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plusieurs mémoires et quittances, avec quelques procédures; dont de tout les parties n'ont voulu être fait plus ample mention ni description, pour éviter à frais et prolixité; et ont été toutes lesdites pièces cotées et parafées par première et dernière par Auvray, l'un desdits notaires soussignés, et inventoriés sur les première et dernière d'icelles, une comme l'autre, pour tout.

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un.

<< Item deux pièces, dont la première est la grosse en parchemin d'un contrat de constitution fait par ledit Jean de la Bruyère à damoiselle Élisabeth Hamonyn, veuve de Me Louis de la Bruyère, de CLXVII 1. XII s. vi d. de rente, passé par-devant Ferret et Buon, notaires à Paris, le 14 janvier 1679, en marge de laquelle est une mention signée Garnier et Pillault, notaires, du payement fait du sort principal et des arrérages de ladite rente par ledit sieur de la Bruyère ès mains de Mlle de la Bruyère, sa sœur, ès nom et qualités, et en la manière qu'il est porté en la quittance passée devant lesdits Garnier et Pillault, notaires, le 15 mai 1687; et la seconde est l'expédition de ladite quittance; lesdites deux pièces inventoriées, l'une comme l'autre . deux. << Item trois pièces, dont la première est une sentence rendue au Châtelet de Paris 1, le 22 juillet 1672, entre Me Jean de la Bruyère, avocat au Parlement, et damoiselle Élisabeth Hamonyn, veuve de Me Louis de la Bruyère, conseiller du Roi et contrôleur général des rentes assignées sur l'Hôtel de Ville de Paris, au nom et comme tutrice de Louis de la Bruyère, Robert-Pierre de la Bruyère et damoiselle Élisabeth-Marguerite de la Bruyère, enfants mineurs dudit défunt et d'elle, lesdits de la Bruyère légataires universels de défunt Me Jean de la Bruyère, leur oncle, ci-devant conseiller et secrétaire du Roi, maison, couronne de France et de ses finances, Jean Husson, écuyer, conseiller, secrétaire du Roi, au nom et comme exécuteur du testament dudit défunt sieur Jean de la Bruyère, damoiselle Louise de la Bruyère, veuve de Martin de la Guyottière, tant en son nom que comme prenant la qualité de tutrice de Louise et Élisabeth de la Guyottière, filles dudit défunt et d'elle, ladite veuve et sesdites filles légataires particulières dudit défunt sieur Jean de la Bruyère, portant délivrance de legs. La seconde est l'expédition en parchemin d'un acte passé par-devant de la Balle et Buon, notaires à Paris, le 12 février 1676, par lequel est fait délivrance de délaissement aux damoiselles Louise et Élisabeth de la Guyottière, des principaux des rentes y mentionnées, aux charges et substitutions amplement mentionnées par ledit testament. Et la troisième est l'expédition en papier du partage fait entre Jean de la Bruyère, écuyer, conseiller du Roi et trésorier général de France en la généralité de Caen, Me Louis de la Bruyère, premier huissier au Parlement, Me Pierre de la Bruyère, clerc du diocèse de Paris, et damoiselle Élisabeth de la Bruyère, émancipée d'âge, tous légataires universels de feu Jean de la Bruyère, écuyer, conseiller, secrétaire du Roi, leur oncle, suivant un testament et ordonnance de dernière volonté reçus par de la Balle et Buon, notaires, le 18 novembre 1671, ledit partage ........2 provision de quelques parties de rente tant sur l'Hôtel de Ville que sur particuliers, provenant et faisant partie de celles délaissées par ledit feu sieur de la Bruyère et déclarées audit partage, passé par Boindin et Buon, notaires, le 22 mai 1682 3.

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2

1. Cette sentence ne s'est pas retrouvée aux Archives nationales.

2. Un mot sans nul doute a été omis dans l'inventaire.

3. Cet acte de partage ne s'est pas retrouvé dans les minutes que conservent les successeurs des notaires Buon et Boindin.

Lesdites trois pièces inventoriées, l'une comme l'autre..

trois. « Item deux pièces. La première est la grosse en parchemin d'un contrat de constitution fait par Jean de la Bruyère, écuyer, conseiller du Roi, trésorier de France à Caen, à maître Guy Bargedé, de cent livres de rente, passé pardevant Raymond et Barbou, notaires, le dernier janvier 1685, en suite de laquelle grosse est une quittance sous seing privé, signée Bargedé, portant qu'il tient quitte ledit sieur de la Bruyère de la somme de deux mille livres, due par lui en contrat, et des intérêts, ladite quittance du 8 août audit an 1685; et en marge est une mention signée Huché et Loyer, notaires, de l'acte passé pardevant lesdits notaires le 21 janvier 1687, par lequel ledit sieur Bargedé a reconnu avoir été satisfait, par ledit sieur de la Bruyère, du principal et arrérages desdites cent livres de rente. Et la seconde est l'expédition en papier dudit acte. Lesdites deux pièces inventoriées, l'une comme l'autre.

quatre.

