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Ce n'est pas l'argent qu'on donne qui est l'essentiel, mais la manière de donner, la bienveillance avec laquelle on accueille le pauvre, la façon délicate dont on le secourt.

La façon de donner vaut mieux que ce qu'on donne.

(Corneille, le Menteur, act. I, sc. 1.)

Une maxime de J. Joubert dit : «Quand tu donnes, donne avec joie et en souriant." (Comp. n° 210, 338, 649, Soo.)

153.

אין קטיגור נעשה סניגור

L'accusateur ne peut pas remplir le rôle de défenseur.

(Berachoth, 59'; Rosch Haschanah, 26'; Talmud de Jérusalem, loma, VII, Iv; Midrasch Rabbah sur Lévitique, S 21; lalkout sur Lévitique, $ 571, Psaumes, § 802, Job, § 904. Voy. Kiddouschin, 5*.) Comp. n° 36.

154.

אין שבחה של מטרונה בשעה שמתקלסת מקרובותיה אלא בשעה שמתקלסת מצרותיה

La matrone est moins sensible aux éloges qui lui viennent de ses parents qu'à ceux que lui donnent ses rivales.

(Midrasch Rabbah sur Deuteronome, § 3.)

Les louanges que nous donnent nos amis peuvent être dictées par l'affection; quand nos ennemis eux-mêmes font notre éloge, ils ne sont pas suspects de partialité. (Comp. n° 910.)

155.

אין שוטה נפגע

1

Les fous sont préservés de tout accident'.

(Schabbath, 13; Talmud de Jérusalem, Taanith, III, vin; Midrasch lalkout sur Osée, $ 533.)

Le proverbe français dit également: Il y a un Dieu pour les fous et les wvrognes. On dit encore: Dieu aide à trois sortes de personnes, aux fous, aux enfants et aux ivrognes.

D'après une autre interprétation : « Les fous ne sont pas impressionnés par le malheur.»

Dans le Dictionnaire historique de M. Littré on lit: Benet, qui veut dire bénit, a été employé pour désigner un niais, à cause de cette opinion valgaire que les simples d'esprit sont favorisés du ciel. “

156.

אין שמחה אלא ביין

Point de fête sans vin.

(Pesachim, 109'; Midrasch lalkout sur Deuteronome, $$ 906 et 938, Psaumes, 862.)

Sans vin, il n'y a pas de joie. (Comp. n° 917. Cf. Psaumes, CIV, 15; Juges, 1x, 13; Ecclésiaste, x, 19.) Le proverbe français dit, mais dans un autre sens Tant dure le vin, tant dure la fête.

157.

אין שני זרזירין ישנים על דף אחד

Deux corneilles ne dorment pas sur la même planche.

(Midrasch Rabbah sur Genèse, $75; Ialkout sur Genèse, $130.) Comp. n° 135, 247.

158.

אין תורה נקנית אלא בסימנין (עירונין כ"ד ע"ב) סימנין עשה בתורה וקנה אותה (שנת ק"ד)

La science ne peut s'acquérir que par la mnémonique1.

(Rab Chisda: Eroubin, 54; Midrasch Ialkout sur Deuteronome, $ 941, Jérémie, $315, Proverbes, $ 940. Voy. Schabbath, 104a.)

Montaigne (Essais, liv. II, ch. xvn) dit : «C'est le receptacle et l'estuy de la science que la mémoire,"

159.

אין תלמיד חכם רשאי לישב בתענית מפני שממעט במלאכת שמים

Il n'est pas permis à celui qui s'occupe de l'étude de la Loi de

Les signes fondés sur un mot ou un verset et destinés à aider la mémoire sont très-fréquents dans le Talmud.

s'imposer des jeunes trop nombreux; car, en affaiblissant son corps par ces austérités, il se verra réduit à négliger l'étude.

(Resch Lakisch: Taanith, 11; Midrasch Ialkout sur Nombres, v1, 5.)

Comp. n° 108, 445, 724.

160.

אין תפלה של אדם נשמעת אלא בבית הכנסת

Dieu n'accueille favorablement que la prière faite au temple en

commun.

(Abba Benjamin : Berachoth, 6"; Midrasch Talkout sur Rois, $ 190, Ps. $ 772, Job, $ 920. Voy. Berachoth, 8a.)

Ce n'est pas à dire que Dieu n'agrée pas les hommages solitaires. Mais les prières les plus ferventes et les mieux senties sont surtout celles qui sont faites au temple, où la solennité des cérémonies religieuses et le caractère imposant de l'édifice sacré nous arrachent aux préoccupations mondaines et nous pénètrent de piété et d'onction. Si nous prions hors du temple, nous sommes facilement distraits par les objets et les personnes qui nous entourent; la prière devient ainsi souvent un acte d'adoration machinale, qui met nos organes en mouvement, mais dont le cœur est absent. (Comp. no 531.)

