PREMIER INTERMEDE Le theatre s'ouvre à l'agreable bruit de quantité d'instrumens; et d'abord il offre aux yeux une vaste mer bordée de chaque costé de quatre grands rochers, dont le sommet porte chacun un fleuve accoudé sur les marques de ces sortes de deïtez. Au pied de ces rochers sont douze tritons de chaque costé, et dans le milieu de la mer quatre amours montez sur des dauphins, et derriere eux le dieu ole, élevé au dessus des ondes sur un petit nüage. Æole commande aux vents de se retirer; et, tandis que quatre amours, douze tritons et huit fleuves luy répondent, la mer se calme, et du milieu des ondes on voit s'élever une isle. Huit pescheurs sortent du fond de la mer avec des nacres de perles et des branches de corail, et, aprés une dance agreable, vont se placer chacun sur un rocher au dessous d'un fleuve. Le chœur de la musique annonce la venuë de Neptune; et, tandis que ce dieu dance avec sa suite, les pescheurs, les tritons et les fleuves accompagnent ses pas de gestes differens et de bruit de conques de perles. Tout ce spectacle est une magnifique galanterie dont l'un des princes regale sur la mer la promenade des princesses. PREMIERE ENTRÉE DE BALLET. NEPTUNE ET SIX DIEUX MARINS. DEUXIÈME ENTRÉE DE BALLET. HUIT PESCHEURS DE CORAIL. Vers chantez. RECIT D'EOLE. Vents qui troublez les plus beaux jours, Les zephirs et les amours. UN TRITON. Quels beaux yeux ont percé nos demeures humides? Venez, venez, tritons; cachez-vous, nereïdes. TOUS LES TRITONS. Allons tous au devant de ces divinitez, Et rendons par nos chants hommage à leurs beautez. UN AMOUR. Quels sont les cœurs qui ne s'y rendroient pas? La plus belle des immortelles, Nostre mere, a bien moins d'appas. CHŒUR. Allons tous au devant de ces divinitez, Et rendons par nos chants hommage à leurs beautez. UN TRITON. Quel noble spectacle s'avance! De son auguste presence. Redoublons nos concerts, Et faisons retentir dans le vague des airs POUR LE ROY, representant NEPTUNE. Molière. VI. 29 ! On trouve des écueils par fois dans mes Etats, Pour Monsieur le Grand, representant L'empire où nous vivons est fertile en tresors, Pour le Marquis DE VILLEROY, representant Sur la foy de ce dieu de l'empire flottant, Mais le NEPTUNE est constant. Pour le Marquis DE RASSENT, representant Voguez sur cette mer d'un zele inébranlable; |