAGE, Observ. sur la lang. franç., II, p. 153.

Chapelain se trompait. On trouve un «madrigale» dans les OEuvr. de Saint-Gelais, édit. de la bibl. elzév., I, p. 238; un autre est signalé par La Monnoie (Notes sur SaintGelais) dans Ronsard. Enfin on le rencontre dans le Diction. des Rimes d'Odet de la Noüe, en 1596, c'est-à-dire dix-neuf ans avant l'arrivée en France du cavalier Marin, qui n'y vint qu'en 1615. Le Diction. des Rimes le donne en 1648, la Biblioth. univ. de Boyer, autre Diction. des Rimes, en 1649, les Origines de Ménage, en 1650. Mais le premier dictionnaire proprement dit où il paraisse est le Diction. franç.-esp. d'Oudin, en 1 1660, sous la forme madrigale, traduit par l'espagnol madrigal. Nous ne le retrouvons plus ensuite que dans Richelet (1680), Furetière (1690) et l'Académie (1694).

MAGIE BLANCHE.

139 Quoi? te mêlerois-tu d'un peu de diablerie?
Non, tout ce que je sais n'est que blanche magie.

[ocr errors]

L'Et., I, 4.

* La magie produisait des effets, jugés extraordinaires, par des causes naturelles; la magie noire, par l'évocation du diable; la magie blanche, avec l'aide des bons anges.

MAGNÉTIQUE: FORCE MAGNÉTIQUE.

*Voir Sympathie, terme d'erménentique.

MAIL.

Des joueurs de mail, en criant gare, l'obligent (Éraste) à se retirer.
Fach., Ballet du 1er acte, 1 entrée.

« PreviousContinue »