De la philosophie de l'Abbé de Lignac

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Hachette, 1863 - 322 pages
 

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Page 312 - Nous voguons sur un milieu vaste, toujours incertains et flottants, poussés d'un bout vers l'autre. Quelque terme où nous pensions nous attacher et nous affermir, il branle et nous quitte et si nous le suivons, il échappe à nos prises, nous glisse et fuit d'une fuite éternelle.
Page 267 - Il faut donc chercher la raison de l'existence du monde, qui est l'assemblage entier des choses contingentes, et il faut la chercher dans la substance qui porte la raison de son existence avec elle, et laquelle, par conséquent, est nécessaire et éternelle.
Page 125 - La nature m'enseigne aussi par ces sentiments de douleur, de faim, de soif, etc., que je ne suis pas seulement logé dans mon corps, ainsi qu'un pilote en son navire, mais, outre cela, que je lui suis conjoint très étroitement et tellement confondu et mêlé, que je compose comme un seul tout avec lui.
Page 161 - C'est ici où l'union des deux sciences mathématique et physique peut donner de grands avantages : l'une donne le combien, et l'autre le comment des choses ; et comme il s'agit ici de combiner et d'estimer des probabilités pour juger si un effet dépend plutôt d'une cause que d'une autre , lorsque vous avez imaginé par la physique le comment , c'està-dire lorsque vous avez vu qu'un tel effet...
Page 120 - Mais qu'est-ce donc que je suis? Une chose qui pense : qu'est-ce qu'une chose qui pense, c'est-à-dire une chose qui doute, qui entend, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent?
Page 124 - Or, il n'ya rien que cette nature m'enseigne plus expressément ni plus sensiblement, sinon que j'ai un corps qui est mal disposé quand je sens de la douleur , qui a besoin de manger ou de boire quand j'ai les sentiments de la faim ou de la soif, etc.
Page 159 - La dernière conséquence n'est vraie que parce qu'elle est identique avec celle qui la précède, et que celle-ci l'est avec la précédente, et ainsi de suite en remontant jusqu'à la première supposition; et comme les définitions sont les seuls principes sur lesquels tout est établi, et qu'elles sont arbitraires et relatives, toutes les conséquences qu'on en peut tirer sont également arbitraires et relatives. Ce qu'on appelle vérités mathématiques se réduit donc à des identités d'idées...
Page 159 - ... ces définitions portent sur des suppositions simples , mais abstraites , et toutes les vérités en ce genre ne sont que des conséquences composées / mais toujours abstraites , de ces définitions. Nous avons fait les suppositions , nous les avons combinées de. toutes les façons, ce corps de combinaisons est la science mathématique ; il n'ya donc rien dans cette science que ce que nous 'y avons mis...
Page 169 - ... distingue des songes ; mais la vérité de notre existence, comme celle de la cause des phénomènes, est d'une autre nature, parce qu'elle établit des substances... Les sceptiques gâtent tout ce qu'ils disent de bon, en voulant même étendre leurs doutes jusqu'aux expériences immédiates.
Page 160 - Les vérités physiques, au contraire, ne sont nullement arbitraires et ne dépendent point de nous; au lieu d'être fondées sur des suppositions que nous ayons faites , elles ne sont appuyées que sur des faits : une suite de faits semblables , ou, si l'on veut, une répétition fréquente et une succession non interrompue des mêmes événements , fait l'essence de la vérité physique ; ce qu'on appelle vérité physique n'est donc qu'une probabilité, mais une probabilité si grande, qu'elle...

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