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NOTES.

NOTES

SUR LES LETTRES.

Lettre XXXV. ...... M. Descartes reçut d'abord la lettre de M. Leroy du 24 janvier, examina l'écrit qu'il lui envoyait, lui en dit son sentiment, et fit luimême une autre réponse à ces Thèses de Voëtius. Pendant qu'il travaillait à cela, M. Leroy, qui s'impatientait, récrivit à M. Descartes une seconde lettre datée du 2 février cela hâta M. Descartes, et dès le 6 février il lui envoya son écrit et sa lettre (qui est la présente).» (Note de l'exemplaire de l'Institut.) (Ibid ) « Taurelli et Gorlæi. » Taurellus, né en 1547, mort en 1606, tenta de combattre l'empire d'Aristote, que Mélanchton avait relevé en Allemagne. Gorlæus enseigna dans l'académie d'Utrecht vers l'année 1620; il publia des Exercices de philosophie où il s'éloigna beaucoup de la doctrine péripatéticienne, par exemple en établissant que le feu n'est pas un élément mais un accident.

(Ibid.) « Domini Æmilii, viri prudentissimi nobisque amicissimi consilio uteris. » Antoine Émilius, professeur à Utrecht, fit le panégyrique public de Descartes, et l'opposa au jugement porté par ses confrères contre ce philosophe (voyez Vie de Descartes, par Baillet, vol. II, pages 20 et 155).

Lettre XXXVI. « Je crois cette lettre écrite du 15 décembre 1641; car la thèse dont M. Descartes parle dans la deuxième ligne de cette lettre fut soutenue par un des écoliers de M. Leroy le 8 décembre 1641 (voyez la page 22 de la Narration historique); ce qui ayant excité grand bruit dans l'université, M. Leroy en donna avis à M. Descartes, par une lettre que nous n'avons pas, et M. Descartes lui répondit vers le 15 décembre 1641.» (Note de l'exemplaire de l'Institut.)—On lit au même endroit une note d'une autre main, ainsi conçue : « Celle-ci peut aussi servir de réponse à celles de M. Leroy des 2 février et 24 janvier 1642. »

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Lettre XXXVII. « Comme cette lettre répond à une lettre de Régius datée du 1er juin, je la date du 8 juin 1642. » (Note de l'exemplaire de l'Institut.) (Ibid.) « Multoque etiam plura scripserim in quemdam ex patribus societa◄ tis Jesu. » Il s'agit probablement ici du père Bourdin, que Descartes traite fort rudement dans ses réponses aux septièmes objections, publiées en 1642, année où il écrivit cette lettre.

Lettre XLI. « Il n'y a point de doute que cette lettre ne soit adressée au père Gibieuf, prêtre de l'Oratoire. L'on voit bien que cette lettre est écrite depuis l'année 1641, car M. Descartes parle de M. Arnauld comme n'étant docteur que depuis peu ; or il est constant que M. Arnauld n'a pris le bonnet qu'en 1642.

Cette lettre est la réponse de M. Descartes au père Gibieuf

dont il parle dans la lettre CXIV du vol. III (édit. in-4o de 1666-7), et est par conséquent datée du 19 janvier 1642, car la lettre CXIV du vol. III est datée de ce jour. Page 612 de cette (dernière) lettre, il prie le P. Mersenne de lui mander qui est le général de l'Oratoire, et dans la page 480 de la lettre adressée au P. Gibieuf (la présente) il lui témoigne que si le P. Gondran, qui était leur général, n'était pas mort, il l'aurait eu de son côté. Ces endroits-là me persuadent que ces deux lettres ont été envoyées en même temps, c'est-àdire le 19 janvier 1642. » (Notes de l'exemplaire de l'Institut.)

Lettre XLII. « Cette lettre est écrite du mois d'avril 1637. Voyez la date de la lettre LXXX du vol II (édit. in-4°), où il est parlé de la mort de madame de Zuitlichem arrivée deux mois auparavant. » (Note de l'exemplaire de l'Institut.)

Lettre XLIII. « Cette lettre est de M. Descartes à un gentilhomme qui avait perdu son frère. Comme M. Descartes y dit qu'il avait senti depuis peu la perte de deux personnes qui lui étaient très chères, on voit bien qu'il entend la mort de son père et de sa fille, arrivée sur la fin de 1640. C'est pourquoi je place cette lettre le 10 janvier 1641.» (Ibid.)

Lettre XLV. Cette lettre est écrite à un ami du P. Mersenne, en avril 1637.» (Note de l'exemplaire de l'Institut.)

