ΙΟ 15 20 25 30 Fais-moi son portrait, je te prie. Si j'étais quelque peintre ou quelque étudiant, Que vous aurez en le voyant. Mais venez. Que sait-on? peut-être est-ce une proie Ils vont; et le cheval, qu'à l'herbe on avait mis, Fut presque sur le point d'enfiler la venelle. << Seigneur, dit le renard, vos humbles serviteurs messieurs; Mon cordonnier l'a mis autour de ma semelle.>> << Mes parents, reprit-il, ne m'ont point fait instruire; Lui coûta quatre dents: le cheval lui desserre « Frère, dit le renard, ceci nous justifie Cet animal vous a sur la mâchoire écrit This however, about the fox or about reading the horse's name. version is medieval in origin; it is in J. Machault's French translation of Steinhöwel's Aesop (Extrav. 1), with the mule, the fox and the wolf; while in the third satire of Mathurin Regnier (early 17th century) it occurs with the mule, a lioness as victim, and the wolf taking the place of the fox. La Fontaine probably followed Machault, taking several features, however, from Regnier. APPENDIX L'INDULGENCE que l'on a eue pour quelques-unes de mes fables me donne lieu d'espérer la même grâce pour ce recueil... On ne trouvera pas ici l'élégance ni l'extrême brièveté qui rendent Phèdre recommandable; ce sont qualités au-dessus de ma portée. Comme il m'était impossible de l'imiter en cela, j'ai cru qu'il fallait en récompense égayer l'ouvrage plus qu'il n'a fait... J'ai considéré que ces fables étant sues de tout le monde, je ne ferais rien si je ne les rendais nouvelles par quelques traits qui en relevassent le goût. C'est ce qu'on demande aujourd'hui : on veut de la nouveauté et de la gaieté. Je n'appelle pas gaieté ce qui excite le rire; mais un certain charme, un air agréable qu'on peut donner à toutes sortes de sujets, même les plus sérieux... L'apologue est composé de deux parties, dont on peut appeler l'une le corps, l'autre l'âme. Le corps est la fable; l'âme, la moralité. [De la Préface du premier recueil de fables, 1668.] Entre les villes où Ésope s'arrêta, Delphes fut une des principales. Les Delphiens l'écoutèrent fort volontiers; mais ils ne lui rendirent point d'honneurs. Ésope, piqué de ce mépris, les compara aux bâtons qui flottent sur l'onde: on s'imagine de loin que c'est quelque chose de considérable; de près, on trouve que ce n'est rien. La comparaison lui coûta cher. Les Delphiens en concurent une telle haine et un si violent désir de vengeance (outre qu'ils craignaient d'être décriés par lui), qu'ils résolurent de l'ôter du monde. Pour y parvenir, ils cachèrent parmi ses hardes un de leurs vases sacrés, prétendant que par ce moyen ils convaincraient Ésope de vol et de sacrilège, et qu'ils le condamneraient à la mort. Comme il fut sorti de Delphes, et qu'il eut pris le chemin de la Phocide, les Delphiens accoururent comme gens qui étaient en peine. Ils l'accusèrent d'avoir dérobé leur vase. Esope le nia avec des serments; on chercha dans son équipage, et il fut trouvé. Tout ce qu'Esope put dire n'empêcha point qu'on ne le traitât comme un criminel infâme. Il fut ramené à Delphes chargé de fers, mis dans les cachots, puis condamné à être précipité. Rien ne lui servit de se défendre avec ses armes ordinaires, et de raconter des apologues: les Delphiens s'en moquèrent. «La grenouille, leur dit-il, avait invité le rat à la venir voir. Afin de lui faire traverser l'onde, elle l'attacha à son pied. Dès qu'il fut sur l'eau, elle voulut le tirer au fond, dans le dessein de le noyer, et d'en faire ensuite un repas. Le malheureux rat résista quelque peu de temps. Pendant qu'il se débattait sur l'eau, un oiseau de proie l'aperçut, fondit sur lui, et l'ayant enlevé, avec la grenouille, qui ne se put détacher, il se reput de l'un et de l'autre. C'est ainsi, Delphiens abominables, qu'un plus puissant que nous me vengera: je périrai; mais vous périrez aussi.» Les Delphiens, peu touchés de ces exemples, le précipitèrent. [De la Vie d'Ésope le Phrygien.] Voici un second recueil de fables que je présente au public. J'ai jugé à propos de donner à la plupart de celles-ci un air et un tour un peu différent de celui que j'ai donné aux premières, tant à cause de la différence des sujets, que pour remplir de plus de variété mon ouvrage... Je ne tiens pas qu'il soit nécessaire de dire où j'ai puisé ces derniers sujets. Seulement je dirai, par reconnaissance, que j'en dois la plus grande partie à Pilpay, sage indien. Son livre a été traduit en toutes les langues. Quelques autres m'ont fourni des sujets assez heureux. Enfin j'ai tâché de mettre en ces deux dernières parties toute la diversité tont j'étais capable. [De l'Avertissement du second recueil de fables, 1678.] Je chante les héros dont Ésope est le père, Tout parle en mon ouvrage, et même les poissons: [Dédicace du premier recueil de fables au Dauphin.] J'oppose quelquefois, par une double image, Les agneaux aux loups ravissants, La mouche à la fourmi; faisant de cet ouvrage Et dont la scène est l'univers. [Livre V, fable I, prologue.] Bornons ici cette carrière: Les longs ouvrages me font peur. Loin d'épuiser une matière, On n'en doit prendre que la fleur. [Epilogue du premier recueil, à la fin du livre VI.] Grâce aux Filles de mémoire, M'auraient acquis moins de gloire. De telle sorte pourtant Que les fous vont l'emportant. [Livre IX, fable 1.] Je me suis souvent dit, voyant de quelle sorte En mille occasions comme les animaux : « Le roi de ces gens-là n'a pas moins de défauts Que ses sujets.>> [Livre X, fable 14.] Je définis la cour un pays où les gens, Sont ce qu'il plaît au prince, ou, s'ils ne peuvent l'être, Peuple caméléon, peuple singe du maître; On dirait qu'un esprit anime mille corps: C'est bien là que les gens sont de simples ressorts. Quand la perdrix [Livre VIII, fable 14.] Voit ses petits En danger, et n'ayant qu'une plume nouvelle |