DEPUIS LES PREMIERS TEMPS DE LA RÉFORMATION JUSQU'A LA RECONNAISSANCE DU PRINCIPE DE LA LIBERTÉ DES CULTES A l'époque où les doctrines de la Réforme pénétrèrent en France, rien ne faisait prévoir le terrible combat qui ne devait pas tarder à s'engager; tout, au contraire, semblait leur assurer un triomphe facile. Habitués depuis longtemps à lutter contre les empiétements de la Cour de Rome et à braver ses menaces, les rois de France ne tenaient plus au Saint-Siége que par un assez faible lien. Louis XII venait tout récemment de montrer jusqu'où pourrait aller le sentiment de la vengeance dans le cœur d'un prince jaloux de l'honneur de sa couronne, ou irrité de la mauvaise foi des pontifes romains. La noblesse était mécontente des nombreux priviléges du clergé, elle convoitait ses immenses richesses et nourrissait contre les prêtres une sourde hostilité, qui n'attendait que l'occasion pour éclater. |