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reproduisit plus tard avec des améliorations sous le titre de Discours historique sur l'état du commerce des Romains, Paris, 1805, in-8. On lui doit encore: De l'administration des revenus publics chez les Romains, ib., 1803, in-8. Ouvrage qu'il refondit plus tard avec le précédent dans : Le gouvernement des Romains considéré sous le rapport de la politique, de la justice, des finances et du commerce, ib., 1807, in-8. Livre utile et qui, malgré quelques lacunes, peut-être consulté avec fruit. Enfin on lui doit : Principes d'administration et d'économie politique des anciens peuples, appliqués aux peuples modernes, ib., 1819, in-8. Bilhon mourut à Paris, le 8 avril 1854, à l'âge de 75 ans.

* BILLARD ( Claude), sieur de Courgenay, né à Sauvigny, petite ville de la province de Bourbonnais, vers 1550, fut élevé dans la maison de la duchesse de Retz. Il prit d'abord le parti des armes, et, si on l'en croit, il se distingua dans plusieurs affaires; il obtint ensuite la place de conseiller et celle de secrétaire des commandements de la reine Marguerite de Valois. Il a composé plusieurs tragédies, qui n'ont eu aucun succès, et qui n'en méritaient point. Il dédiait ses pièces aux seigneurs et aux dames de la cour les plus illustres; mais il n'eut pas à se louer de leur générosité. La retraite de la reine Marguerite lui fit perdre sa place, et son attachement pour cette princesse fut cause qu'il resta sans emploi. Il mourut vers 1618, âgé d'environ soixante-sept ans. On a de cet auteur les tragédies suivantes Polyxène, Gaston de Foix, Mérovée, Panthée, Saul, Albouin et Genèvre; elles ont été recueillies et imprimées à Paris, 1610, in-8. Henri le Grand, tragédie avec des chœurs, Paris, 1612, in-8, réimprimée en 1808, in-8, à l'occasion de la tragédie de Legouvé sur le même sujet. Billard est un des premiers poètes qui mirent sur la scène des événements pris dans l'histoire nationale. Il dédia cette dernière pièce à Marie de Médicis; il a composé aussi : l'Eglise triomphante, poème héroïque en treize chants, Lyon, 1618, in-8. On lui attribue encore Carmina græca et latina in obitum ducis Joyosia (le duc de Joyeuse), Paris, 1587, in-8.

BILLARD (Pierre), né à Ernée dans le Maine en 1655, mort en 1726, à Charenton, chez son neveu qui en était seigneur, est auteur de la Bête à sept tétes, 1675, in-12, ouvrage dirigé contre les jésuites, et pour lequel l'auteur fut conduit à la Bastille, de là à Saint-Lazare, et ensuite à Saint-Victor. Il fut mis en liberté en 1699. Il avait aussi fait imprimer, avant sa détention, le chrétien philosophe, qui ne parut qu'en 1701. Billard était entré en 1671 dans la congrégation de l'Oratoire.

BILLARD ( Jean-Pierre), né en 1726, et mort à Vesoul, en 1790, membre de l'académie d'Arras et de la société royale de médecine, est auteur de plusieurs ouvrages en latin et en français, qui ont été publiés par son fils en un vol. in-8. Histoire, analyse et propriétés des eaux minérales de Répes, près de Vesoul; Plusieurs dissertations, principalement sur une fausse grossesse extraordinaire et sur un dégât aux ovaires; Traité des différentes espèces de fièvre ; Sur les maladies du bas-ventre; Sur les maladies de la poitrine; Sur les maladies des enfants et des vieillards,