(Ibid.) ..... Je tiens que c'est faire tort aux vérités qui dépendent de la << foi et qui ne peuvent être prouvées par démonstration naturelle, que de les vouloir affermir par des raisons humaines et probables seulement. » Dans la lettre XXX, Descartes avait émis un avis un peu différent : « Il y a, disait-il, « des choses qui ne sont crues que par la foi.... Ceux-là dérogent à l'autorité << de la Sainte-Écriture, qui entreprennent de les démontrer par des argumens « tirés de la seule philosophie; mais néanmoins tous les théologiens soutien«nent que l'on peut entreprendre de montrer que celles-là même ne répu<«< gnent point à la lumière de la raison, et c'est en cela qu'ils mettent leurs principales études.

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Lettre XLVI. « Cette lettre est datée fixément d'Amsterdam, 20 novembre 1629.» (Note de l'exemplaire de l'Institut.)

Leibnitz s'est aussi occupé du projet d'une langue ou plutôt d'une écriture universelle, et il la concevait absolument comme Descartes. Il parait n'avoir pas eu connaissance de la lettre du philosophe français sur ce sujet. Car, après avoir dit que pour établir une caractéristique universelle, c'est le mot dont il se sert, il faudrait faire une analyse complète de toutes les idées simples de l'esprit, il exprime le regret que Descartes n'ait pas tenté cette analyse, sans ajouter que ce philosophe s'était lui-même occupé de l'idée d'une langue universelle, et avait reconnu que pour y parvenir on aurait besoin d'une énumération complète de toutes les idées simples. (Voyez dans les OEuvres de Leibnitz, Historia et commendatio linguæ Charactericæ universalis quæ simul sit ars inveniendi et judicandi.)

Lettre XLVII. « Cette lettre jusqu'à la fin du second alinéa (qui se termine par ces mots : touchant des matières si relevées) est de M. Descartes au P. Mersenne. Je la date du 10 mai 1650, d'Amsterdam. Dans les manuscrits de M. Descartes, j'ai trouvé cet article (depuis: Pour le libre arbitre, jusqu'à : et avec plus d'impétuosité) écrit en latin fort raturé et griffonné. Il est assez difficile de déterminer quand cet endroit a été écrit; néanmoins, comme M. Descartes cite l'article 14 de la Méditation quatrième, on peut conjecturer

que cet article a été écrit depuis l'an 1640. C'est un article qu'il faudra rejeter dans l'endroit des lettres non datées, et qui ne méritent d'être ramassées qu'à cause de la matière dont elles traitent. Autre lettre (depuis : Je trouve que vous avez bien mauvaise opinion de moi, jusqu'à la fin). Le reste de cette lettre est un fragment de M. Descartes adressé au P. Mersenne, écrit quelques temps après l'impression de la Méthode, c'est-à-dire vers août de 1657. » (Notes de l'exemplaire de l'Institut.)

Lettre XLVIII. « Cette lettre est adressée à un P. jésuite. On ne sait pas bien qui c'est; cependant les dernières paroles (voyez la fin de la lettre), où M. Descartes prie celui à qui il écrit de ne pas se donner la peine de lui envoyer ce qu'il a écrit sur le sujet de ses Méditations, font connaître que c'est le P. Méland. Voyez encore ce qui est au commencement de la lettre XVIII du vol. III, page 105 (édit in-4°). En comparant ces deux lettres ensemble, on voit que celle-ci est envoyée au P. Méland; el'e est datée du mois de mars 1644, car M. Descartes quitta Lehoof le 1er mai et alla à La Haye, à Leyde et à Amsterdam: ainsi cette lettre, que je fixe au 15 mars 1644, a été écrite au même jour que la XVIIIe du vol. III, page 105. (Note de l'exemplaire de l'Institut.)

(Ibid.) « Mais j'ai tâché d'éclaircir la difficulté proposée touchant la cause « des erreurs, en supposant que Dieu ait créé le monde très parfait; parce que << supposant le contraire, cette difficulté cesse entièrement. »

L'auteur veut dire qu'en admettant que le monde est imparfait l'existence de l'erreur est facile à comprendre, mais que l'explication est plus difficile si l'on admet que le monde est parfait. Il a essayé cette thèse dans sa Méditation quatrième (voyez le n° 15). La solution qu'il donne est que le monde est plus parfait en contenant tous les êtres possibles, que s'il en omettait quelques uns: or, l'erreur étant dans les choses possibles, le monde n'eût pas été complet, ni par conséquent parfait, s'il n'eût contenu l'erreur.

