substance corticale et à la couche optique avec toutes ses dépendances périphériques. Tout le système moteur reste plongé dans l'inertie la plus absolue. L'appareil d’innervation n'est plus susceptible d'éprouver que des courants centripetes. Il sent les impressions, il les élabore même dans son cerveau, mais il est devenu incapable de la moindre réaction. Les spiritualistes pourraient considérer cet état comme une mort anticipée ou plutôt inachevée, dans laquelle l'âme aurait perdu tous ses droits sur le corps, tout en lui restant enchaînée. L'homme ainsi frappé jouit en effet de toutes ses facultés intellectuelles. Il voit, il entend, il comprend, il juge et raisonne d'une manière latente. Mais il ne peut rien manifester, ni par des jeux de physionomie, ni par des mouvements. Il a toutes les apparences de la mort. Maladie du sommeil. – On a appliqué cette désignation à une affection épidémique qui fait de grands ravages parmi les populations nègres de l'Afrique. Beaucoup la regardent même comme ne figurant jamais dans la pathologie des autres races humaines. Mais, depuis les travaux de Griffon du Bellay et de Guérin sur ce sujet, quelques faits analogues ont été observés en Europe sur des blancs, et, tous les ans, les journaux de médecine enregistrent un ou plusieurs cas de ce genre. Chez les nègres, la maladie s'annonce pendant un plus ou moins grand nombre de jours par une légère céphalalgie occupant le plus souvent la région sus-orbitaire, et par une sensation de constriction aux tempes. Puis, à la fin de chaque repas, les malades sont saisis par un sommeil invincible d'une durée de plus en plus longue. Chacun de ces accès réguliers est précédé d'une sensation d'engourdissement du cuir chevelu et d'une pesanteur de la paupière supérieure, qui entraîne bientôt son prolapsus complet. Plus tard, l'état de plénitude de l'estomac n'est même plus nécessaire pour provoquer ces crises de sommeil. Elles surprennent le malade dans toutes les positions. Elles sont d'abord entrecoupées par des moments de veille. Mais il n'y a là encore qu'une veille relative. L'intelligence se montre bien alors intacte, mais elle est diminuée et surtout paresseuse. Le malade comprend toutes les questions, mais il est lent à les saisir et il y répond d'un air hébété. Les perceptions sensorielles sont exactes, mais elles s'exécutent avec une excessive lenteur. On dirait qu'il y a constamment une diminution considérable de vitesse de l'influx nerveux, ou plutôt que la propagation des ébranlements moléculaires se fait très leniement et très-difficilement. Les tements n'obéissent plus aussi bien et aussi rite aux impulsions recues. Si on le force à marcher, on consiale quil chancelle comme un homme inte. Ses jambes fléchissent sous lui. Ses bras reiombent lorsqu'on les lui a souleves. Somme toute sous le rapport de la motilité comme sous celui de la sensibilité et de l'intelligence, il se trouve dans l'état d'un homme qu'on vient d'éveiller au milieu d'un profond sommeil. Il en a toutes les allures et tout à fait la physionomie. Ces périodes de réveil se montrent de plus en plus rares, et il vient un moment où la léthargie est complete et constante. Le malade meurt insensiblement. A l'autopsie, on trouve les méninges congestionnées mais non enflammées. Parfois la substance cérébrale se montre ramollie; mais, dans ces cas, le sommeil s'était compliqué de paralysies alternant avec des convulsions. Je ne crois pas qu'on puisse regarder, arec Griffon du Bellas, cette affection comme une espèce d'encéphalite; car le ramollissement du tissu cérébral semble être une exception et surajouter des symptomes étrangers à la maladie elle-même, comme des paralysies partielles et des convulsions. Je serais plutôt tenté de voir là, du moins en ce qui concerne les épidémies qui règnent en Afrique, le résultat d'une intoxication miasmatique du sang, une véritable pyrexie. Il est, du reste, dans les allures des pyrexies de produire de la somnolence. En tout cas, que la maladie du sommeil soit, ou non, le résultat d'une intoxication de ce genre, il y a lieu de la distinguer de la léthargie proprement dite. Celle-ci se rapproche beaucoup plus de la syncope et beaucoup moins du sommeil physiologique. Dans la syncope, tout est supprimé momentanément, même la vie régétative. Dans la léthargie, celle-ci n'est pas complétement éteinte. Ily a une ombre de respiration, de circulation et, par suite, de nutrition iatime. Dans la maladie du sommeil, ces fonctions persistent au même degré que dans le sommeil ordinaire. Non-seulement l'inertie est moins étendue, mais elle ne s'établit pas non plus dans les mêmes conditions. Dans la léthargie, le système nerveux, dans son entier, est brusquement arrêté dans son fonctionnement, comme si ses éléments se trouvaient tout à coup congelés sur place, ou comme une machine à laquelle on aurait supprimé subitement la vapeur par un jeu de robinet, alors que cette machine ne serait nullement fatiguée, et qu'il y aurait encore en réserve une quantité de force motrice plus que suffisante. Dans la maladie du sommeil, il semble qu'il n'y a plus là une force passant momentanément à l'état latent, mais une force cessant de se manifester par suite d'épuisement ou de non-production. C'est en réalité un sommeil exagéré et permanent, mais motivé par une véritable incapacité. La léthargie est une abdication imposée à l’innervation alors qu'elle possède encore toute sa puissance. La maladie du sommeil c'est l'impuissance des agents de la vie de relation. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE SECOND VOLUME Pages. CONSTITUTION ANATOMIQUE DE LA PROTUBÉRANCE............ RÉSULTATS DE L'EXCITATION DIRECTE DES DIVERSES PARTIES DE LA PROTUBÉRANCE............................... PHÉNOMÈNES DE TRANSMISSION DONT LA PROTUBÉRANCE EST LE SIÉGE. Rôle de la protubérance comme centre moteur..... sibilité................ Rôle de la protubérance dans les phénomènes nutritifs. ANATOMIE PATHOLOGIQUE GÉNÉRALE .................. PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE GÉNÉRALE. ................ Troubles de la motilité ........... Troubles de la sensibilité générale. . Troubles de la sensibilité spéciale ... Troubles de la phonation ......... Troubles intellectuels . ........... Troubles de la respiration. . . Troubles circulatoires, calorifiques et urinaires PhysioLOGIE PATHOLOGIQUE SPÉCIALE ................ 132 . . . . . . . . . . . . 164 . . . 165 . CONSTITUTION ANATOMIQUE DU CERVELET. . . 136 ............... . . . . .. . . . . . .. . . 164 165 166 174 175 178 187 190 192 198 205 ............ 215 217 219 Troubles de la sensibilité ...... 224 229 Mécanisme des facultés intellectuelles. . 237 Système de Gall ... 278 LE.................. 290 307 315 318 322 322 |