« Item une liasse de quatorze pièces, concernant l'office de trésorier de France en la généralité de Caen dont ledit défunt sieur Jean de la Bruyère était ci-devant pourvu, dont lesdites parties et ledit sieur substitut n'ont desiré être fait plus ample mention et description, pour éviter à frais et prolixité; et ont été cotées et parafées par première et dernière par ledit Auvray, notaire, et inventoriées sur les première et dernière d'icelles, l'une comme l'autre, pour tout.

cinq.

<< Item une autre liasse de cent deux pièces, qui sont mémoires et quittances de divers particuliers, et à la décharge dudit défunt sieur Jean de la Bruyère, dont les parties et ledit sieur substitut n'ont desiré être fait plus ample mention ni description, pour éviter à frais et prolixité; et ont été parafées par première et dernière par ledit Auvray, notaire, et inventoriées sur les première et dernière d'icelle, l'une comme l'autre.

six.

<< Item une indemnité sous seing privé signée de la Bruyère, par laquelle le soussigné, conseiller du Roi, receveur général et payeur des rentes assignées sur le clergé de France, a promis d'indemniser M. de la Bruyère son frère, trésorier de France à Caen, d'une obligation de trois mille livres par eux faite à damoiselle Anne Paysant, veuve de Sébastien Brunet, mentionnée en ladite indemnité, datée du 3 juin 1694, inventoriée. sept.

« Déclarant ledit sieur Robert-Pierre de la Bruyère, qu'il y a en un petit appartement que ledit défunt sieur Jean de la Bruyère occupoit en une maison à eux et à la dite damoiselle Élisabeth-Marguerite de la Bruyère, leur sœur, appartenant en commun, sise à Sceaux 1, les meubles qui ensuivent, étant de la succession dudit défunt sieur Jean de la Bruyère,

1. Le village dont il s'agit est Saulx-les-Chartreux: il est dit dans un document qu'une partie de la propriété avait été acquise des Chartreux en 1647. Angélique Targas, veuve de Louis de la Bruyère, décrit ainsi cette propriété dans un acte du 2 juillet 1696: «........ Entre autres biens et effets délaissés par défunt Jean de la Bruyère, écuyer, gentilhomme de Monseigneur le Duc, oncle desdits mineurs,... se trouve pour tous immeubles (on oublie ici la propriété de Romeau) une petite portion de maison, jardin, et cinq arpents huit perches de terre et pré, situés au village de Saulx.... Cette portion ne pourroit être qu'à charge auxdits mineurs en cas de jouissance par leurs mains, tant par l'état où elle est, vieille et caduque, qui engage journellement les propriétaires en des réparations pour la faire subsister, que par les gages de jardinier de quarante écus par an, et autres charges annuelles qu'il convient

<< Savoir :

« Une couche à bas piliers, garnie de son enfonçure; une paillasse piquée ; trois cartes géographiques; une table de bois ; quatre chaises garnies de paille; une autre couche à hauts piliers, garnie d'un sommier de crin, et un matelas, un traversin et un oreiller de coutil rempli de plumes, le tour dudit lit d'étoffe de la porte de Paris; un bureau de bois de chêne; un tapis de même étoffe que le tour dudit lit, deux chaises garnies de paille, un rideau de fenêtre.

<< Ce fait, et ne s'étant trouvé autre chose à inventorier èsdits lieux qui étoient occupés par ledit défunt sieur Jean de la Bruyère en cette ville de Paris, audit Petit Luxembourg, tout le contenu au présent exemplaire a été, du consentement de la dame veuve de la Bruyère audit nom, et dudit sieur substitut, laissé en la garde et possession dudit sieur Robert-Pierre de la Bruyère, qui s'en est chargé comme dépositaire pour le tout représenter, quand et à qui il appartiendra, et ont signé :

« Devin, de la BRUYÈRE, BONOT, Claude-Angélique Targas, Auvray.

« Et à l'instant ledit sieur Robert-Pierre de la Bruyère a encore déclaré qu'outre la portion qui lui appartient à la succession dudit défunt sieur Jean de la Bruyère, son frère, en ladite maison sise à Sceaux, il appartient encore à ladite succession un tiers par indivis, au total, de la métairie et ferme de Romeau, sise au Perche (sic), dont les titres sont és mains dudit sieur RobertPierre de la Bruyère, comme il le reconnoît. Ce fait en la présence de ladite dame veuve de la Bruyère et dudit sieur substitut, et audit jour 18 mai 1696, et ont signé :

« Devin, de la BRUYÈRE, BONOT, Claude-Angélique TARGAS, Auvray. »

VIII

Les notes du P. Léonard.