Lettre XLIX. « Cette lettre est adressée à un jésuite; ce jésuite est le père Vatier, comme on peut voir évidemment par les dix premières lignes de la lettre CXIII du vol. III, page 607 (de l'édition in-4o) comparées avec les six premières lignes de cette lettre. Celle-ci n'est point datée; mais comme M. Descartes, dans l'autre, dit, en parlant de celle-ci adressée au P. Vatier : Je lui réponds, etc., cela fait voir évidemment qu'elle est du 17 novembre 1642. Le P. Vatier avait demeuré long-temps à La Flèche ; il y retourna après avoir quitté Orléans. » Le dernier alinéa (qui commence par ces mots : Pour ce qui est de la distinction entre l'essence et l'existence) n'est pas de la même lettre, puisque M. Descartes y cite ses Principes qui n'ont été imprimés qu'en 1644 pour la première fois. C'est une marque évidente que cet alinéa est quelque fragment détaché qu'on ne peut fixer en aucune manière. » (Note de l'exemplaire de l'Institut.)

(Ibid.) « Illam voco distinctionem rationis (nempe rationis ratiocinata), et <«< quia nullam agnosco rationis ratiocinantis, hoc est, quæ non habeat fun<«<damentum in rebus, neque enim quidquam possumus cogitare absque fundamento.... Distinctionem modalem et formalem sive rationis ratiocinatæ, « quæ tamen res si opponantur... distinctionis rationis ratiocinantis dici possunt reales.... Voyez, pour la distinction réelle, formelle et modale, la note sur l'alinéa 18 des premières objections. Descartes oppose ici la raison raisonnée à la raison raisonnante; cela revient à l'opposition qu'on fait de nos jours en

tre la raison objective et la raison subjective. Descartes avance qu'il n'y a pas pour lui de raison raisonnante ou subjective, sans raison raissonnée ou objective. En conséquence quand il appelle la distinction modale et la distinction formelle des distinctions de raison, il ne veut pas dire que ce soient des distinctions fictives et purement intellectuelles, mais bien des distinctions réelles, objectives de raison raisonnée, et non pas seulement subjectives ou de raison raisonnante. Ce langage, qu'il emprunte à la scholastique, rappelle l'opposition qu'on établissait dans un autre sens entre natura naturans et natura naturata, et ces propositions de Giordano Bruno : Natura est numerus numerabilis, magnitudo mensurabilis, momentum attingibile; ratio est numerus numerans, magnitudo mensurans, momentum æstimans.» (Voyez Brucker, tome V, p. 42.) Lettre L. « Cette lettre est datée du 17 février 1645. » (Note de l'exemplaire de l'Institut.)

Lettre LI. « Cette lettre est de M. Descartes à M. Clerselier. Ce qu'il dit des objections de M. Leconte fait assez voir que cette lettre a été écrite l'an 1646. Pour le jour, je la crois écrite le 16 juillet; car dans une autre lettre manuscrite à M. Clerselier, fixément datée du 29 août 1646, M. Descartes dit qu'il y a trois semaines qu'il a reçu les objections de M. Leconte, qu'il se plaint dans celle-ci n'avoir pas reçues, et la plainte de M.Descartes fut cause que M. Leconte donna ses objections à M Clerselier qui les envoya aussitôt à M. Descartes qui y satisfit le 29 août 1646. Ces objections avaient été communiquées à M. Picot, qui y avait fait une réponse quelque temps auparavant. L'un comme l'autre ayant été envoyé à M. Descartes ne l'empêcha pas ay faire aussi ses réponses particulières. Tout cela me fait présumer que cette lettre est datée du 16 juillet 1646, jour de poste. » (Note de l'exemplaire de l'Institut.)

Lettre LII. Cette lettre n'est point datée; mais la lecture fait voir qu'elle n'a été écrite que vers la mi-avril, et après qu'il fut entièrement déterminé à aller en Suède. Je date donc cette lettre du 15 avril 1649. » (Note de l'exemplaire de l'Institut.)

Lettre LIII, « Cette lettre est d'un inconnu; elle est du 25 décembre 1637 (au crayon), 1638 (à l'encre). » (Note de l'exemplaire de l'Institut).