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pratiques médicales; Dissertation sur la nature, les propriétés et le choix des médicaments anti-sceptiques; Commentaire sur le soixante-quatrième aphorisme d'Hippocrate (3e section), relatif aux propriétés du lait employé dans les différentes maladies. BILLAUD-VARENNES (François), né à La Rochelle, en 1762, et fils d'un avocat de cette ville, avait été destiné à l'état ecclésiastique. Il entra dans la congrégation de l'Oratoire, et professa quelque temps au collége de Juilly; mais son goût pour le théâtre lui fit perdre sa place. En 1785, il quitta l'habit d'oratorien et vint à Paris où il épousa une fille naturelle de M. de Verdun, fermier-général. Son caractère ardent, son esprit ambitieux lui firent embrasser avec ardeur en 1789 les nouvelles idées. Il débuta dans la carrière révolutionnaire par quelques brochures qui annoncaient déjà la férocité de son caractère, mais qui le laissèrent néanmoins dans l'obscurité jusqu'au 10 août 1792, où il fut du nombre de ceux qui envahirent de force l'hôtel de ville, et se déclarèrent de leur propre autorité magistrats du peuple. Il fut aussi un des principaux moteurs des massacres de septembre, et on le vit, revêtu de l'écharpe municipale, se mêler aux assassins, et leur adresser du haut d'un monceau de cadavres des harangues dont l'atrocité empêche d'apercevoir le ridicule. Nommé député de Paris à la Convention, dès le mois de décembre il provoqua plusieurs fois le jugement de Louis XVI; enfin, trouvant que la discussion traînait trop en longueur, il fit une sortie virulente contre ceux qu'il appelait les amis du tyran, et proposa de briser la statue de Brutus placée dans la salle des séances, en disant : « Cet illustre Romain n'a pas >> balancé à détruire un tyran, et la Convention » ajourne la justice du peuple contre un roi ! » II se prononça fortement contre l'appel au peuple, et vota la mort dans les vingt-quatre heures. A la nouvelle de la défection de Dumouriez en 1793, il soutint qu'on ne devait rien cacher au peuple. « C'est, dit-il, à la nouvelle de la prise de » Verdun, qu'il s'est levé et qu'il a sauvé la patrie ! » On se rappelle en effet que la nouvelle de la prise de Verdun était arrivée à Paris le 2 septembre. Billaud eut une grande part à l'insurrection du 10 mars 1793 et à la création du tribunal révolutionnaire. Envoyé en mission dans le département d'Ille-et-Vilaine, il écrivit à la Convention pour lui rendre compte de la position où se trouvait cette contrée, et lui demander de nouvelles troupes. Ces forces n'ayant pas été envoyées aussitôt, il accusa le conseil exécutif de pusillanimité et de trahison et se hâta de retourner à la Convention pour lui rendre, disait-il, son énergie républicaine. A son arrivée dans l'assemblée, il tourna tous ses efforts contre les Girondins, et dénonça les généraux Custine, Houchard, etc., ainsi que la plupart des magistrats communaux avec lesquels il avait été en rapport dans sa mission. Ces accusations n'eurent point alors d'effet. Après la révolution du 31 mai, dirigée contre les Girondins, la commission des douze, organisée pour veiller sur les anarchistes, ayant fait arrêter Hébert, Billaud se joignit aux complices de ce scélérat pour obtenir sa liberté. II

