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choses arrivées; ainsi les preuves de la retraite et de la discrétion, du silence, etc., ne se prouvent qu'à ceux qui les savent et les croient.

rieure.

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Joseph si intérieur dans une loi tout exté

Les pénitences extérieures disposent à l'intérieure, comme les humiliations à l'humilité. Ainsi les'.

* Rom. 5. 27. Gloire exclue: par quelle loi? Des œu-442 vres; non; mais par la foi 2. Donc la foi n'est pas en notre puissance comme les œuvres de la loi, et elle nous est donnée d'une autre manière.

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La foi est un don de Dieu. Ne croyez pas que 442 nous disions que c'est un don de raisonnement. Les autres religions ne disent pas cela de leur foi; elles ne donnaient que le raisonnement pour y arriver, qui n'y mène pas néanmoins.

La conduite de Dieu, qui dispose toutes choses avec 409 douceur, est de mettre la religion dans l'esprit par les raisons et dans le cœur par la grâce. Mais de la vouloir mettre dans l'esprit et dans le cœur par la force et par les menaces, ce n'est pas y mettre la religion, mais la terreur: terrorem potius quam religionem.

La phrase n'est pas terminée.

2 Voici les paroles de St Paul : « Ubi est ergo gloriatio tua? Ex«clusa est. Per quam legem? Factorum? Non : sed per legem fidei.>> Epist. ad Rom. Cap. III. 27.

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Au lieu de vous plaindre de ce que Dieu s'est caché, 481 vous lui rendrez grâces de ce qu'il s'est tant découvert, et vous lui rendrez grâces encore de ce qu'il ne s'est pas découvert aux sages superbes, indignes de connaître un Dieu si saint.

274 - Deux sortes de personnes (le) connaissent ceux qui ont le cœur humilié, et qui aiment la bassesse, quelque degré d'esprit qu'ils aient, haut ou bas; ou ceux qui ont assez d'esprit pour voir la vérité, quelque opposition qu'ils y aient.

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La religion est proportionnée à toutes sortes d'es- 447 prits. Les premiers s'arrêtent au seul établissement; et cette religion est telle, que son seul établissement est suffisant pour en prouver la vérité. Les autres vont jusqu'aux apôtres. Les plus instruits vont jusqu'au commencement du monde. Les anges la voient encore mieux, et de plus loin.

Ceux que nous voyons chrétiens sans la connais- 483 sance des prophéties et des preuves ne laissent pas d'en juger aussi bien que ceux qui ont cette connaissance: ils en jugent par le cœur, comme les autres en jugent par l'esprit. C'est Dieu lui-même qui les incline à croire; et ainsi ils sont très-efficacement persuadés'.

Ici se trouve le paragraphe suivant, barré : « On répondra que les-infidèles diront la même chose; mais je réponds à cela que nous avons des preuves que Dieu incline véritablement ceux qu'il aime à croire la religion chrétienne, et que les infidèles n'ont aucune preuve de ce qu'ils disent; et ainsi nos propositions étant semblables dans les

J'avoue bien qu'un de ces chrétiens qui croient sans preuves n'aura peut-être pas de quoi convaincre un infidèle qui en dira autant de soi. Mais ceux qui savent les preuves de la religion prouveront sans difficulté que ce fidèle est véritablement inspiré de Dieu, quoiqu'il ne pût le prouver lui-même.

*

Car Dieu ayant dit dans ses prophètes (qui sont indubitablement prophètes) que dans le règne de J. C. il répandrait son esprit sur les nations et que les fils, les filles et les enfants de l'Église prophétiseraient, il est sans doute que l'esprit de Dieu est sur ceux-là et qu'il n'est point sur les autres.

2-0

V.

Il est vrai qu'il y a de la peine en entrant dans la 94 piété; mais cette peine ne vient pas de la piété qui commence d'être en nous, mais de l'impiété qui y est encore. Si nos sens ne s'opposaient pas à la pénitence, et que notre corruption ne s'opposât pas à la pureté de Dieu, il n'y aurait en cela rien de pénible pour nous. Nous ne souffrons qu'à proportion que le vice qui nous ést naturel résiste à la grâce surna

termes, elles diffèrent en ce que l'une est sans aucune preuve et l'autre est solidement prouvée. »

En marge, les mots suivants barrés : « Eorum qui amant. Dieu incline le cœur de ceux qu'il aime. Deus inclinat corda eorum. Celui qui l'aime. Celui qu'il aime. »>

Cette pensée se retrouve presque dans les mêmes termes, dans la VIe lettre à Mlle de Roannez et aussi dans la lettre VIIIe (Voy. Ier vol. pag. 48 et 51 ).

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turelle. Notre cœur se sent déchiré entre ces efforts contraires. Mais il serait bien injuste d'imputer cette violence à Dieu qui nous attire, au lieu de l'attribuer au monde qui nous retient. C'est comme un enfant que sa mère arrache d'entre les bras des voleurs, (et qui) doit aimer dans la peine qu'il souffre la violence amoureuse et légitime de celle qui procure sa liberté, et ne détester que la violence impétueuse et tyrannique de ceux qui le retiennent injustement '. La plus cruelle guerre que Dieu puisse faire aux hommes en cette vie, est de les laisser sans cette guerre qu'il est venu apporter. Je suis venu apporter la guerre, dit-il; et, pour instruire de cette guerre, Je suis venu apporter le fer et le feu 2. Avant lui, le monde vivait dans une fausse paix.

J'aurais bientôt quitté les plaisirs, disent-ils, si j'avais la foi. Et moi je vous dis Vous auriez bientôt la foi si vous aviez quitté les plaisirs. Or, c'est à vous à commencer. Si je pouvais, je vous donnerais la foi. Je ne puis le faire, ni partant éprouver la vérité de ce que vous dites. Mais vous pouvez bien quitter les plaisirs et éprouver si ce que je dis est vrai.

Incompréhensible que Dieu soit, et incompréhensible 17 qu'il ne soit pas; que l'âme soit avec le corps, que nous

1 Cette comparaison se retrouve dans la VIIIe lettre à Mlle de Roannez. Voy. Ier vol. pag. 51.

Matth. X. 34. Luc. XII. 49.

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n'ayons pas d'âme; que le monde soit créé, qu'il ne le soit pas, etc.; que le péché originel soit, et qu'il ne soit pas...

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Il n'y a que trois sortes de personnes les uns qui 61 servent Dieu l'ayant trouvé; les autres qui s'emploient à le chercher ne l'ayant pas trouvé; les autres qui vivent sans le chercher ni l'avoir trouvé. Les premiers sont raisonnables et heureux; les derniers sont fous et malheureux; ceux du milieu sont malheureux et raisonnables.

La suite de cette pensée manque, soit que Pascal n'ait pas achevé de l'exprimer, soit que le MS. ait été déchiré en cet endroit, comme il paraît qu'il l'a été en effet.

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