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sens du principe fixe qu'ils ont établi.

considérée

troisième

rapport.

Dans les verbes actifs, et dans les verbes Règle da réciproques, le participe, précédé de son participe, régime simple, en prend toujours le genre sous son et le nombre. Il faut donc, pour que le participe soit déclinable, la réunion de ces trois circonstances: 1°. qu'un nom ou un pronom le précède: 2°. que ce nom ou ce pronom soit régi par ce participe, joint à son auxiliaire avoir ou être : 3o. que ce nom ou ce pronom soit en régime simple. Voici d'abord des exemples pour les verbes actifs.

pour.

actis,

Quel livre avez-vous lu? quelle beauté Exemples avez-vous remarquée ? = quels ouvrages les verbes avez-vous composés ? quelles contrées avez-vous parcourues? Ces noms substantifs livre, beauté, ouvrages, contrées, sont en régime simple: ils sont régis par l'auxiliaire et les participes qu'ils précèdent, lù, remarquée, composés, parcourues. Donc ces par ticipes doivent prendre le genre et le nombre de ces noms.

La valeur que vous avez montrée, dans ce combat sanglant, nous a remplis de la plus grande estime pour vous. Voilà des fleurs que j'ai cultivées moi-même : je les ai cueillies au lever de l'aurore. Dans la première phrase, je dis montrée, parce que le pronom relatif que, en régime simple, régi par le participe qu'il précède, est an féminin et au singulier, à cause de son antécédent valeur. Je dis remplis, parce que le pronom nous, en régime simple, et qui précède ce participe, par lequel il est régi, est Tome I. M

et

au masculin et au pluriel. Dites-en autant, pour la seconde phrase, des participes cultivées et cueillies.

Cette règle doit être également observée, quand le participe, précédé de son régime simple, est immédiatement suivi ou d'un substantif, ou d'un adjectif, ou d'un autre participe. Il faudra donc dire je connois les deux braves officiers que le roi a nommés colonels : votre mère, que j'avois vue malade, je l'ai trouvée guérie. Racine a dit, en parlant de l'épée d'Hippolite:

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Je l'ai rendue horrible à ses yeux inhumains.

Et dans un autre endroit :

La Grèce, en ma faveur, est trop inquiétée :
De soins plus importans je l'ai cruz agitée.

Voltaire ne s'est donc pas exprimé correctement, lorsqu'il a dit : je ne défends point ces rimes, parce que je les ai employées: mais je ne m'en suis servi, que parce que je les ai cru bonnes. Il devoit dire, crues. Le même auteur a fait aussi une faute, en disant: tant d'ouvrages que j'ai vu applandis au théâtre et méprisés à la lecture, me font craindre pour le mien le même sort. Il auroit dû dire, vus.

Le participe s'accorde encore avec son régine simple qui le précède, quoique le sujet soit mis après le verbe : c'est aujourd'hui le sentiment de tous les bons grammairiens. On dira donc je ne suis pas surpris de la justice que vous ont rendue

vos juges. Vous savez les peines que m'a données cette affaire.

J'ajoute que cette dernière règle a été, dans tous les temps, observées par nos meilleurs écrivains. Malherbe, qui a été presque le créateur de notre langue, dit dans sa traduction de Tite-Live: la Légion qu'avoit eue ce général romain, etc. Boileau, dans ses réflexions sur Longin: La langue qu'ont écrite Cicéron et Virgile, etc. Racine, dans sa tragédie de Britannicus ;

Ces yeux que n'ont émus ni soupirs ni terreur.

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A l'égard du pronom relatif en, il suppose toujours la préposition de, puisqu'il est pour de lui, d'elle d'eux, d'elles, de cela. Par conséquent il n'est jamais régime simple; et par cette raison, il n'influe point sur le participe. De trois histoires qu'il a écrites, il en a publié deux, et non pas publiées. Voltaire, parlant de sa tragédie de Mariamne, dit: je sens avec déplaisir toutes les fautes qui sont dans la contexture de ma pièce, aussi bien que dans la diction. J'en aurois corrigé quelques-unes, si j'avois pu retarder cette édition. Mais j'en aurois encore laissé beaucoup. Il n'a point dit, corrigées, lais

sées.

Les exceptions qu'on a voulu faire au sujet du participe, suivi d'un verbe à l'infinitif, sont, suivant Duclos, de pures chimères. En effet, la règle établie est invariable, toutes les fois que le régime simple qui précède, est régi par l'auxiliaire joint

au participe: peu importe que ce participer soit suivi d'un verbe à l'infinitif, ou qu'il ne le soit pas. Racine a dit, en parlant de Junie :

Cette nuit je l'ai vue arriver en ces lieux.

pue .

parce que le pronom la est régi par ee participe et l'auxiliaire, puisqu'on pent dire: j'ai vu elle arriver ou qui arrivoit Mais je dirai: la maison que j'ai vu bâtir,' menace ruine vu, parce que le pronom que est régi par l'infinitif bâtir, puisqu'on peut fort bien dire, j'ai vu bâtir la maison; au lieu qu'on ne pourroit pas dire: j'ai vu la maison bâtir.

Ainsi, on diroit, par exemple, d'une femme qui auroit été battue on l'a laissé battre laissé, parce que le pronom la, qui précède ce participe, est le régime du verbe battre, puisque c'est comme si l'on disoit on a laissé battre elle. Mais on diroit d'une femme qui auroit battu son cnfant: on la kaissée batire son enfant: laissée, parce que la, qui précède ce participe, en est le régine, puisque c'est comme si l'on disoit :) on a laissé elle battre, ou qui batloit son enfant.

Dans cet exemple, eité par Duclos: avezvous entendu chanter la nouvelle actrice ? il faut répondre: je l'ai entendue chanter; c'est-à-dire, j'ai entendu elle chanter, ou, qui chantoit: avez-vous entendu chanter la nouvelle ariette ? il faut répondre: je: l'ai entendu chanter, parce qu'on ne pour roit pas dire: j'ai entendu la nouvelle ariette.

chanter; il faudroit dire : j'ai entendu chanter la nouvelle ariette. On dira donc d'une dame qui peignoit je l'ai vue peindre; c'est-à-dire, j'ai vu elle peindre, ou, qui peignoit ; et d'une dame qu'on peignoit : je l'ai va peindre ; c'est-à-dire, j'ai vu peindre elle.

"

Il faudra également dire d'une femme: on l'a laissée tomber mourir " parce que le pronom la est le régime de laissée ne pouvant être celui des infinitifs tomber, mourir, qui sont des verbes neutres : c'est-à-dire, on a laissé elle tomber, mourir. Mais on dira : on l'a fait tomber, mourir, et non pas faite, parce qu'on ne pourroit pas dire: on a fait elle tomber, mourir : il faudroit dire: on a fait tomber, mourir elle. Le pronom la est régi par les deux verbes fait et mourir qui étant ici deux mots inséparables, présentent une seule idée à l'esprit (j'en dirai la raison un peu plus bas ). C'est ce qui a lieu dans tous les cas, où le participe de faire est suivi d'un infinitif; comme la maison que j'ai fait bâtir les terres que j'ai fait labourer ; les soldats qu'on a fait marcher.

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Il arrive quelquefois que l'infinitif qui régit le pronom qui précède, est sousentendu ; et alors le participe ne prend ni genre ni nombre: il a obtenu toutes les grâces qu'il a voulu: il s'est donné tous les soins qu'il a dû : = il a employe tous les moyens qu'il a pu. Les verbes obtenir, donner, employer, sont sous-entendus

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