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se prononça avec fureur contre les députés que la commune de Paris voulait proscrire, et demanda que le décret d'accusation fût porté contre eux séance tenante. La Convention fut décimée, et depuis cette époque, Billaud-Varennes ne cessa plus de faire partie des comités, où presque tous ses rapports furent des actes d'accusation. Le 5 septembre, il appuya la demande faite par les sections de Paris d'une armée révolutionnaire, et le même jour il fit entendre ces paroles, contre les ex-ministres Clavières et Lebrun. « Il faut que le tribunal révolu>>tionnaire s'occupe, toute affaire cessante, de les » juger, et qu'ils périssent avant huit jours! » Ce fut sur sa motion que Marie-Antoinette fut envoyée à l'échafaud. Billaud fut chargé de faire adopter par la Convention le projet d'organisation du gouvernement révolutionnaire, et dès lors il ne songea plus qu'à accroître la puissance du redoutable comité dont il était un des meneurs. Il s'appliqua à détruire le pouvoir de la commune, en même temps qu'à renverser les factions d'Hébert, de Chabot, de Fabre d'Eglantine, qui disparurent tour-à-tour. Danton lui-même fut abattu; le comité triomphait, mais des éléments de discorde fermentaient déjà dans son sein. Robespierre s'irritait d'être obligé de partager la puissance, et la fête de l'Etre suprême, votée sur sa demande, la loi du 22 prairial, présentée sans l'aveu du comité, annoncèrent cette direction nouvelle de l'ambition du tyran. Il se forma dès lors deux partis dans le sein du comité de salut public; l'un, où figuraient Robespierre, Couthon et Saint-Just, commença l'attaque; et l'autre, composé de Billaud-Varennes et de Collot-d'Herbois, appuyés par presque tous les membres du comité de sûreté générale, se tint sur la défensive. Bientôt arriva la journée du 9 thermidor (27 juillet) où Robespierre fut vaincu. Billaud, Collot-d'Herbois et Barrère qui s'était rallié à eux, avaient espéré conserver le pouvoir. Il n'en fut point ainsi ; le cri plus de Terreur retentit dans toute la France, et les membres du comité de salut public ne furent point réélus dans les fonctions qu'ils occupaient depuis quatorze mois. Fouquier-Tinville, leur agent, porta sa tête sur l'échafaud, et les membres euxmêmes, dénoncés de toutes parts, furent enfin mis en jugement devant la Convention, qui, sortie victorieuse d'une nouvelle attaque des anarchistes qui essayèrent de les délivrer, condamna les prévenus à la déportation. Billaud-Varennes et Collot-d'Herbois furent en conséquence envoyés à Cayenne, où on les sépara. Le premier, envoyé dans les déserts de Sinnamari, y retrouva, deux ans plus tard, les victimes du 18 fructidor qui lui témoignèrent une insurmontable horreur. Après un séjour de vingt ans dans les déserts de la Guyane, il parvint à s'enfuir en 1816, et se réfugia à New-Yorck, où il ne rencontra qu'horreur et mépris. Il se rendit au bout de quelques mois à Saint-Domingue, où le président Péthion lui fit une pension dont il ne jouit que pendant un an, la mort l'ayant frappé au Portau-Prince, vers la fin de 1819. Outre les rapports et les discours prononcés à la Convention, BillaudVarennes a laissé quelques écrits dont les principaux sont Plus de ministre ou point de grâce, aver

tissement donné aux patriotes français, etc., 1790, in-8; Despotisme des ministres de France, 1790, 3 vol. in-8; l'Acéphalocratie, ou le gouvernement fédératif démontré le meilleur de tous, 1791, in-8; Question du droit des gens : les Haïtiens possèdent-ils les conditions requises pour obtenir la ratification de leur indépendance, in-4, Port-au-Prince, 1818. On a publié sous son nom à Paris, en 2 vol. in-8, 1821, des Mémoires qui ne sont pas de lui.

* BILLAUDEL (Jean-Baptiste), né le 25 janvier 1754, à Servon près de Sainte-Menehould, fut un des prêtres les plus actifs et les plus zélés pour les intérêts de la religion. Il reçut les ordres en 1779, fut employé dans diverses places avant la révolution, quitta alors la France et voyagea dans les Pays-Bas et la Westphalie; mais, animé d'une ardeur qui ne lui permettait pas de songer aux périls dont il allait être entouré, il revint en 1795 dans son pays, et exerça son ministère en secret dans les diocèses de Cambrai, d'Arras, de Noyon et de Laon. Il se livra ensuite au travail des missions; plusieurs fois il faillit être arrêté la Providence veillait sur des jours aussi précieux. En 1797, il forma le séminaire de Menneville, qui fut dirigé par l'abbé Labrusse; il créa à Laon un pensionnat qu'il dirigea quelque temps lui-même; il s'occupa beaucoup de l'établissement des écoles ecclésiastiques. Devenu curé de Liesse, il ne discontinua point l'œuvre si difficile, mais si utile des missions il établit encore des maisons de piété et d'éducation chrétienne; sa vie fut très-active et entièrement consacrée au service de la religion. Il mourut le 22 novembre 1827. Ces détails sont extraits d'une notice qui a été faite à Soissons, et qui renferme l'histoire de quelques autres pieux ecclésiastiques.

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BILLAUT (Adam), connu sous le nom de Maitre Adam, menuisier de Nevers, sous la fin du règne de Louis XIII, et au commencement de celui de Louis XIV, fut appelé par les poètes de son temps le Virgile au rabot. Il versifia au milieu de ses outils et de ses bouteilles. Le cardinal de Richelieu et le duc d'Orléans lui firent des pensions. Ses Chevilles, in-4, son Villebrequin, son Rabot, in-12, eurent beaucoup de cours. On y trouve, parmi un grand nombre de platitudes, quelques vers heureux. Il mourut en 1662 à Nevers, qu'il n'avait pas voulu quitter pour le séjour de Versailles : il pensait sainement sur les grandeurs.

etc.

