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D. Pedro l'avoit déjà fait avertir sous main des paroles dures que le Roy avoit dites. Mile DE SCUDÉRY, Mathilde, 1667, p. 352.

202 ans avant Jesus Christ, Carthage fut assujettie aux Romains. Annibal ne laissoit pas, sous main, de leur susciter des ennemis par tout où il pouvoit. BOSSUET, Hist. univ., in-4°, 1681, p. 76.

MAIN, terme de jeu de cartes; privilège de jouer le premier, ou simplement de tenir le jeu.

305 Au piquet je perdis hier contre un Saint-Bouvain,

A qui je donnerois quinze points et la main. - Fâch., II, 2.

Quand j'avois gaigné deux ou trois mains de suitte, je me les laissois perdre exprès.
CHAPELAIN, Trad. de Guzm. d'Alfar., 1630; III, p. 158; – Cf. Id., ibid. ;
III, p. 130.

J'achevois ma main au lansquenet. - REGNARD, Coquette, I, 1.

Ce même privilège, au jeu de billard, s'appeloit l'ivet; à celui qui avait l'ivet, on disait Vous êtes livet; jouez le premier.>>

MAINTENIR, garder, soutenir.

869 Que puissiez-vous avoir toutes choses prospères!

Le bon Dieu vous maintienne! - Embrassons-nous en frères.

24 Ceci peut s'appliquer à la grandeur royale...
Elle fait subsister l'artisan de ses peines,

Enrichit le marchand, gage le magistrat,

Dép. am., III, 4.

Maintient le laboureur. - LA FONT., I, p. 208: Fabl., III, 2.

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1536 Et puis-je mais, chétif, si le cœur leur en dit. - Dép. am., V, 3.
1164 Enfin, après cent tours, ayant de la manière
Sur ce qui n'en peut mais déchargé sa colère...
Éc. des Fem., IV, 6.

1524 Est-ce que j'en puis mais? - Ibid., V, 4.
994 Et puis-je mais des soins qu'on ne va pas vous rendre.

Ce pauvre Berger... ne peut mes de tout cecy.

Misanth., III, 4.

D'URFÉ, L'Astrée, 1614; II, p. 689; – Cf. Id., ibid., p. 714, 932.

MAIS

* D'Urfé écrit ordinairement mes, rarement mais:

C'estoit advancer la mort de celuy qui n'en pouvoit mais.

94 Souvent nous imputons nos fautes au malheur,
Qui n'en peut mais... - REGNIER, Sat. XIV.

Battre celuy qui n'en peut mais,

Vraiment c'est une belle affaire.

L'Astrée, 1614; I, p. 371.

SAINT-AMANT, OEuvr., bibl. elzév., I, 459.

Étoit-ce à dire qu'il falloit,

Par une brutale colere,

Occire, en punissant la mere,

13

Un populo qui n'en peut mais ? – RICHER, Ovide bouffon, 1662, p. 217.

26 Le malheureux Lion se déchire lui-même,...

Bat l'air qui n'en peut mais. LA FONT., I, p. 157 : Fabl., II, Puis-je mais, moi, de vos distractions et de vos caprices?

BARON, Hom. à b. fort., I, 4.

L'hymen qu'on vous propose est pour vous un supplice,
Et moi, qui n'en puis mais, il faut que j'en pâtisse.

MONTFLEURY, Femme juge et partie, III, 1.

Si mon maître est ingrat, puis-je mais de cela?

REGNARD, Le Distrait, 1698; - Cf. ID., Les Souhaits, sc. 4.

9.

J'ay veu aussi des livres en prose où l'on trouvoit de telles façons de parler que celles-cy: Cela arriva pour l'achever de peindre; il portoit une dent de laict à son rival; jiray là, mais que vous y soyez; si cela arrive, je n'en puis mais...»

dedans des autheurs que les ignorans trouvent très bons. >>

Tout cela est

SOREL, Berg. extrav., édit. 1639; III, p. 553.

N'en pouvoir mais. Cette façon de parler est ordinaire à la Cour, mais elle est bien basse pour s'en servir en escrivant, si ce n'est en Satyre, en Comedie ou en Epigramme, qui sont les trois genres d'escrire les plus bas, et encore faut-il que ce soit dans le burlesque. Neantmoins M. de Malherbe en a souvent usé, parce qu'il affectoit en sa parole toutes ces phrases populaires, pour faire esclater davantage, comme je crois, la magnificence de son style poétique... Jamais M. Coëffeteau ne s'en est servi.»

VAUGELAS, édit. Chassang, I, p. 240.

Cette façon de parler est très naturelle et très françoise. Il est vray qu'elle n'est plus du haut stile; mais il n'est pas vray, comme le veut M. de Vaugelas, qu'elle ne soit plus que du stile burlesque. Elle peut estre employée en prose, non seulement dans le discours familier, mais aussi dans les lettres familières, comme Malherbe l'y a employé. On peut aussi l'employer fort bien en vers, dans des Satires, dans des Comédies, et particulièrement dans des Épigrammes... Ce mot de mais vient du latin magis, et signifie... plus, davantage. Villon a dit, dans son Grand Testament :

C'est son parler, ne moins ne mais.

