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MARI

MARIONNETTES

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Je ne sçay si ce fut le marcher des chevaux qui, par le branslement, esmut mes sentimens. - D'URFÉ, L'Astrée, 1614; II, p. 906-907; – Cf. Id., ibid.; II, p. 865.

MARI.

Le seoir est aussi naturel que l'être debout ou le marcher.
Un rat des plus petits voyoit un éléphant
Des plus gros, et railloit le marcher un peu lent

De la bête de haut parage.

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LA FONT., II, p. 287: Fabl., VIII, 15.

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291 (C)est ma femme, et je suis son mari. Son mari? -Oui, son mari, vous dis-je, et mari très-marri. - Sgan., sc. 9.

* Voir ci-dessous, p. 47, Marri.

MARIAGE, dot.

Vous ne m'abuserez pas là-dessus, non plus que sur les dettes que vous avez assignées sur le mariage de ma fille. Pourc., II, 6.

J'augmente de dix mille écus le mariage de ma fille. - Ibid., III, 7.

Que s'il eust esté permis de toucher au mariage de ma femme, je ne dis pas que je n'eusse fait quelque chose de bon; mais on eust aussi tost pris la Lune avec les dents. - CHAPELAIN, Trad. de Guzm. d'Alfar., 1630; III, p. 344.

Il ne falloit point mettre en leur alliance un joueur, qui pouvoit en un moment perdre tout le mariage de leur fille. - FURETIÈRE, Rom. bourg., p. 191.

Il donne deux cent mille francs à sa fille : c'est un grand mariage en ce temps-ci.
Sév., VII, p. 247.

Lucile est ma nièce; et si votre fils l'épouse, je lui donnerai un mariage dont

vous serez content.

REGNARD, Retour imprévu, sc. 23; – Cf. Id., Divorce, III, 6; – Fol. am., I, 7.

MARIONNETTES.

666 Et parfois Fagotin et les marionnettes... - Tart., II, 3.

Elle alloit avec un certain bransle qu'elle donnoit à tout son corps, comme une marionnette. - SOREL, Berg. extrav., 1627, p. 80.

Il pense faire des crucifix, il ne fera que des marionnettes.

Le Courtisan parf., in-32, 1640, p. 254 : Prov. et sent.

Le bruit des penetrans sifflets...

Se mesle à celuy des sauteurs,
Et des tambourins à sonnettes
Des joueurs de marionnettes,
Que le peuple croit enchanteurs.

SCARRON, OEuvr., Paris, David, 1700; I, p. 336.

.. C'estoit acte de caillettes De regarder marionnettes,

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Possos, Apres-soupé des auierges. st. 9.

Voordwest quee to muri leit cette marionnette de guerre au dehors, la femme est *** pris* w Monicar de Marseille. – Sév., III. p. 286.

Non avone yeguk ware petit proces Ventadour: nous en avons fait les marionnettes d'un grand car nous avons sollicité. – I., III, p. 509-510.

La machine Ca 1'Opéra) n'est qu'un amusement d'enfants, et qui ne convient qu'aux marionnettes, LA Baux., I, p. 134.

* Le plus ancien glossaire où nous avons rencontré le mot marionnette, marionnette de Justbourn, ant le Diction, de Rimes de 1596, puis Cotgrave en 1611, Duez en 1671, et

MARMOTTER MARMOUSET

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enfin Richelet, Furetière, etc. Les Datelin qui, de père en fils, montrèrent les marionnettes pendant trois générations sous le nom de Brioché, donnaient leur spectacle au bout du Pont-Neuf, sous l'arcade qui avait remplacé le Château-Gaillard, au point où commence la rue Dauphine. (Notes sur Paris ridicule, par le S' de B.) Brioché avait un singe qu'il nommait Fagotin, mais que le peuple nommait Fanchon. Une rarissime plaquette du temps le montre aux prises avec Cyrano de Bergerac. Brioché, voyageant en Suisse avec ses marionnettes, faillit être brûlé vif comme sorcier.

Une ordonnance de police du 30 mars 1635, conservée par Delamarre, fait défense à tous vendeurs de thériaque, arracheurs de dents, joueurs de tourniquets, marionnettes et chanteurs de chansons, de s'arrester en aucun lieu et faire assemblée du peuple". Dans l'Oraison funèbre supposée de Molière, prononcée par un bel esprit dans une assemblée, on lit : «Paroissez, Momus; paroissez, Molière, et satisfaites la curiosité de l'assemblée. (Deux marionnettes paroissent aux deux coins de la chaise.) » – Devisé, Merc. gal., 1673.

n

MARMOTTER, bredouiller des paroles confuses, comme un

marmot.