* BILLECOCQ (Jean-Baptiste-Louis-Joseph), né à Paris le 31 janvier 1765, et mort en 1829, était avocat au moment où la révolution éclata en France, et fit preuve plusieurs fois d'une grande sagesse et d'un talent distingué qui brilla surtout dans la défense du marquis de Rivière, accusé, lors du célèbre procès de Georges Cadoudal, d'avoir voulu attenter aux jours du premier consul. Sous l'empire, Billecocq fut nommé suppléant au corps législatif; mais il n'y siégea jamais. Il composa un grand nombre d'ouvrages qui lui assignent dans la littérature un rang aussi distingué qu'au barreau. Les principaux sont : Voyage au Thibet par le père Andrada, et par Boyle, Turner et Poronguir, traduit de l'anglais, 1796, in-8; Voyage

chez différentes nations sauvages de l'Amérique septentrionale par J. Lelong, traduction avec des notes, 1794, in-8; Voyage de la Chine à la côte nord-ouest d'Amérique par le capitaine Meares, traduit de l'angl., 1795, 3 vol. in-8 et atlas in-4; Conjuration de Catilina, par Salluste, nouvelle traduction, 1795, in-16; Voyage du lieutenant H. chez les sauvages, habitants du nord de l'Amérique, 1797, in-18; Voyage de Néarque des bouches de l'Indus jusqu'à l'Euphrate, traduit de l'anglais; De la Religion chrétienne, relativement à l'état, aux familles et aux individus, in-8, 3e édit., 1824; cet ouvrage est rédigé dans un très-bon esprit. Enfin diverses brochures sur des sujets de circonstance, tels que la guerre d'Espagne de 1823, etc.

* BILLEREY (Claude-Nicolas), né vers 1667, à Besançon, professeur en médecine à l'université de cette ville, est auteur d'un Traité sur la maladie pestilentielle qui dépeuplait la Franche-Comté en 1707, Besançon, 1721, in-12; et d'un Traité du Régime, 1748, in-12. Il a laissé plusieurs autres ouvrages manuscrits: on en conserve un à la bibliothèque publique de Besançon, intitulé: Tractatus medicamentorum simplicium ex regno animali, vegetabili, et minerali, depromptorum, quorum nomina, descriptiones, virtutes, præparationes et usus in medicina descripta sunt et picta, à Cl. Nic. Billerey, 4 volumes in-4. L'auteur de l'Histoire abrégée du comté de Bourgogne dit que Billerey était savant dans les mathématiques et l'astronomie, qu'il possédait plusieurs talents agréables, et qu'il parlait avec facilité le grec, le latin, l'italien, l'espagnol, l'allemand et l'anglais. Il est mort en 1759, âgé d'environ quatre-vingt-douze ans.

BILLI (Jacques de), né à Guise en 1554, dont son père était gouverneur, mourut à Paris, chez Génébrard son ami, en 1581, à 47 ans. Il possédait deux abbayes. On a de lui plusieurs écrits en vers et en prose, et surtout des traductions des Pères grecs en latin. Les plus estimées sont celles de saint Grégoire de Nazianze, de saint Isidore de Péluse et de saint Jean-Damascène. Peu de savants ont mieux possédé la langue grecque. Il se distingua dans d'autres genres. Il composa quelques poésies françaises, 1576, in-8, et donna de savantes Observationes sacræ, 1515, in-fol. Sa vie a été écrite en latin par Chatard, Paris, 1512, in-4. On la trouve aussi à la fin des OEuvres de saint Grégoire de Nazianze, de l'édition de 1545.

BILLI (Jacques de), jésuite, né à Compiègne en 1602, mort à Dijon en 1679, à 77 ans, a publié un grand nombre d'ouvrages de mathématiques, dont l'Opus astronomicum, Paris, 1661, in-4, est le plus connu.