161.

אינהו אכלי ואנן מברכין

Ce sont eux qui mangent, et c'est nous qui devons dire les grâces.

(Berachoth, 44.)

Souvent c'est l'un qui a toute la peine, et c'est un autre qui recueille le profit. Un proverbe arabe dit : «L'un trempe la soupe, et c'est un autre qui la mange. » Le proverbe français dit dans le même sens : Il a battu le buisson, et un autre a pris les oiseaux. On dit encore : n paye les violons, et les autres dansent. Tout le monde se rappellera, à propos de ces proverbes, le Sic vos non vobis de Virgile. (Comp. n° 392, 1263.)

162.

אינו דומה הבל שיש בו חטא להבל שאין בו חטא

L'haleine du pécheur ne ressemble pas à l'haleine (d'un enfant) qui n'a pas encore péché.

(Abayé : Schabbath, 119; Midrasch Ialkout sur Psaumes, S 863.) Comp.

n° 110.

163.

אינו דומה השונה פרקו מאה פעמים לשונה פרקו מאה ואחת

Celui qui répète une matière cent fois n'est pas à comparer celui qui la répète cent et une fois.

(Chagigah, 9.)

à

Revenir souvent sur ce que l'on a étudié, c'est le meilleur moyen de faire des progrès. Abarbanel, dans son commentaire sur le traité d'Aboth, cite le proverbe suivant : «Répète, répète encore, et tu n'auras pas besoin de baume, c'est-à-dire tu n'auras pas besoin de médicament pour fortifier la mémoire.

La mémoire est une table d'airain remplie de caractères que le temps efface insensiblement si l'on n'y repasse quelquefois le burin." (Locke.)

164.

אינו דומה לומד בעצמו ללומד מרבו

Celui qui étudie seul ne ressemble pas à celui qui apprend chez un maître.

(Ketouboth, 111.)

On fait plus de progrès en entendant les leçons d'un maître qu'en s'instruisant soi-même sans le secours d'autrui. (Comp. n° 243; Aboth, IV. 18; v, 17.)

165.

אינו דומה מי שיש לו פת בסלו למי שאין לו פת בסלו

Celui qui a du pain dans son panier ne ressemble pas à celui qui n'a point de pain dans son panier.

(loma, 18, 67 et 74; Iebamoth, 37; Ketouboth, 62.) Comp. n° 896.

La fortune relève le courage, tandis que les pauvres ont généralement un air craintif. «Gut macht Muth,» dit le proverbe allemand. Celui qui a du pain assuré pour le lendemain mange avec plus de contentement celui qui ne sait pas encore comment il se nourrira le jour suivant.

que

Dans Toma (18 et 672), dans Iebamoth et dans Ketouboth, le Talmud

interprète cette parole ainsi : Quand un homme possède l'objet de sa convoitise, il n'en désire plus la jouissance avec autant d'ardeur que lorsqu'il ne le possédait pas encore. L'homme marié est moins voluptueux que celui qui vit dans le célibat. Celui qui a de quoi manger supporte plus facilement le jeûne que celui qui manque de pain. - Le proverbe français dit dans un sens analogue : Il est bien aisé d'aller à pied, quand on tient son cheval par la bride; on souffre volontairement de petites incommodités quand on a le moyen de s'en délivrer aussitôt qu'on le veut. Un proverbe du xv siècle dit: Bien jeûne le jour qui au soir a assez à menger.

166.

אינו דומה מי שרואה ואוכל למי שאינו רואה ואוכל

Celui qui ne voit pas ce qu'il mange n'éprouve pas autant de celui qui voit ce qu'il mange.

plaisir que

(Ioma, 74.)

167.

אינו דומה מתבייש מעצמו למתבייש מאחרים (תענית ט"ו ע"ב • סנסלרין מ"ב) מוטב שתתבייש מעצמך ואל תתבייש מאחרים (דרך 6רן זוטל פרק 3')

Celui qui rougit devant lui-même ne ressemble pas à celui qui rougit seulement devant les autres.

(Taanith, 15; Sanhedrin, 42".

Comp. n° 457, 610, 683, 1137.

168.

Voy. Derech Eretz Zouta, ch. 11.)

איש ואשה זכו שכינה ביניהן לא זכו אש אוכלתן

La splendeur divine réside dans un pieux ménage, tandis qu'un feu mystérieux consume le ménage impie. •

On entend surtout par ménage impie le ménage où le mari et la femme ont une conduite déréglée.

(Rabbi Akiba : Sotah, 17a; Midrasch Ialkout sur Genèse, S 24.)

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L'homme est plus facile à apaiser que la femme.

(Niddah, 31.) Comp. no 1111.

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