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La science agricole ne s'acquiert pas sans des connaissances étendues, et qu'il faudrait encore développer; nos maisons d'éducation, dans l'état actuel, ne pourvoient pas à cette nécessité; sortis de là, les jeunes gens qui se destinent à l'agriculture doivent oublier tout ce qu'ils ont appris, pour commencer, sous la direction de leurs parents, de nouvelles études qu'on ne leur a pas même fait ébaucher. A la manière dont se dirigent les études premières, on croirait que les Géorgiques suffisent pour former des agriculteurs, et l'on oublie dès lors de leur enseigner les éléments de la chimie, de la physique, de la mécanique et d'une foule d'autres choses qui leur seraient plus profitables que le latin et le grec dont on leur donne une faible teinture.

L'absence d'établissements de ce genre sera réparée, n'en doutons pas, et la raison publique forcera bientôt à créer des maisons d'éducation dont le programme des études répondra aux besoins de notre époque, où l'agriculture voit se dérouler devant elle un avenir brillant, si on seconde le mouvement qui se manifeste.

Vous avez aussi indiqué aux études de quelquesuns de vos membres, les moyens d'arriver à créer dans les nombreuses vallées de notre arrondissement des herbages pour élever et engraisser les bestiaux destinés à la boucherie. Sur ce point, vous avez signalé de combien nous étions en arrière, combien l'on avait négligé cette partie importante qui nous rend tributaires des contrées voisines, tout en négligeant de tirer parti de terrains qui ne sont que de mauvaises prairies et dont on pourrait faire d'excellents herbages.

L'un de nos collègues nous a éclairés sur ce point, et ce que vous engagez à généraliser, il l'a exécuté avec un succès complet; un autre agriculteur des environs de Gisors a imité cet exemple avec non moins de bonheur.

Espérons que ces exemples seront suivis et que dans quelques années nous verrons des prés, comparables en ce moment à des marais, convertis en bons et gras pâturages.

Chaque contrée est d'abord envisagée par l'homme sous le point de vue des avantages immédiats que l'on peut y réaliser; ce n'est que plus tard que l'on s'occupe de ce qui dans le principe n'a été considéré que comme l'apanage de pays plus favorisés, et avec lesquels cependant l'on pourrait rivaliser au moyen de quelques travaux sagement exécutés.

Je m'arrête, Messieurs, et je borne ici la statistique de vos travaux, car je n'ai pas à rendre compte de ce qui n'est encore qu'à l'état de projet.

Il en est un cependant dont je dois vous entretenir, parce que le moment de l'exécution approche : la statue du grand peintre qui prit naissance dans cette modeste cité, n'attend plus qu'un emplacement digne de la recevoir, et grâce à vous, au concours des sommités qui ont bien voulu vous seconder à Paris, l'on aura réparé l'oubli dans lequel on a laissé trop longtemps la mémoire de celui que l'Italie surnomma le Raphaël français.

PRIX

DÉCERNÉS PAR LA SECTION GÉNÉRALE DES ANDELYS,

Dans la Séance publique du 27 Septembre 1846.

L'an mil huit cent quarante-six, le dimanche vingt-sept septembre,

Se sont réunis en séance publique, sous la présidence de M. le vicomte Tirlet, M. Mettais-Cartier, remplissant les fonctions de secrétaire,

Les membres de la Société libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de l'Eure, composant la Section générale de l'arrondissement des Andelys.

M. le vicomte Tirlet a prononcé le discours d'ouverture.

Des observations sur les incendies, par M. A. Passy, ont été lues.

M. H. Rossey a présenté quelques considérations sur les récompenses décernées aux domestiques ru

raux.

Le Secrétaire a rendu compte des travaux de la Section.

Immédiatement après ces lectures, les prix et récompenses ont été décernés, savoir:

Culture.

PREMIER PRIX: M. François PODEVIN, cultivateur à Sénancourt, commune de Cahaignes (une médaille d'or de 250 francs.)

DEUXIÈME PRIX: M. A. JUELLE, cultivateur au Thil-enVexin (une médaille d'or de 150 francs).

Première mention honorable M. Hyp. MARRE, cultivateur au Thil-en-Vexin.

Deuxième mention honorable M. Auguste BERTAUX, cultivateur à Vesly.

Pour plantations et soins des arbres à cidre, une médaille d'argent a été décernée à M. GOUCHE, cultivateur à Hennesis.

Récompenses aux Domestiques ruraux.

CHARRETIERS.

PRIX : Jules-Lambert Levasseur, charretier chez M. Picart-Renaut, à Gisors, depuis 43 ans.

Première mention honorable: Nicolas MABIRE, charretier chez M. Courty, cultivateur à Lyons-la-Forêt, depuis 28 ans. Deuxième mention honorable: Jean-Baptiste DUHAMEL, charretier chez M. Toutain, cultivateur à Mézières, depuis 25 ans.

BERGERS.

PRIX: François MENU, berger chez M. Lefebvre, cultivateur aux Andelys, depuis 33 ans.

Mention honorable unique : Jean-Eustache DENIS, berger chez M. Podevin, cultivateur à Sénancourt, commune de Cahaignes, depuis 28 ans.

DÉCERNÉS PAR la section GÉNÉRALE DE BERNAY,

Dans la Séance publique de Septembre 1846.

Agriculture perfectionnée.

PREMIER PRIX: M. Sébastien CHERUEL, cultivateur à SaintClair-d'Arcey, canton de Bernay.

DEUXIÈME PRIX: M. Louis MOTTE, cultivateur à Fontainel'Abbé, canton de Bernay.

Première mention honorable : M. Louis CRONIER, cultivateur à Saint-Aubin-le-Vertueux, canton de Bernay.

Deuxième mention honorable: M. Alexandre MESNIL, cultivateur à Verneusse, canton de Broglie.

Troisième mention honorable: M. Jacques Vallée fils, cultivateur à Verneusse, canton de Broglie.

Quatrième mention honorable: M. Michel LESUEUR, cultivateur à Verneusse, canton de Broglie.

Récompenses aux Domestiques ruraux.

CHARRETIERS.

PRIX: François Glatigny, pour 40 ans de service chez M. Louis Guilbert, cultivateur à Verneusse.

Première mention honorable: J.-B.-Louis Douche, pour 31 ans de service chez M. Nicolas Cauchois, cultivateur à Grandcamp.

Deuxième mention honorable : Louis-Auguste Hugues, pour 30 ans de service chez M. Frédéric Durand, cultivateur à Notre-Dame-du-Hamel.

BERGERS.

PRIX: Guillaume Forard, pour 29 ans de service chez M. J.-B. Jouvin, cultivateur à Landepereuse.

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