BILLICK (Everard), né au village de ce nom, dans l'évêché de Munster, vers la fin du xve siècle, entra dans l'ordre des carmes, fut professeur en théologie à Cologne, et provincial dans son ordre. Il résista avec courage aux efforts que fit l'archevêque Herman de Weyden, pour introduire le luthéranisme dans son diocèse. Il réfuta le livre De la réformation de Mélancthon, etc. Il fut député à l'empereur au nom du clergé et de l'université de Cologne pour représenter les désordres qui ré

gnaient dans cette ville; il parla avec tant de force, que l'empereur déclara l'archevêque apostat déchu de la dignité électorale. Ce même prince l'employa en différentes conférences tenues à Worms, à Augsbourg et à Ratisbonne. Le nouvel archevêque de Cologne, Adolphe de Schauwenburg, allant au concile de Trente en 1551, le prit pour son théologien; il y parut avec distinction. De retour dans son pays, il employa son crédit auprès de la régence de Cologne pour y faire admettre les jésuites, qui y vinrent à propos pour s'opposer aux progrès de l'hérésie. Le nouvel archevêque le fit son vicairegénéral et son suffragant. Il mourut avant de prendre possession de cette dignité en 1557. On a de lui quelques ouvrages de controverse, et une oraison sur la circoncision de Notre-Seigneur, qu'il prononça au concile de Trente, et qui se trouve dans les conciles du Père Labbe, tome 14. Il avait fait une Histoire du concile de Trente, qui est restée manuscrite chez les Pères carmes à Cologne. Ce sont des mémoires de ce qui s'était passé sous ses yeux au concile : ils méritent de voir le jour.

BILLON (François de) vivait à Rome dans le xvII® siècle, avec la qualité de secrétaire du cardinal Jean du Bellay-Langey. On écrivait beaucoup de son temps pour et contre le beau sexe. Billon prit sa défense dans un ouvrage allégorique, intitulé : La forteresse inexpugnable de l'honneur et vertu des Dames, divisée en quatre bastions, Paris, 1555, in-4, réimprimé en 1564 sous un nouveau titre. Il s'est fait plusieurs éditions de cette production originale, l'une des plus extravagantes qu'ait enfantées l'esprit humain, et qui, par cela même, a valu à son auteur une espèce de célébrité que personne sans doute ne sera jaloux de lui ravir.

BILLOT (Jean), prêtre du diocèse de Besançon, né à Dole en Franche-Comté, l'an 1709, est connu par des Prones qu'il composa pour les dimanches et fêtes principales de l'année, souvent réimprimés, et dont la meilleure édition est celle de Lyon, 1785, 5 vol. in-12 : ils ont été traduits en allemand, Augsbourg, 1774, 4 vol. in-8. Il est mort à Macherans, diocèse de Besançon, en 1767.

BILLUART (Charles-Réné), théologien, né le 8 janvier 1685, à Revin, petite ville sur la Meuse, à trois lieues de Rocroi, entra dans l'ordre des dominicains où il enseigna avec réputation la théologie, et fut trois fois provincial. Il mourut à Revin le 20 janvier 1757. On a de lui un Cours de Théologie, Liége, 1746-1748, 19 vol. in-8; il a été réimprimé à Venise et Wurtzbourg en 3 vol. in-fol. Le père Billuart s'attache plus à la morale qu'à la théologie scolastique et à la théologie dogmatique; il y défend avec vivacité les différents sentiments de son ordre. Sa théologie aurait été plus généralement utile, s'il avait suivi le conseil d'un de ses plus savants confrères, de Melchior Canus (De Locis Theol. lib. 8. cap. 5.) Pro fide, etiam cum vitæ discrimine, pugna sit pro his quæ fidei non sunt, sit pugna si ita placet, sed incruenta sit tamen. Cette Théologie est devenue excessivement volumineuse par les thèses sur l'Ecriture sainte et l'histoire ecclésiastique, qu'il y a insérées, et qu'il a empruntées en

grand nombre de son confrère le père Alexandre. Ces thèses sont omises dans l'Abrégé qu'il a donné de son Cours de théologie, Liége, 1754, 6 vol. in-8. Le père Billuart a encore donné différentes dissertations, la plupart relatives aux opinions scolastiques.

BILLY (Nicolas-Antoine-Labbey de), prêtre, né à Vesoul en 1755, d'une famille qui a produit plusieurs hommes de mérite, mort à Besançon en 1825, était grand-vicaire de M. de la Luzerne, évêque de Langres, lorsque la révolution le força d'émigrer. En 1808, il fut nommé professeur d'histoire à la faculté des lettres de Besançon. Outre une édition de l'histoire de Pierre d'Aubusson, grand maître de saint Jean de Jérusalem, par le P. Bouhours (Voy. ce nom), on a de lui Histoire de l'université du comté de Bourgogne, Besançon, 1814, 2 vol. in-4; et des Sermons in-8.

