vers de Gresset qui sont bien applicables au sujet : « Le désespoir n'est pas d'une ame magnanime, 3 LETTRE XXVII. CHARLES-QUINT ET FRANÇOIS PREMIER. La petite gravure qui est jointe à cette lettreest un sujet de l'histoire deFrance, trop généralement connu pour ne devoir l'être de vous. pas Plein de confiance dans la loyauté de François Ier., Charles-Quint passa par la France pour aller châtier les Gantois qui s'étaient révoltés. Arrivé à Paris, il y fut reçu avec beaucoup de magnificence. Cependant il s'était formé à la cour un parti pour s'emparer de sa personne; la duchesse d'Etampes engageait le Roi à saisir l'occasion que lui présentait la fortune pour réparer le dommage lui avait causé le raité de Madrid. que Mais inébranlable dans la parole qu'il avait donnée, François Ier se contenta d'en parler à Charles-Quint : « Voyez<< vous, cette belle dame, lui dit-il «< un jour, elle est d'avis que je ne « vous laisse point sortir de Paris que vous n'ayiez révoqué le traité de « Madrid. » Si le conseil vous paraît bon, il faut le suivre, répliqua CharlesQuint; mais craignant pourtant que l'amour tôt ou tard l'emportât sur la vertu; il s'empressa de prévenir le mal. Persuadé qu'il ne pourrait s'assurer du Roi que par la duchesse d'Etampes, il s'y prit pour la gagner d'une manière aussi délicate que certaine. Un jour qu'il lavait ses mains pour se mettre à table, il laissa tomber exprès un anneau enrichi d'un diamant de très-grand prix. La duchesse, qui présentait la serviette, le ramassa et voulut le lui rendre; mais Charles-Quint s'en défendant: Non, Madame, lui dit-il, il est en de trop belles mains pour le reprendre, je vous prie |