Le lutrin de Boileau-Despréaux

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Hachette, 1881 - 48 pages

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Page 20 - Et bientôt le lutrin se fait voir à leurs yeux. A ce terrible objet aucun d'eux ne consulte : Sur l'ennemi commun ils fondent en tumulte; Ils sapent le pivot , qui se défend en vain ; Chacun sur lui d'un coup veut honorer sa main.
Page 9 - Nuit! que m'as-tu dit? quel Démon sur la terre Souffle dans tous les cœurs la fatigue et la guerre? Hélas! qu'est devenu ce temps, cet heureux temps, Où les rois s'honoraient du nom de fainéants; 110 S'endormaient sur le trône; et, me servant sans honte, Laissaient leur sceptre aux mains ou d'un maire ou d'un comte?
Page 26 - Sur ses genoux tremblants il tombe à cet aspect Et donne à la frayeur ce qu'il doit au respect. Dans le temple aussitôt le prélat plein de gloire Va goûter les doux fruits de sa sainte victoire : Et de leur vain projet les chanoines punis S'en retournent chez eux éperdus et bénis.
Page 2 - C'est là que le prélat, muni d'un déjeuner, Dormant d'un léger somme, attendait le dîner. La jeunesse en sa fleur brille sur son visage : Son menton sur son sein descend à double étage; Et son corps, ramassé dans sa courte grosseur, Fait gémir les coussins sous sa molle épaisseur.
Page 9 - Du moins ne permets pas. . . La Mollesse oppressée Dans sa bouche à ce mot sent sa langue glacée , Et , lasse de parler, succombant sous l'effort , Soupire , étend les bras , ferme l'œil , et s'endort.
Page 24 - Dodillon étourdi A long-temps le teint pâle et le cœur affadi. 'Au plus fort du combat, le chapelain Garagne, Vers le sommet du front atteint d'un Charlemagne, Des vers de ce poème effet prodigieux!
Page 9 - L'été n'a point de feux, l'hiver n'a point de glace. J'entends à son seul nom tous mes sujets frémir. En vain deux fois la paix a voulu l'endormir, Loin de moi son courage, entraîné par la gloire, Ne se plait qu'à courir de victoire en victoire.
Page 14 - Ses ais demi-pourris, que l'âge a relâchés, Sont à coups de maillet unis et rapprochés. Sous les coups redoublés tous les bancs retentissent ; Les murs en sont émus, les voûtes en mugissent, Et l'orgue même en pousse un long gémissement.
Page 14 - Les clocheS dans les airs , de leurs voix argentines , Appelaient à grand bruit les chantres à matines, Quand leur chef ' , agité d'un sommeil effrayant , Encor tout en sueur, se réveille en criant. Aux élans redoublés de sa voix douloureuse , Tous ses valets tremblants quittent la plume oiseuse : Le vigilant Girot 3 court à lui le premier.
Page 15 - On apporte à l'instant ses somptueux habits, - Où sur l'ouate molle éclate le tabis. D'une longue soutane il endosse la moire, Prend ses gants violets, les marques de sa gloire, Et saisit, en pleurant, ce rochet qu'autrefois *> Le prélat trop jaloux lui rogna de trois doigts.

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