MÉNAGE, Observ., 1672, I, p. 109-110.

C'est seulement dans le stile familier qu'on peut se servir de cette manière de parler. Cette particule mais est une espèce d'adverbe qui ne va joint qu'avec le verbe pouvoir précédé d'une négation, si ce n'est qu'on interroge: «S'il a manqué de prudence, en puis-je mais ?» – ACAD. FRANÇ., Comment. sur Vaugelas, dans le VAUGELAS, édit. Chassang, I, p. 241.

:

Il y en a d'autres, continue la Dame, qui vous disent je ne puis mais de cette affaire; on m'accuse de telle chose, et je n'en puis mais; cette façon de parler me paroît basse et desagreable. » – DE CALLIÈRES, Du bon et du mauvais usage des mots, 1693, p. 146.

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MAÎTRE, celui qui commande; le maître de la maison.

1615 Quel bruit à descendre m'oblige?

Et qui frappe en maître où je suis? – Amph., III, 5.

MAÎTRE À DANSER. - Bourg. gent.

De même, et non maître de danse»:

Elle (l'actrice Champmeslé) est morte à Auteuil, dans la maison d'un maître à danser, où elle étoit venue prendre l'air.

Rac., VIÎ, p. 264 : Lettre du 24 juillet 1698, à J.-B. Racine.

Item, point de maître à danser;

Ce sont courtiers d'amour dont il faut se passer.

Ces gens-là se font trop de fête. - REGNARD, Hom. à b. fort., III, 7.

Fais-toi plutôt maître à chanter ; on te donnera deux louis d'or par mois... Tu n'auras pas montré trois mois, que tu seras aussi doré que les maîtres à danser. ID., Descente d'Arleq., sc. 2.

MAÎTRE, titre donné: 1° à de simples gradués, ecclésiastiques ou laïcs; 2° à des artisans, des marchands, des serviteurs principaux.

Maître Jacques. - L'Av.

Notre maître Simon, le courtier qu'on nous a donné. – Ibid., II, 1. Qu'est-ce que c'est, Madame, que votre écuyer? Est-ce maitre Charles que vous appelez comme cela? - Escarb., sc. 2.

En la ville d'Angers... y avoit un apothicaire, nostre voisin, qu'on appelloit maistre Pierre ou Pierre maistre, parce qu'il prenoit fort grand plaisir à estre maistrifié et qualifié. Gringallet et ses associez... arraisonnent maistre Pierre (car le mot de sire ne luy estoit encore convenable), pour n'estre que garson et non marié.

N. DU FAIL, Contes et Disc. d'Eutrapel, édit. Jouaust, 1875; II, p. 55 et 57. Barthélemy, s'adressant au cocher qui doit le conduire, et qui boit à sa santé, lui dit «Grand merci, maître David."

Gemmulæ linguarum latinæ et gallicæ, etc.; Elzév., 1641, p. 70. Un paysan demandoit un jour à un orphevre : Maistre, je vous prie de me dire... Eh bien, dit-il, pourquoy?... Je vous diray, mon maistre, dit le

paysant. Stille de l'Orateur, 3o édit., 1647, p. 215-216.

Au lieu de luy respondre à propos, il ne fit que luy dire: Chez maistre Bertrand, chez maistre Bertrand... Hé qu'est cecy donc...? Je vous dy encore un coup, repart le Poète, que je vay chez maistre Bertrand, le tailleur. SOREL, Polyandre, 1648; I, p. 366.

Je te prie, Monsieur le cuisinier, encore un morceau, et puis plus. Trêve de compliment, Monsieur le Docteur, dit le cuisinier... Ne sçavez-vous pas que l'on me nomme maistre, et que je suis maistre, en effet, tout au moins en ce lieu-cy? ID., ibid.; II, p. 509.

MAÎTRE

DIANE à PHILIPIN, déguisé en marchand :

15

Qu'avez-vous là, mon maistre? - BOIS-ROBERT, Folle Gageure, II, 6.

641 Vous, maître Petit-Jean, serez le demandeur;

Vous, maître l'Intimé, soyez le défendeur. - RAC., Plaid., II, 14.

Vous ne connaissez point maître Martin Braillard,
Fils de Thibaut Braillard, ce torrent d'éloquence,
Dont la voix faisoit peur aux gens à l'audience?

MONTFLEURY, Trigaudin, IV, 7.

Fut présent devant nous, dont le nom est en bas,

Maître Mathieu Géronte, en son fauteuil à bras. – REGNARD, Légat. univ., V, 7.

* Nous avons conservé l'appellation de maître pour les avocats, avoués, notaires, huissiers. En Anjou, on dit encore maître un tel, maîtresse une telle, en s'adressant à des cultivateurs propriétaires des terres qu'ils cultivent eux-mêmes, ou en parlant d'eux.