2 Que marmottez-vous là, petite impertinente? - Sgan., sc. 1.

Les mangeuses de patenôtres...
Endurent là pour tout supplice
D'estre sans cesse à marmotter
Sans qu'aucun les puisse noter.

SCARRON, Virg. trav., Paris, David, 1705; II, p. 163.

57 Et marmotons je ne sçay quoy

Du ravissant balet du Roy. - LORET, Muze histor., 20 janvier 1657.
Le pauvre Mathieu...

Au coin du feu blåmoit les autres

Et marmottoit ses patenôtres. - RICHER, Ovide bouffon, 1662, p. 522. 32 Il marmotte toûjours certaines patenôtres. – Râc., Plaid., I, 1.

Hier je vous ouis, m'est avis, marmotter.

MONTFLEURY, Ambigu com., 3° interm., sc. 6; - Cf. Id., ibid., 1er interm., sc. 4, et Fille capitaine, V, 4.

Quand je lui demande ce qu'il marmotte . . .

Sév., IX, p. 140.

MARMOUSET.

268 Faut-il qu'un marmouset, un maudit étourneau...?

Sgan., sc. 9.

Leurs meubles des champs estoient pareils : une grosse couche figurée d'histoires

en bosses, un gros ban, un buffet remply de marmousets.

La Chasse au vieil Grognard de l'antiquité, 1622 :
Chap. du bastiment et du plaisir des champs.

Je leur feray croquer le marmouset comme il faut.

Comte DE CRAMAIL, Coméd. des Prov.

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En allongeant le cou, comme ces marmousets dont la tête ne tient point au corps, et qu'on élève tant que l'on veut avec un petit baston, il regarda.

SOREL, Francion, liv. I.

Il me semble avoir veu son visage au bout du manche d'une basse de violon, et qu'il servoit là d'un digne marmouset. – ID., Polyandre, 1648; I, p. 433.

Dames adorables ou non,

Visibles Déitez ou franches marmousettes,...
Accourez au Marais vous donner au cœur joye.

SCARRON, OEuvr., Paris, David, 1700; I, 254-255; Cf. ID., ibid.; 1, p. 338, et Virg. trav., 1705; I, p. 38, 354, et II, p. 236.

Panthéon, jadis l'habitacle

De tous les marmousets sacrez,...

Faut-il tant faire l'entendu?

SAINT-AMANT, OEuvr., bibl. elzév., II, p. 397.

Sauve-toy dans le Panthéon :
Dans ce temple superbe et riche,
Muze, tu dois avoir ta niche,
Et ton image est en ces lieux
Parmy les marmousets des Dieux.

SCUDERY, Poés. div., in-4o, 1649, p. 296.

Ce petit marmouzet volage (l'amour)

Qui fait par tout tant de ravage,

A resolu de se vanger. - BRÉBEUF, Poés. div., in-4°, 1658, p. 206.

46 Deux marmouzets de pain d'epice.

Marmouzets autrefois sacrez,

Dieux de tant de sots reverez,

LORET, Muze histor., 20 janvier 1664.

Soufflez au cu de ma nacelle. - RICHER, Ovide bouffon, 1662,

Quoy done! ce marmouset,

Avec son beau langage et son ton de fausset,

Avec son poil blondin transplanté sur la tête,

Vous plairoit pour époux? - MONTFLEURY, Fem. juge et partie, II, 5.

p. 1.

Feignez un homme de la taille du mont Athos... ; si cet homme avoit la vue assez subtile pour vous découvrir... avec vos armes..., que croyez-vous qu'il penseroit de petits marmousets ainsi équipés? - LA BRUY., II, p. 131.

D'après les exemples que nous venons de citer, le sens du mot marmouset est assez difficile à préciser; il semble même qu'il ait eu plusieurs significations. Quel sens tui donner, dans la citation tirée du Vieil Grognard de l'antiquité? Ailleurs, il veut dire marmot; ailleurs, sculpture d'un masque quelconque, ornement d'un manche de basse de violon; ailleurs, marionnette.