* BILOTTA (Octave) a publié une Vie de Barthélemy Camérarius, et une Dissertation historique sur la patrie de saint Janvier, Naples, 1636, in-fol.

* BILOTTA (Vincent), secrétaire et camérier intime de Paul V, mort à Bénévent au XVIe siècle, a laissé des Odes ou Canzoni, et une Tragi-comédie, Naples, 1638.

BILSON (Thomas), évêque de Worcester, l'un des écrivains les plus clairs, et les plus élégants de son temps, fut chargé conjointement avec Miles Smith de la révision de la traduction de la Bible en anglais faite sous le règne de Jacques Ier. Il fut un des plus ardents champions de l'église anglicane, et mourut en 1616. Il a laissé quelques ouvrages. Le plus célèbre de tous est celui qu'il publia en 1604, sur la descente de J.-C. aux enfers, ou Tableau des souffrances de J.-C. pour la rédemption du genre humain.

BINER (Joseph), jésuite allemand, mort vers 1778, a donné un ouvrage excellent, intitulé Apparatus eruditionis ad jurisprudentiam præsertim ecclesiasticam, partes XIII. La cinquième édition en a été faite à Augsbourg, 1766-1767, en 7 vol. in-4. Ce sont des annales pleines de recherches, et de faits qu'on ne trouve pas ailleurs, au moins rassemblés comme dans cet ouvrage.

BINET ( Etienne), jésuite, né à Dijon en 1569, mort à Paris en 1659, publia des Vies des Saints, et d'autres ouvrages écrits d'un style diffus et incorrect. Son Essai sur les merveilles de la naiure, in-4, publié sous le nom de René-François, est le plus estimé.

BINET (François), disciple de saint François de Paule, mort à Rome en 1520, imita les vertus de son maître.

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* BINET (Claude), né à Beauvais, dans le xvie siècle, fit ses études à Paris, où il fut reçu avocat au parlement. Admirateur de Ronsard, il devint son ami la confiance la plus entière régnait entre eux, et ce fut Binet que Ronsard choisit pour donner une édition complète de ses œuvres ; il en retrancha les satires que Ronsard avait composées contre les vices de la cour de Charles IX. Dès 1573, il avait publié diverses poésies à la suite des OEuvres de Jean de la Péruse, Paris, in-16. On trouve aussi quelques pièces de sa façon dans le Recueil sur la

Puce de Mile, des Roches, et dans celui sur la Main de Pasquier. On trouvera, dans les Bibliothèques de Lacroix-du-Maine et Duverdier, la liste des autres petites pièces qu'il avait composées en différentes circonstances. Son Discours de la Vie de Pierre Ronsard, Paris, 1586, in-4, contient beaucoup de particularités curieuses. Binet a traduit en vers français, du latin de Jean Dorat, les Oracles des douze Sibylles extraits d'un livre antique, avec les figures des Sibylles, portraicts au vif par Jean Rabel, Paris, 1586, in-fol. -Jean BINET, son oncle, mort avant 1575, passait pour habile jurisconsulte, et faisait des vers latins et français. Pierre BINET, son frère, cultivait aussi la poésie. On conjecture qu'il mourut vers 1584, dans un âge peu avancé. On a de celui-ci, trois sonnets; un poème de la Truite, adressé à Ronsard; le Vœu du Pécheur à Neptune, et quelques autres pièces françaises et latines, dans l'ouvrage de son frère, intitulé: les plaisirs de la vie rustique, Paris, 1583.

BINET (Réné), ancien recteur, né le 23 janvier 1752, à Notre-Dame du Thill, diocèse de Beauvais, fit ses études avec succès au collége de Sainte-Barbe, et fut nommé professeur, d'abord à l'Ecole militaire, ensuite au collége Duplessis, où il enseigna la rhétorique jusqu'en 1795, époque de la suppression des colléges. Il perdit en même temps la place de recteur de l'université. Dévoué à l'instruction

publique, il accepta alors une modeste chaire de grammaire à l'école centrale du Panthéon; enfin il fut nommé proviseur du lycée Bourbon à Paris, où il est mort le 31 octobre 1812. On lui doit de bonnes traductions des OEuvres d'Horace, avec le texte en regard, 1783, 2 vol. in-12; 4 édition revue par Jannet, Paris, 2 vol. in-12; de Valère Maxime, 1795, 2 vol. in-8; des OEuvres de Virgile, avec le texte en regard, 1805, 4 vol. in-12; c'est la meilleure traduction que nous ayons de ce poète; de l'Histoire de la décadence des mœurs chez les Romains, traduite de l'allemand de Meiners, 1793, in-12.