MAÎTRE, joint à un adjectif pour en faire un superlatif.

189 Que me veut donc par là conter ce maître ivrogne?

Sgan., sc. 6.

689 Viens çà, bourreau, viens çà. Sais-tu, maître fripon, Qu'à te faire assommer ton discours peut suffire? – Amph., II, 1

Ce Destin est un maître Dieu

Que l'on respecte en plus d'un lieu.

SCARRON, OEuvr., Paris, David, 1700; I, p. 430.

Ce maître avaleur de pois gris
Reprend à la fin ses esprits.

ID., Virg. trav., Paris, David, 1705; I, P. 254.

Ton maître, tu le sais, n'est rien qu'un maître sot.

QUINAULT, Amant indiscret, 1654; III, 1.

Ce maître conteur de fagots
N'avoit point achevé ces mots,
Qu'il s'apperçoit que le bonhomme
Ronfloit déjà d'un profond somme.

RICHER, Ovide bouffon, 1662, p. 9o.

Je crois, sans vous flatter, que le vôtre (votre cerveau) en tout temps
Vous rend fou passé maître, et des plus importants.

TH. CORN., D. Bertr. de Cig., V, 9.
Maître sot,

Pour me trahir aussi vous êtes de complot.

MONTFLEURY, Dupe de soi-même, II, 8.

Te tairas-tu du moins une fois, maitre sot? - BARON, Jaloux, II, 12.

Monsieur, puis-je bien être, en allant en Gascogne,

Maître-juré poète à l'Hôtel de Bourgogne ?

POISSON, dans le Poète Basque, sc. 9: Mégère amoureuse, sc. 3.

Quoi! Moi, j'aurois légué, sans aucune raison,

1.

Quinze cents francs de rente à ce maître fripon? – REGNARD, Légat. univ., V, 7.

16

MAITRE MAÎTRESSE

MAÎTRE AVOIR BON MAÎTRE.

307 Il est seul comme moi; je suis fort, j'ai bon maitre.

Amph., I, 2.

* Sosie, en parlant d'un bon maître, pense sans doute à Amphitryon, dont il est le valet ; mais aussi il emploie une phrase proverbiale, relevée déjà par Cotgrave, et qu'on retrouve dans le Dictionnaire de l'Académie. 1" édit. (1694): Qui sert Dieu a bon maître, qui sert le Roi a bon maître, dit Cotgrave; l'Académie reprend : On dit que quelqu'un a bon maître, pour dire qu'il est au service ou dans la dependance d'un homme puissant qui le protégera.»

MAÎTRESSE, fiancée; femme que l'on aime d'un amour hon

nête.

Ce qui me paroît assez plaisant, c'est qu'un homme qui a de l'esprit, et qui est averti de tout par une innocente qui est sa maîtresse, et par un étourdi qui est son rival, ne puisse avec cela éviter ce qui lui arrive. Crit. de l'Ec. des Fem., sc. 6.

Pour vous, ma fille..., préparez-vous à bien recevoir ma maîtresse.
L'Av., III, 1.

Il n'y a rien parfois qui soit si touchant qu'un amant qui vient chanter ses doléances aux gonds et aux verrous de la porte de sa maitresse. interm., sc. 1.

Mal. imag., 1

Et quoy, mon serviteur, dit-elle, ne parlerez-vous point à vostre maistresse ? Vous, dit Hylas, ma maistresse, et moy vostre serviteur? Si vous le croyez, il y en a bien de trompées... — Et comment, mon serviteur, dit Philis,... vous ne me voulez plus pour vostre maistresse? — Je vous prie, Bergere, dit-il, n'usons plus de ces mots de serviteur et de maistresse; ils ne sont plus de saison entre nous. Et à quel jeu vous ay-je perdu, Hylas ?

D'URFÉ, L'Astrée, 1614; II, p. 968; – Cf. Id., ibid.; II, p. 325, 328. Mais, ma maistresse, continua-t-il, ne vous laissez pas mourir pour cela... Et pourquoy dites-vous cela, mon serviteur ? respondit Alexis.

ID., ibid.; II, p. 926-927.

Si je dis que les pitauts menoient danser leurs amoureuses, c'est qu'ils parlent ainsi naïvement, sans user d'un si haut stile que de les appeler leurs maîtresses. SOREL, Berg. extrav., édit. 1639, p. 278.

388 M'en croirez-vous, Seigneur? Ne la revoyez point;
Portez en lieu plus haut l'honneur de vos caresses :
Vous trouverez à Rome assez d'autres maîtresses;
Et, dans ce haut degré de puissance et d'honneur,

Les plus grands y tiendront votre amour à bonheur. - CORN., Pol., II, 1.

365 Tous sauroient comme lui, pour faire une maîtresse,

Perdre le souvenir des beautés de leur Grèce. – I»., La Toison d'or, I, 2.

La belle-sœur d'un Maréchal,

Et la propre (sœur) d'une Duchesse

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