NERE STAN. Cruel! qu'attends-tu donc pour affouvir ta rage? Dont ton père et ton bras ont inondé ces lieux, Au héros dont tu viens d'affaffiner la fille. Tes tourmens font-ils prêts ? je puis braver tes coups; ; En m'arrachant le jour, fouviens-toi des chrétiens, Zaïre! OROS MANE allant vers le corps de Zaïre. CORAS MIN. Hélas! Seigneur, où portez-vous vos pas! Rentrez, trop de douleur de votre ame s'empare, Souffrez que Nérestan... NERE STAN. Qu'ordonnes-tu, barbare? OROSMANE après une longue pause. Qu'on détache fes fers. Ecoutez, Corasmin, Mais, Seigneur. . CORA S MIN. ... OROS MANE. Obéis, et ne réplique pas, Vole, et ne trahis point la volonté suprême D'un foudan qui commande, et d'un ami qui t'aime; Va, ne perds point de temps, fors, obéis... (à Nérestan. ) Et toi, Guerrier infortuné, mais moins encor que moi, Ton roi, tous tes chrétiens, apprenant tes malheurs, En déteftant mon crime, on me plaindra peut-être. Respectez ce héros, et conduifez fes pas. NE RESTA N. Guide-moi, Dieu puiffant, je ne me connais pas. Fin du cinquième et dernier acte. DE ZAIRE. (a) EDITION de 1740: Peut-il fuivre une loi que mon amant abhorre? (b) Ibid. Des Lufignan ou moi l'empire de ces liepx. (c) Ibid. Qui naquit, qui fouffrit, qui mourut en ces lieux, (d) Edition de 1738: Mais il eft trop honteux d'avoir une faibleffe. (e) Ibid. Quel caprice odieux, que je ne conçois pas. (1) CES vers rappellent ceux de Bérénice: Titus, ah! plût au ciel, que fans blesser ta gloire, Et pût mettre à mes pieds plus d'empires que toi! Tu verrais de quel prix ton cœur est à mes yeux. (2) Molière, dans la comédie des Fâcheux, dit, en parlant des jaloux : De ces gens dont l'amour eft fait comme la haine. On retrouve dans la fcène des deux amans du Dépit amoureux plufieurs fentimens de la feconde fcène du quatrième acte entre Orofmane et Zaire : Madame, il fut un temps où mon ame charmée.... Plufieurs des mouvemens paffionnés du rôle de Vendôme se retrouvent auffi dans celui de Don Garcie, personnage d'une comédie héroïque de Molière, presque oubliée. Il n'est pas vraisemblable que M. de Voltaire ait fongé à imiter ces morceaux de Molière; et nous n'avons fait ce rapprochement que pour faire remarquer comment les deux poëtes français qui ont le mieux connu les hommes, les deux feuls qui aient été philofophes, se font rencontrés, lorfqu'ils ont eu à traiter des fituations analogues entre elles. (3) Ce vers eft une imitation de celui de Virgile: Nec ignara mali miferis fuccurrere difco. (4) On trouve dans un poëme de l'abbé du Jarry: Tandis que les fapins, les chênes élevés, (5) Hermione dit en parlant de Pyrrhus : Il ne s'informe pas Si l'on fouhaite ailleurs fa vie ou fon trépas. ADELAIDE |