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BING (Jean), amiral anglais, connu surtout par sa fin tragique, était fils de l'amiral Bing, mort en 1733, à 70 ans, dont on a publié l'Expédition en Sicile, dans les années 1718, 19 et 20, petit vol. in-12. Il se montra digne de son père dans plusieurs courses maritimes. Parvenu aux premiers grades de la marine militaire, il fut envoyé en 1756 contre l'escadre de France, commandée par la Galissonnière, pour empêcher la prise de Mahon. A la suite d'un combat qui eut lieu le 20 mai. Bing fut obligé de se retirer, et dès qu'il fut arrivé à Londres, on demanda sa tête au conseil de guerre, qui le condamna unanimement à être arquebusé. La sentence confirmée par le conseil du roi fut exécutée le 14 mars 1757. On lui reprochait d'avoir relâché en Portugal pour vendre différentes marchandises d'Angleterre, dont ses vaisseaux étaient chargés; de n'avoir canonné que de loin la flotte française, et de ne s'être pas assez approché du vaisseau amiral.

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naître avantageusement en Allemagne. Les juifs de Metz ayant été attaqués par Aubert - Dubayet, Bing lui répondit par une Lettre de Jean-Baptiste, juif de Metz, à l'auteur anonyme d'un écrit intitulé : le Cri d'un citoyen contre les Juifs, Metz, 1788, in-8. Elle a été citée par Mirabeau, dans sa Monarchie Prussienne, et par l'abbé Grégoire, dans son discours sur cette question proposée par l'académie de Metz: Déterminer les moyens d'opérer la régénération sociale et politique des Juifs. Bing a donné une traduction de l'hébreu en francais d'une Elégie de Juda Levi sur les ruines de Sion. Il mourut en 1805.

BINGHAM (Joseph), savant anglais, dont nous avons un ouvrage sous ce titre Origines ecclésiastiques, en anglais, Londres, 1708-22, 8 vol. in-8; ibid., 1726, 2 vol. in-fol. Il a été traduit en latin, Hall, 1724 et années suivantes, 11 tomes en 6 vol. in-4. Cet ouvrage est plein de recherches, mais aussi plein de préjugés et de mauvaise critique contre les dogmes, la liturgie et la discipline de l'Eglise catholique. Comme on avait déjà répondu à la plupart de ses critiques, et qu'elles sont d'ailleurs de la plus mince considération, il est difficile de ne pas soupçonner l'auteur de quelque mauvaise foi. Il mourut le 17 août 1723. On a encore de lui quelques autres ouvrages en anglais. Apologie des Réformés de France, in-8; Pratique de l'Eglise dans le Sacrement de Baptême, 1712; Sermons sur la miséricorde de Dieu envers les pénitents.

BINGHAM (Georges), théologien anglican, d'une famille noble en 1715, à Melcomb-Bingham, dans le comté de Dorset, et mort en 1800, à Pimpern, dont il était recteur. Son fils, Peregrine Bingham, a publié, en 1804, en 2 vol. in-8: Dissertations, Essais et Sermons de G. Bingham, etc., précédés d'une Notice sur sa Vie. Les principaux écrits dont se compose ce recueil, sont: Traité sur le Millenium, ou l'Opinion des millénaires, 1772, sans nom d'auteur; Défense de la doctrine et de la liturgie d'Angleterre, à l'occasion de l'apologie de Théophile Lindsay, 1774; Dissertationes apocalypticæ. Bingham y prétend que ce livre est l'ouvrage de St.-Jean l'Evangéliste; que ce n'est point le pape, mais Mahomet qui est l'Antechrist; que Constantinople, et non Rome, est la Babylone des prophéties; que le Millenium n'est pas encore commencé, mais qu'il doit s'accomplir. C'était un théologien aussi zélé que savant, et qui joignait à beaucoup de candeur quelque disposition à l'enthousiasme.