La plus ancienne définition donnée par les dictionnaires se trouve dans Palsgrave (p. 243) MARMOSET A BEEST, marmoset. Or, beest, qui ne se trouve pas dans Palsgrave, signifie, d'après Cotgrave, le premier lait de la mère».

1533. Marmouset, statuunculæ. . ., petites statuettes de marbre ou de toute autre matière, ainsi nommées peut-être de marmore (marbre): parce que, dans les maisons des grands, elles sont sculptées en marbre.» - CAR. BOVILLI (CH. DE BOVELLES), De origine dictionum gallicarum, à la suite du Traité de Vitiis vulgarium linguarum, Paris, Rob. Estienne, 1533.

1539 et 1549. Rob. Estienne, 1573, 1618 et 1625, Nicot: «Marmouset, faict en

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façon d'une mamelle en une fontaine, par lequel l'eaue sort, mastos; marmousetz telz qu'on voit es fontaines jectant l'eaue, persone (masques). »

:

1565. «Marmouset, de poppe, comme il semble sinon que de marmot (venant de popu) ait esté derivé marmouset." H. ESTIENNE, Conform. du lang. franç. avec le grec,

édit. Feugère, p. 314.

1576. Dans son Anti-Machiavel, cité par Le Duchat dans son édition du Diction. étymol. de Ménage, Innocent Gentillet, maxime 2, p. 125, s'exprime ainsi : «Venons maintenant aux marmosets. Marmoset, selon le langage de nos anciens François, vaut autant à dire que rapporteur qui va soufflant à l'oreille du Prince des paroles qui sont fausses, ou qui ne deussent point être redites ou rapportées. Et me semble que ce nom de marmoset est fort propre à telles gens, et qu'il merite bien d'etre rappelé en usage, et croy qu'il est tiré de ce que telles gens vont marmottant à l'oreille du Prince en secret leurs propos adulatoires, lesquels ils n'oseroyent dire haut et clair en la presence de celuy duquel il détractent et mesdisent. >

1606. Hiér. Victor : «Marmouset ogni figura o satiri in architettura.»

1611, 1632, 1650. Cotgrave: «Marmouset, the cocke of a cesterne or fountaine, made like a wooman's dug; any anticke image, from whose teats water trilleth; any puppet, or anticke; any such oolish, or fodde representation; also, the minion, favorite or flatterer of a Prince; as in marmoset.n

Marmoset, as marmouset; also a lewd flatterer, or vicious fellow; especially, the base flatterer of a prince, who to feed his masters humour, applauds and imitates his foulest vices."

1620, 1636. Monet : « Marmouset, bouche de satyre ou d'autre tel personnage, degorgeant l'eau d'une fontaine. Visage de satyre et de telle autre menue taille de personne, issant d'une muraille, colonne ou pilier.»

La définition de Monet abandonne une partie de celle de Cotgrave, celle qui faisait du marmouset, d'accord avec Gentillet, Ragueneau, et plus tard Borel (1655), un mignon du Prince. Monet est répété ou à peu près par tous les lexiques postérieurs.

Enfin, en 1680, Richelet donne l'article suivant, dont les dernières lignes se réfèrent précisément à notre citation de Molière :

Marmouset, sorte de petite figure grotesque et mal faite, qui a quelque air d'homme ou de femme. Figure ridicule ou mal faite. - Marmouset, sorte de figure haute d'un pied, qui a l'air d'une personne, qui est de bois, et qui est à chaque bout du barreau de la grand'chambre du Palais de Paris. Voy. là-dessus, dans les Poésies des Recueils de Sercy, une satire qui porte pour titre : «Dialogue d'un Avocat avec le marmouset du Barreau de la grand'chambre.» Marmouset, laid, sot et mal fait.” Suit l'exemple tiré de Molière.

MAROTTE.

103 Une femme stupide est donc votre marotte? - Éc. des Fem., I, 1.

Si tous les fols portoient marotte, on ne sçait de quel bois on se chaufferoit.
G. BOUCHET, Serées, édit. Roybet, V, p. 45.

Foy d'homme de bien, dites-moy la verité, car vous bailleray de la marotte.
TABARIN, OEuvr., bibl. elzév., II, p. 197: Coq à l'asne de Grattelard.
Le sçavoir en quelque main est un sceptre, en quelque autre une marotte.

Le Courtisan parf., in-32, 1640, p. 242: Prov. et sent.

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