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DES MIRACLES.

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I. Les miracles discernent la doctrine, et la doctrine 235 discerne les miracles.

Il y (en) a de faux et de vrais. Il faut une marque pour les connaître; autrement ils seraient inutiles. Or, ils ne sont pas inutiles, et sont au contraire fondement. Or, il faut que la règle qu'il nous donne soit telle, qu'elle ne détruise la preuve que les vrais miracles donnent de la vérité, qui est la fin principale des miracles.

Moïse en a donné deux que la prédiction n'arrive pas (Deut. 18), et qu'ils ne mènent point à l'idolâtrie (Deut. 13); et Jésus-Christ une.

- * Si la doctrine règle les miracles, les miracles sont inutiles pour la doctrine.

* Si les miracles règlent ....

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- * Le discernement des temps: autre règle durant Moïse, autre règle à présent.

II. Miracle. C'est un effet qui excède la force natu- 415 relle des moyens qu'on y emploie; et non-miracle est

'Phrase interrompue.

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un effet qui n'excède pas la force naturelle des moyens qu'on y emploie. Ainsi ceux qui guérissent par l'invocation du diable ne font pas un miracle; car cela n'excède pas la force naturelle du diable. Mais... 1.

III. Il est dit: Croyez à l'Église ; mais il n'est pas 451 dit: Croyez aux miracles; à cause que le dernier est naturel et non pas le premier : l'un avait besoin de précepte, non pas l'autre.

IV Je ne serais pas chrétien sans les miracles, dit 270 saint Augustin.

* On n'aurait point péché, en ne croyant pas J.-C., 169 sans les miracles.

Il n'est pas possible de croire raisonnablement 123 contre les miracles.

V. Jésus-Christ a fait des miracles, et les apôtres en - 195 suite, et les premiers Saints en grand nombre; parce que, les prophéties n'étant pas encore accomplies et s'accomplissant par eux, rien ne témoignait que les miracles. Il était prédit que le Messie convertirait les nations. Comment cette prophétie se fût-elle accomplie sans la conversion des nations? Et comment les nations se fussent-elles converties au Messie, ne voyant pas ce dernier effet des prophéties qui le prouvent?

Phrase interrompue.

Avant donc qu'il ait été mort, ressuscité, et converti les nations', tout n'était pas accompli; et ainsi il a fallu des miracles pendant tout ce temps-là. Maintenant il n'en faut plus contre les Juifs, car les prophéties accomplies sont un miracle subsistant.

253 VI. Ou Dieu a confondu les faux miracles, ou il les a 453 prédits; et par l'un et l'autre il s'est élevé au-dessus de ce qui est surnaturel à notre égard, et nous y a éle

vés nous-mêmes.

253 VII. Les miracles ont une telle force, qu'il a fallu 447 que Dieu ait averti qu'on n'y pense point contre lui, tout clair qu'il soit qu'il y a un Dieu; sans quoi ils eussent été capables de troubler.

Et ainsi tant s'en faut que ces passages, Deut. 132, fassent contre l'autorité des miracles, que rien n'en marque davantage la force. Et de même pour l'antechrist, jusqu'à séduire les élus s'il était possible.

VIII. JER. 23, 32. Les miracles des faux prophètes: 463 en l'hébreu et Vatable il y a les légèretés.

Miracle ne signifie pas toujours miracles. 1. Rois. 14, 15, miracle signifie crainte et est ainsi en l'hébreu. De même en Job, manifestement. 33, 7.

'Nous reproduisons l'incorrection qui se trouve dans le MS. Pascal a voulu dire sans doute : « et qu'il eût converti les nations. >>

2 Le chapitre XIII du Deutéronome dit qu'il ne faut point croire, ni écouter ceux qui feront des miracles et qui détourneront du service de Dieu. St Marc. 13. 22. ajoute : « Il s'élèvera de faux Christs « et de faux prophètes qui feront des prodiges et des choses éton<< nantes jusqu'à séduire, s'il était possible, les élus même. »

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Et encore Is. 21, 4. Jér. 44, 12.

-Portentum signifie simulachrum' Jer. 50, 38, et est ainsi en l'hébreu et en Vatable.

· * Is. 8, 18. J.-C. dit que lui et les siens seront en miracles 2.

-L'Église a trois sortes d'ennemis : les Juifs, qui n'ont jamais été de son corps; les hérétiques, qui s'en sont retirés; et les mauvais chrétiens, qui la déchirent au dedans. Ces trois sortes de différents adversaires la combattent d'ordinaire diversement. Mais ici ils la combattent d'une même sorte. Comme ils sont tous sans miracles, et que l'Église a toujours eu contre eux des miracles, ils ont tous eu le même intérêt à les éluder, et se sont tous servis de cette défaite qu'il ne faut pas juger de la doctrine par les miracles, mais des miracles par la doctrine. Il y avait deux partis entre ceux qui écoutaient Jésus-Christ : les uns qui suivaient sa doctrine pour ses miracles; les autres qui disaient 3.... Il y avait deux partis au temps de Calvin. Il y a maintenant les jésuites, etc. 3.

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IX. Si vous ne croyez en moi, croyez au moins

Ici un mot illisible.

' Isaïe. 8. 18 : « Ecce ego et pueri mei, quos dedit mihi Dominus in signum et in portentum Israel, à Domino exercituum qui habitat in monte Sion, »

La phrase n'est pas achevée; il faut ajouter, d'après l'Évangile : << Il chasse les démons au nom de Belzebuth. »

4 Cette phrase est de même inachevée dans le MS. autogr. Les anciennes éditions ajoutent : « .... Et ceux qu'ils appellent jansénistes, << qui contestent. Mais les miracles étant du côté des jansénistes, les « jésuites ont recours à cette défaite générale des Juifs et des héréti

ques, qui est qu'il faut juger des miracles par la doctrine. >>

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aux miracles.

Il les renvoie comme au plus fort.

- Il avait été dit aux Juifs, aussi bien qu'aux chrétiens, qu'ils ne crussent pas toujours les prophètes. Mais néanmoins les pharisiens et les scribes font grand état de ses miracles, et essayent de montrer qu'ils sont faux, ou faits par le diable : étant nécessités d'être convaincus, s'ils reconnaissent qu'ils sont de Dieu.

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Nous ne sommes pas aujourd'hui dans la peine de faire ce discernement; il est pourtant bien facile à faire. Ceux qui ne nient ni Dieu, ni J.-C., ne font point de miracles qui ne soient sûrs.

*Nemo faciat virtutem in nomine meo, et cito possit de me male loqui.

Mais nous n'avons point à faire ce discernement. Voici une relique sacrée '. Voici une épine de la couronne du Sauveur du monde, en qui le prince de ce monde n'a point puissance, qui fait des miracles par la propre puissance de ce sang répandu pour nous. Voici que Dieu choisit lui-même cette maison 2 pour y faire éclater sa puissance.

Ce ne sont point des hommes qui font ces miracles par une vertu inconnue et douteuse, qui nous oblige à un difficile discernement. C'est Dieu même ; c'est l'instrument de la passion de son Fils unique qui, étant en plusieurs lieux, choisit celui-ci et fait venir de tous côtés les hommes pour y recevoir ces soulagements miraculeux dans leurs langueurs.

1 La relique de la Sainte-Épine déposée à Port-Royal et à laquelle fut attribuée la guérison de Marguerite Perier.

2 La communauté de Port-Royal.

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