Ni de quel juge l'on convint. Notre lièvre n'avait que quatre pas à faire, J'entends de ceux qu'il fait lorsque, près d'être atteint, Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter, D'où vient le vent, il laisse la tortue Elle part, elle s'évertue, Elle se hâte avec lenteur. Lui cependant méprise une telle victoire, Qu'à la gageure. A la fin, quand il vit Le fabuliste recommande enfin le travail comme la plus sûre et la plus précieuse des ressources humaines. Reproduction de Fessard Le lièvre laisse la tortue La belle et simple histoire, et ingénieuse, et spirituelle, que celle du laboureur et de ses enfants! Le vieux laboureur va mourir. Il fait venir ses enfants et leur confie un grand secret. Il y a un trésor caché dans le domaine de famille. Il ne sait pas en quel endroit; mais que les jeunes gens travaillent, retournent les champs, creusent partout; ils le trouveront. Il n'y avait point d'argent caché, mais à force de bêcher et de fouiller, la terre devint plus fertile et d'un plus grand rapport. Le vrai trésor c'est le travail. LE LABOUREUR ET SES ENFANTS. Travaillez, prenez de la peine : C'est le fonds qui manque le moins. Un trésor est caché dedans. Je ne sais pas l'endroit ; mais un peu de courage Il en rapporta davantage. D'argent, point de caché. Mais le père fut sage Que le travail est un trésor. Que le travail soit le véritable trésor, le fonds qui ne manque jamais, on le voit bien quand une circonstance ramène à la commune condition, à l'égalité primitive les personnages les plus différents. Que sert, quand on a fait naufrage, d'être noble ou même prince? Du temps de La Fontaine, princes et nobles ne craignaient guère le naufrage; mais il est des naufrages de toutes sortes, et, pendant la Révolution, plus d'un noble émigré, rẻduit à transformer en gagne-pain un art d'agrément appris à moitié pendant son enfance, a dû relire avec mélancolie la fable suivante et en reconnaître la justesse. LE MARCHAND, LE GENTILHOMME, LE PATRE, ET LE FILS DE ROI. Quatre chercheurs de nouveaux mondes, Presque nus, échappés à la fureur des ondes, |