Éléments de la philosophie de l'esprit humain, Volume 1

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Ladrange, 1843 - Psychology - 442 pages
 

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Popular passages

Page 405 - La première de ces raisons est qu'il me semble que cela m'est enseigné par la nature ; et la seconde que j'expérimente en moi-même que ces idées ne dépendent point de ma volonté, car souvent elles se présentent à moi malgré moi, comme maintenant soit que je le veuille, soit que je ne le veuille pas, je sens de la chaleur, et pour...
Page 406 - ... je trouve en moi deux idées du soleil toutes diverses : l'une tire son origine des sens , et doit être placée dans le genre de celles que j'ai dites ci-dessus venir de dehors, par laquelle il me paraît extrêmement petit ; l'autre est prise des raisons de l'astronomie, c'est-à-dire de certaines notions nées avec moi, ou enfin est formée par moimême de quelque sorte que ce puisse être, par laquelle il me paraît plusieurs fois plus grand que toute la terre.
Page 406 - ... produire ces idées sans l'aide d'aucunes choses extérieures, bien qu'elle ne me soit pas encore connue ; comme en effet il m'a toujours semblé jusques ici que, lorsque je dors, elles se forment ainsi en moi sans l'aide des objets qu'elles représentent. Et enfin, encore que je demeurasse d'accord qu'elles sont causées par ces objets, ce n'est pas une conséquence nécessaire qu'elles doivent leur être semblables. Au contraire, j'ai souvent remarqué, en beaucoup d'exemples, qu'il y avait...
Page 391 - ... que lançaient leurs regards. Son esprit était lent et son âme ardente : à force de penser, il se passionnait ; il n'avait pas de mouvements subits, apparents, mais tous ses sentiments s'accroissaient par la réflexion. Il lui est peut-être arrivé de devenir amoureux d'une femme, à la longue, en s'occupant d'elle pendant son absence ; elle l'avait laissé de sang-froid ; elle le retrouvait tout de flamme ; quelquefois aussi il vous...
Page 69 - Je crois, dit-il, que tout le monde tombe d'accord (voilà comme parlent tous ceux qui veulent que l'on juge des choses par les préjugés ordinaires) que nous n'apercevons point les objets qui sont hors de nous par euxmêmes. Nous voyons le soleil, les étoiles, et une infinité d'objets hors de nous ; et il n'est pas vraisemblable que l'âme sorte du corps, et qu'elle aille, pour ainsi dire, se promener dans les Cieux, pour y contempler tous ces objets.
Page 406 - Et pour l'autre raison, qui est que ces idées doivent venir d'ailleurs, puisqu'elles ne dépendent pas de ma volonté, je ne la trouve non plus convaincante.
Page 392 - Je crois que l'imagination était la première de ses facultés, et qu'elle absorbait même toutes les autres. Il rêvait plutôt qu'il n'existait , et les événements de sa vie se passaient dans sa tête plutôt qu'au dehors de lui. Cette manière d'être semblait devoir éloigner de la défiance, puisqu'elle ne permettait pas même l'observation ; mais elle ne l'empêchait pas de regarder, et faisait seulement qu'il voyait mal.
Page 409 - L'expérience nous fournit chaque jour ces deux idées d'une manière évidente; mais si nous voulons rechercher plus avant comment cela se fait, nous nous trouvons également dans les ténèbres; car à l'égard de la communication du mouvement, par où un corps perd autant de mouvement qu'un autre en reçoit, qui est le cas le plus ordinaire, nous ne concevons...
Page 70 - Toutes les choses que l'âme aperçoit sont de deux sortes : ou elles sont dans l'âme, ou elles sont hors de l'âme. Celles qui sont dans l'âme sont ses propres pensées, c'est-à-dire toutes ses différentes modifications ; car par ces mots, pensée...
Page 406 - ... plusieurs fois plus grand que toute la terre. Certes, ces deux idées que je conçois du soleil ne peuvent pas être toutes deux semblables au même soleil ; et la raison me fait croire que celle qui vient immédiatement de son apparence est celle qui lui est le plus dissemblable.

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