Tableaux anecdotiques de la littérature française depuis François Ier jusqu'à nos jours

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Béthune, 1829 - French literature - 355 pages

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Page 98 - Motte et ses consorts faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour rabaisser Despréaux, auquel ils ne pouvaient s'égaler. Il ya encore, à ce que j'entends dire, quelques-uns de ces beaux esprits subalternes qui passent leur vie dans les cafés, lesquels font à la mémoire de M. Despréaux le même honneur que les Chapelains faisaient à ses écrits de son vivant.
Page 11 - Si les hommes, tant des siècles passés que du nostre, ont mérité quelque louange pour avoir piqué diligentement après les traces de ceus qui, courant par la carrière de leurs inventions, ont de bien loin franchi la borne, combien davantage doit on vanter le coureur, qui galopant librement par les campaignes Attiques et Romaines, osa tracer un sentier inconnu pour aller à l'immortalité...
Page 112 - L'un semble avoir vu les ridicules comme un défaut de bienséance choquant pour la société ; l'autre, avoir vu les vices comme un défaut de raison, fâcheux pour nous-mêmes. Après la lecture du premier, je crains l'opinion publique ; après la lecture du second, je crains ma conscience.
Page 317 - Le funeste effet qu'ils produisent sur leurs lecteurs , est d'en faire dans la jeunesse de mauvais citoyens , des criminels scandaleux , et des malheureux dans l'âge avancé ; car il y en a peu qui aient alors le triste avantage d'être assez pervertis pour être tranquilles.
Page 12 - Mais quand tu m'appelleras le premier auteur Lirique François, et celui qui a guidé les autres au chemin de si honneste labeur, lors tu me rendras ce que tu me dois, et je m'efforcerai te faire apprendre qu'en vain je ne l'aurai receu.
Page 111 - Un homme paraît grossier, lourd, stupide; il ne sait pas parler, ni raconter ce qu'il vient de voir: s'il se met à écrire, c'est le modèle des bons contes; il fait parler les animaux, les arbres, les pierres, tout ce qui ne parle point: ce n'est que légèreté, qu'élégance, que beau naturel, et que délicatesse dans ses ouvrages.
Page 17 - Je suis de cette opinion que nulle Poésie se doit louer pour acomplie, si elle ne ressemble la nature, laquelle ne fut estimée belle des anciens, que pour estre inconstante et variable en ses perfections.
Page 316 - On déclame beaucoup depuis un temps contre les préjugés , peut-être en at-on trop détruit ; le préjugé est la loi du commun des hommes- La discussion en cette matière exige des principes sûrs et des lumières rares.
Page 97 - II joignit l'art de plaire au malheur de médire : Le miel que cette abeille avait tiré des fleurs Pouvait de sa piqûre adoucir les douleurs; Mais pour un lourd frelon méchamment imbécile ', Qui vit du mal qu'il fait, et nuit sans être utile, On écrase à plaisir cet insecte orgueilleux, Qui fatigue l'oreille et qui choque les yeux.
Page 112 - ... quelquefois les formes passagères de la société. Le fabuliste semble s'adresser davantage aux vices, et a peint une nature encore plus générale. Le premier me fait plus rire de mon voisin; le second me ramène plus à moi-même.

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