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55.

de Carro Carri pour désigner Carretti, celui de Théramène pour désigner Terrat, celui d'Iphis pour désigner un homme efféminé, il faudra bien convenir que presque tous les autres sont appliqués au hasard: telle semble la conclusion de l'intéressant article où M. A. Collignon a étudié l'onomastique des Caractères. M. Collignon a feuilleté avec succès les ouvrages où il pensait que la Bruyère avait pu prendre les noms qu'il accrochait à ses portraits. Près de cinquante, c'est-à-dire plus du quart de ceux qu'ont reçus les personnages de fantaisie, ont été puisés dans le volume de Diogène Laërce, qu'a plusieurs fois cité la Bruyère dans sa préface du Discours sur Théophraste et où il a étudié la vie de ce philosophe. Les autres sources sont Ovide, Virgile, Térence, Cicéron, la Vie des Saints ou plutôt le calendrier, les écrivains du dix-septième siècle (Molière, Théophile, Scarron, etc.). Cet article, auquel nous renvoyons le lecteur pour plus de détails, complète une remarque de Fournier sur le choix du nom d'Iphis emprunté aux Métamorphoses d'Ovide et qui tout à la fois convenait à un homme et à une femme. On y apprendra que le pseudonyme Cydias, appliqué à Fontenelle, est l'orgueilleux Sydias des Fragments d'une histoire comique de Théophile. M. Collignon cite huit noms qu'il n'a point rencontrés dans ses lectures et dont plusieurs ont pu être forgés par la Bruyère; ajoutons à son énumération Zélotes, qui n'a pas été relevé dans son article.

Servois (G.). Les éditions belges des « Caractères » de la Bruyère (1688-1697). Besançon, imprimerie Jacquin, 1909, in-8°.

Extrait du Bibliographe moderne, 1908, p. 5-31; conférez l'Erratum, p. 380.

Nous avons cité à leur place, dans la Notice bibliographique, tome III, Ire partie, p. 139, no 1 bis et ci-dessus, p. CCLIX, CCLX, CCLXI, CCLXII, nos 1 bis, 4 ter, 7 ter et 11 bis, les éditions de Bruxelles décrites avec plus de détails dans cette brochure, il est superflu de revenir ici sur les suppressions qui ont été faites dans les trois dernières impressions de Léonard.

56. Lange (M.). La Bruyère, critique des conditions et des institutions sociales. Paris, Hachette et Cie, 1909, in-12.

Sur cet intéressant ouvrage, voyez un article de M. A. Chaumeix publié dans le Journal des Débats du 24 octobre 1909, et conférez le n° suivant.

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57. Faguet (É.). De la démocratie dans la Bruyère, 1909. (Revue des Deux Mondes, 15 août 1909, t. CCCCXXVIII, p. 795-808.) — Article élogieux sur l'ouvrage précédent.

58.

Lanson (G.). L'art de la prose. Paris, Librairie des Annales, 1909, in-18, p. 122-126.

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59. Lanson (G.). Manuel bibliographique de la littérature française moderne (1500-1900), 2 fascicule, XVIIe siècle. Paris, Hachette et Cie, 1910, in-8°, p. 447-450.

60. Griselle (Eug.). La Bruyère et Bossuet, 1911.

(Bulletin du Bibliophile, 15 avril 1911, p. 164-165.)

Reproduction, d'après le chansonnier Maurepas ou Clairambault, des chansons et des épigrammes sur l'entrée de la Bruyère à l'Académie, que nous avions publiées jadis à la suite de la Notice bibliographique, parmi les pièces justificatives.

61. Urbain (Ch.). La Bruyère et sa famille. Quelques documents nouveaux, 1911.

(Revue d'Histoire littéraire de la France, 1911, tome XVIII, p. 394-414.)

62. — Duprat (A.). L'élection de la Bruyère à l'Académie, 1911. (Revue de Paris, 1er juin 1911, p. 651-656.)

63.

Cet article, auquel nous aurions renvoyé le lecteur page CXXXII de la Notice biographique s'il eût paru assez tôt, a pour objet de démontrer que la lettre qui recommandait à Renaudot la candidature à l'Académie de la Bruyère doit être attribuée à Jérôme Phélypeaux et non à son père : « La lettre, dit l'auteur, est de la main d'un secrétaire. Elle est signée Pontchartrain. Mais ce n'est pas Pontchartrain lui-même qui a signé; sa grosse écriture lourde et son paraphe, d'un seul trait brusque et net, contrastent avec la signature élancée et élégante, au paraphe à boucles gracieuses qui se trouve au bas de la lettre. Qui a signé cette lettre ? Est-ce un secrétaire.... Si le secrétaire a imité une écriture, c'est celle de Phélypeaux, car le P majuscule du mot Pontchartrain et le paraphe compliqué sont semblables à ceux qu'on relève dans les signatures de Jérôme. »>

Poole (W.-F.) and Fletcher (W.-I.). Index to periodical literature. Revised edition, London, 1891 et sqq. in-4°.

Au mot La Bruyère on trouvera dans cet ouvrage et dans ses suppléments quinquennaux la nomenclature des articles et comptes-rendus parus jusqu'à ce jour sur notre auteur dans les revues et périodiques de langue anglaise depuis 1802.

64. Bibliographie der deutschen Zeitschriften Literatur. Leipzig, 1896 et sqq., in-4o.

Dans ce recueil, analogue aufprécédent, et ses suppléments bisannuels on trouvera au mot La Bruyère la nomenclature des articles et comptes-rendus parus sur cet auteur dans les revues et périodiques de langue allemande depuis 1896.

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NOTICE.

Caractères moraux (ʼn◊ixoì xapaxtñpes), tel est le titre du livre que la Bruyère a traduit, et qui est attribué avec raison, ce nous semble, à Théophraste. Ne possédons-nous qu'une partie de l'original grec? Les chapitres qui nous ont été conservés sontils, comme le veut la Bruyère1, « le commencement d'un plus long ouvrage que Théophraste avoit entrepris? » ou bien faut-il y voir des extraits faits par d'anciens rhéteurs? Nous n'entrerons pas ici dans cette discussion. Une chose est hors de doute, c'est que les manuscrits nous ont transmis un texte corrompu par des interpolations, des retranchements, des déplacements, des altérations de tout genre.

Les Caractères de Théophraste n'étaient guère connus que des savants lorsque la Bruyère entreprit de les traduire. Jérôme de Bénévent les avait déjà mis en français au commencement du dix-septième siècle2; mais sa version était tombée si rapidement dans l'oubli que la Bruyère lui-même, si je ne me trompe, en ignorait l'existence.

C'était aux traductions latines que recouraient ceux qui ne pouvaient lire Théophraste en grec. La meilleure était celle d'Isaac Casaubon ; elle avait paru pour la première fois en 1592, accompagnée d'un excellent commentaire, que l'auteur améliora encore dans les éditions qui suivirent 3.

1. Voyez ci-après le Discours sur Théophraste, p. 13.

2. Les Characteres des mœurs, traduicts du grec de Theophraste, par H. de Benevent, Parisien, thresorier général de France en Berry, Paris, 1613.

3. Theophrasti Characteres ethici, sive descriptiones morum. Isaacus

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