BINI (Séverin), Binius, chanoine de Cologne, mort le 14 février 1641, donna en 1612 une édition des conciles en 4 vol. in-folio; puis en 1618, une autre en 9 vol. et une 3e en 1658, 10 vol. Elles ont été effacées entièrement par celles qui ont paru après. Voy. LAbbe.

BINOS (l'abbé de) chanoine, né à Saint-Bertrand de Comminges, mourut en 1803 âgé de 74 ans. On a de lui un Voyage par l'Italie en Egypte, au mont Liban, en Palestine ou Terre-Sainte, 1787, 2 vol. in-12, traduit en allemand, Breslau, 1788, in-8.

BINSFELD (Pierre), chanoine évêque titulaire d'Azot et suffragant de Trèves, après avoir édifié TOME II,

l'Eglise par la régularité de ses mœurs, par son zèle et ses travaux, mourut à Trèves en 1606. Il a composé Enchiridion Theologiæ pastoralis, Douai, 1667; ouvrage peu recherché aujourd'hui parce qu'il en a paru de meilleurs depuis sur cette matière. Commentarius de Simonia, Trèves, 1605, in-12, estimé. Tractatus de confessionibus maleficorum et sagarum, Cologne, 1623: ouvrage entrepris dans un temps où l'on parlait beaucoup de sorciers; il n'y manque point de critique pour un siècle où l'on était trop crédule sur les maléfices; mais il n'en aurait pas assez aujourd'hui que l'on est peut-être trop incrédule sur cette matière. (Voy. BRUN (le), HAEN, SPÉ, etc.) Un traité De Tentationibus, plein d'avis sages, utiles et consolants, fruit de l'expérience et de l'étude des cœurs.

BIOERNSTAHL (Jacob-Jonas), né à Rotarbo en Sudermanie, en 1731, lutta contre l'indigence pour faire ses études, s'appliqua particulièrement aux langues orientales, et se fit connaître en 1763 par la première partie de son Dialogus hebraïcus ex arabica dialecto illustratus. Il entra ensuite en qualité de précepteur chez le baron de Rudbeck, maréchal de la cour de Suède, parcourut une partie de l'Europe avec ses élèves, et à son retour fut nommé professeur adjoint des langues orientales à Upsal, professeur de philosophie en 1776, et professeur des langues orientales et grecque en 1779, à Lunden. Ayant entrepris par ordre du roi un voyage en Turquie, il mourut à Salonique le 12 juillet 1779. On a de lui des Lettres écrites durant le cours de ses voyages, en suédois, traduites en allemand par M. Groskurd, Leipsick, 1779, 3 vol. in-8; et Suite de ces Lettres, 1781, in-8. Les premières présentent des choses intéressantes et des jugements impartiaux. On y trouve des anecdotes curieuses touchant Voltaire, qu'il avait vu à Ferney: la Suite, publiée après sa mort, mérite peu d'être lue soit que les éditeurs aient altéré ces écrits Posthumes, comme il n'arrive que trop souvent; soit que le voyageur se soit lassé d'être sage et équitable ses dernières relations sont remplies de jugements faux, satiriques, calomnieux, dictés surtout par l'esprit de secte, et de préventions aussi ridicules qu'injustes contre les catholiques. Rien n'égale la légèreté avec laquelle le rapide voyageur (car il ne fait qu'arriver, regarder tout et partir) prononce pour ou contre un livre, pour ou contre un ouvrage de l'art. On peut en juger par la surprise qu'il témoigna de voir à Cologne, dans l'église de Saint-Pierre, le Christ peint la tête en bas, chefd'œuvre de Rubens. Il faut être bien superficiel ou bien étourdi pour ignorer que c'est saint Pierre qui est peint dans cette attitude, et que c'est ainsi que son martyre est toujours représenté.

BION, de Smyrne, poète bucolique grec, sous Ptolémée Philadelphe, florissait l'an 288 avant J.-C. Moschus, son disciple, dit qu'il mourut de poison. Ses Idylles offrent des images champêtres, rendues avec beaucoup de délicatesse, une poésie douce et facile, un style pur et élégant; l'édition de Commelin, 1604, in-4, est estimée. Elles ont été traduites en vers, par Longepierre, en 1686, in-12, peu commun. La traduction est à peine li

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