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Lettre LIV. « Je crois cette lettre datée du 12 janvier 1638. » (ibid.) Lettre LV. Cette lettre est de M. Arnauld à M. Descartes; elle lui fut envoyée par M. de Beaupuis, de Port-Royal-des-Champs; elle est datée du 15 juillet 1648. Je sais tout cela par une lettre du P. Quesnel. (Note de l'exem plaire de l'Institut.) Dans l'édition des OEuvres d'Arnauld, Lausanne, in-4o, on rapporte aussi cette lettre à l'année 1648, mois de juin ou de juillet. (Mème lettre. - Version.) Dans sa préface du vol. II de l'édition in-4°, volume qui forme les troisième et quatrième tomes de l'édition in-12 de 1724-5, Clerselier s'exprime ainsi sur la traduction des lettres : « Les libraires m'ont témoigné que le grand nombre des lettres latines qu'il y avait dans le vol Ier avait été cause que plusieurs personnes qui n'ont point de commerce avec cette langue, ne l'avaient pas acheté, et même avait fait croire à quelques-uns que le plus beau du livre leur était caché. J'ai voulu pourvoir à cela ; et en même temps jetant les yeux sur une personne qui me touche de fort près, que j'avais dessein d'introduire dans cette science, et d'exercer aussi en la version du latin, je lui ai donné une bonne partie de ces lettres à traduire, et c'est ce qui en a retardé l'édition. Je ne prétends pas par-là m'excuser des fau

tes qui pourraient s'y être glissées, j'avoue que je me suis toujours réservé le droit de revue; mais il est vrai aussi que pour donner à ce jeune traducteur quelque satisfaction de son travail, j'ai laissé la plupart de ses expressions, auxquelles on aurait bien pu donner un tour plus élégant; mais non pas plus de rapport avec le sens de l'auteur, que j'y ai trouvé assez fidèlement rendu.

Dans sa préface du vol. I« des lettres, édit. in-4o, Clerselier annonce avoir confié à son fils, qu'il nomme alors ouvertement, la traduction de la préface de Schuyl (voyez l'Appendice).

Lettre LVI. « Cette lettre est la réponse de M. Descartes à la précédente de M. Arnauld; elle est datée du 16 juillet 1648.» (Note de l'exemplaire de l'Institut.)

Lettre LVII. « Cettre lettre est de M. Arnauld à M. Descartes, comme je le sais par une lettre du P. Quesnel: elle n'est point datée; mais la réponse de M. Descartes à cette lettre étant fixément datée du 29 juillet 1648, et celle-ci ayant été écrite quelques jours avant l'autre, comme dit M. Descartes (page 27 de la lettre VI du vol. II, édit. in-4o de 1666-7), je pense bien fixer celle-ci au 23 juillet 1648. » (Ibid.)

Lettre LVIII. Cette lettre est de M. Descartes à M. Arnauld; elle est fixément datée du 29 juillet 1648.» (Ibid.)

Lettre LIX. Cette réponse est adressée à M. Plempius, et écrite le 27 novembre 1637. » (Ibid.)

Lettre LX. « On a fixé cette lettre à l'année 1643. » (Ibid.)

Lettre LXI. « Cette lettre est de 1847, comme on peut voir par le commencement de la lettre ; elle ne peut être antérieure, puisque l'édition française qui n'a paru qu'en 1647 y est citée. Ces objections sont écrites du 1er

11.

juillet.... » (Notes de l'exemplaire de l'Institut.) (Ibid.) « Hyperaspistes. » Ce mot signifie le soldat de renfort ou de réserve. Lettre LXII. « ........... Cette lettre est datée du 25 juillet 1645. Voyez en la raison dans le nouveau cahier. (D'une autre écriture: ) Cette réponse de M. Descartes est de l'année 1647 et non auparavant, puisqu'on cite l'édition française des Méditations qui n'a été publiée qu'en 1647. » (Notes de l'exemplaire de l'Institut.)

Lettre LXIII. « Cette lettre est de Descartes à M. Meissonnier, médecin de Lyon; elle fut envoyée au P. Merser ne avec la précédente datée du 29 janvier 1640. Voyez les dernières lignes des manuscrits de M. Lahire. »

l'exemplaire de l'Institut.)

(Note de

Les dernières lignes dont il est mention ci-dessus sont les suivantes : « Vous « verrez ce que j'écris à M. Meissonnier; sa lettre le représente bien plus hon⚫nête homme que les titres du livre qu'il m'a envoyé, car il y mêle tant d'astrologie, de chiromancie et autres telles niaiseries, que je n'en puis avoir ⚫ bonne opinion, » etc.

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Lettre LXIV. « Cette lettre est de l'année 1640, sans aucun doute, et écrite depuis le 20 mars, puisqu'il répond aux lettres du P. Mersenne datées de ce jour.... Je la crois donc écrite du 1er avril 1640. (Note de l'exemplaire de l'Institut.)

(Ibid.) << Mais pour l'urine des enragés. » Il s'agit de ces petites effigies de chien qu'on prétend voir dans l'urine des enragés.

Lettre LXV. Cette lettre est fixément datée du 30 juillet 1640.... (Note de l'exemplaire de l'Institut.)

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