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£91.218

HARY

OCT 201899

Constantiers find

A

Monsieur Michel BRÉAL

Membre de l'Institut.

HOMMAGE RESPECTUEUX

AVERTISSEMENT.

Les premiers fragments de cette édition du Xe livre de Quint. ont paru dès le mois de mai dernier, dans le Bulletin mensuel de la Faculté des lettres de Poitiers, publication destinée à porter sur les divers points d'un ressort académique très-étendu l'enseignement et les conseils des professeurs. Nous ne songions alors qu'à rééditer le premier chapitre, porté au programme de la licence, du texte de Halm, en y ajoutant les commentaires susceptibles de fournir à nos étudiants la matière des réponses que nous exigeons aux examens de l'enseignement supérieur. Les instances d'un éditeur, qui tient à bien mériter des lettres classiques, nous ont fait étendre considérablement notre projet primitif. Le texte de Halm a été révisé avec soin; tout en restant fidèle le plus possible à ce travail monumental, qui serait définitif, si en matière de textes anciens le mot définitif pouvait jamais être de mise, nous avons emprunté à d'autres éditions, même anciennes, et à des ouvrages plus récents, des leçons qui nous paraissaient préférables: nous avons même hasardé quelques conjectures personnelles, dont on trouvera la liste à la suite de l'Introduction.

Instruit par l'expérience de l'enseignement et avant tout préoccupé des besoins de nos étudiants des facultés, nous avons cru devoir adopter le système des notes développées, réunissant au bas des pages et à côté du texte, un commentaire qui paraîtrait souvent excessif, si on le rapportait à l'idéal de nos classes de rhétorique. Pour la grande majorité des élèves qui songent au baccalauréat comme au but suprême de leurs études, les notes étendues sont un épouvantail: vulgus abhorret ab hoc. Afin de n'en pas trop lire, il arrive souvent

qu'ils n'en lisent aucune, ou ne retiennent pas ce qu'ils ont lu. Le rôle du maître en est diminué sans profit pour la science des élèves. Dans une classe, la voix vivante (viva vox) du professeur doit avoir le rôle prédominant. C'est pour cela que des éditions munies de notes succinctes, renvoyant pour les notions plus développées d'histoire, de grammaire ou d'institutions, à un lexique placé au bout du volume, sont en général suffisantes. La disposition même du livre force l'élève à une sorte de travail mécanique qui provoque l'effort intellectuel, et l'intervention du maître fait le reste.

Il en est tout autrement avec des étudiants qui se préparent aux épreuves supérieures de l'agrégation et de la licence. Ceux-là sont par définition l'élite des humanistes ébauchés au collège, l'espoir du professorat où ils ont débuté déjà, dont ils briguent les charges à bref délai. On leur ferait injure si on leur refusait l'attention, la ténacité indispensables à l'étude minutieuse des textes. N'oublions pas que le plus souvent ils sont obligés de travailler seuls, dans de petites villes, sans les ouvrages spéciaux des maîtres de la philologie, aussi difficiles à manier que coûteux à acquérir ; il leur faut à peu de frais, réunies dans quelques volumes, les ressources qui les mettront en etat d'affronter des examens où il faut faire preuve de solides connaissances. C'est à cette catégorie de travailleurs: quorum pars magna fui, que nous avons songé en écrivant ce livre. C'est pour eux que nous n'avons pas hésité à multiplier les citations qui établissent le sens exact avec l'histoire des mots, les remarques grammaticales puisées à la source des œuvres vraiment scientifiques, les discussions critiques des variantes, les notions aussi précises, aussi complètes que possible, sur tous les détails du texte qui touchent à l'histoire des lettres, des institutions et des mœurs.

Le Xe livre de l'Institution oratoire a été de tout temps pour ces étudiants comme un livre de chevet,

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