Un des registres du P. Léonard1 que conserve la Bibliothèque nationale (Manuscrits français, no 22 580, fos 314-321) renferme sur la Bruyère des notes inédites, que nous a signalées M. l'abbé Urbain, alors que nos tomes I et II étaient déjà tirés en partie. On sait que Léonard avait l'habitude d'écrire en grande hâte ce qu'on venait lui raconter des hommes et des choses du temps. Plusieurs des visiteurs qui lui ont parlé de la Bruyère ne nous sont pas inconnus: c'était Gouley, qui s'occupait de généalogies, Bulteau, secrétaire du Roi, le P. Ange, continuateur du P. Anselme, le P. Placide, Janisson, avocat au grand conseil, un M. Pitron, que Léonard nous présente comme son ami, celui du marquis de Bullion, prévôt de Paris et aussi, ce qui nous intéresse davantage, celui

acquitter, qui consomment et excèdent annuellement le profit et revenu, qui est d'environ quatre-vingts livres par an, outre le revenu d'un arpent de pré....» (Bulletin de la Société de l'histoire de Paris, année 1877, p. 84.)

1. Sur le P. Léonard voyez le tome I des Mémoires de Saint-Simon, édit. Boislisle, p. XLVI; pour les renseignements qu'il nous a fournis, voyez notre tome I, p. LXXxvш, p. cxxxi-cXLI, CLXVIII, CLXXXII et CCLXXI et notre tome II, pages 435, 436, 441, 531 et suivantes.

de la Bruyère, si je comprends bien une de ses phrases 1. Les amis de Léonard ne sont pas toujours bienveillants : l'un dépeint la Bruyère comme un homme << petit et laid >>, portrait auquel Léonard ajoute, d'après Pitron, ce signe particulier qu'il «< penche la tête ordinairement »; un autre, parlant des démêlés de la Bruyère avec l'Académie, affirme qu'il est de caractère difficile; du plus malveillant Léonard tient un propos inexpliqué et inexplicable: « Il n'est pas riche puisqu'il mendie sa vie ». Est-ce une allusion à ses fonctions dans la maison de Condé ? Léonard parfois est mal renseigné : c'est ainsi qu'il place la naissance de la Bruyêre à Dourdan, qu'il fait de Goibaud du Bois un abbé et de l'abbé de la Bruyère un bénédictin, qu'il déclare que l'Académie a fait insérer «< dans ses actes » une mercuriale infligée à la Bruyère. De la famille de la Bruyère il ne sait rien, sinon qu'il a eu deux frères, dont l'un, l'abbé, hérita, dit-il, de «quantité de manuscrits » de l'auteur des Caractères. Léonard n'a jamais vu la Bruyère. S'il note qu'il parle peu, il l'apprend en lisant le Menagiana ou en écoutant un visiteur, après le départ duquel il écrit: « Il parle peu avec les gens qu'il ne connaît pas. » Plus loin il raconte par deux fois, à peu près dans les mêmes termes, son entrée dans la maison de Condé : « M. le duc de Bourbon étoit sorti de chez les Jésuites. On disoit qu'il savoit toute chose. Mais feu M. de Condé ayant reconnu qu'il s'en falloit bien à dire et qu'il ne savoit ni Fable, ni poésie, ni grammaire, ni philosophie, ni histoire, demanda à M. Bossuet, évêque de Meaux, une personne qui sut toutes ces sciences pour la mettre auprès de son petit-fils. Ce prélat lui donna M. de la Bruyère, qui savoit bien le grec. » Sur une clef jointe à ses notes, Léonard commente d'une manière nouvelle le caractère d'Arsène, qu'il cite comme le plus bel endroit du livre. Arsène est pour lui le P. Bersault de l'Oratoire, ami du duc de Lesdiguières, « janséniste » qui, possesseur de 20 000 livres de rente, a versé, «sans vouloir paroistre », une très large souscription au profit de l'Institution de l'Oratoire et qui « a fait, dit-il, une grande figure dans le monde ». Il n'est point de Bersault dans les listes de l'Oratoire : ne s'agirait-il pas du P. André de Berziau, qui, suivant le nécrologe de la congrégation, est mort en 1696 « à l'Institution, à laquelle il a rendu des services très considérables » ?

1. Voici textuellement la note relative à Pitron : « M. le marquis de Bullion, prévôt de Paris, fit graver son portrait (celui de la Bruyère) en 1698 au commencement, pour mettre au commencement de ses Caractères; les vers qui sont au bas sont de Mr Perrault, de l'Académie française, à la prière de ce marquis; mais on ne les estime pas à cause que l'auteur s'y loue. M. Pitron, son ami et le mien, avait fait ces quatre vers pour y mettre ; on les y aurait mis, mais ç'aurait été choquer M. Perrault :

Aurait-il craint sans cette image

Le sort de la mortalité

Son livre, inimitable ouvrage,
L'assurant de l'éternité?

(Pitron.) »

FIN DE LA NOTICE BIOGRAPHIQUE.

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