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on doit tourner par le participe en dus, da, dum. On n'emploie le gérondif qu'avec les verbes neutres. Ex.: Assuetus EXIRE è mari, et non exeundo. Membra apta NATANDO.

Lusus ACUENDIS puerorum INGENIIS utiles, et non acuendo ingenia.

4° L'adjectif dignus et son contraire indignus veulent après eux l'ablatif. Le génitif est très-rare et plus spécialement poétique. Dites donc dignus laude, plutôt que laudis.

5° L'adjectif contentus est proprement le participe passé de contineo. Il signifie donc être content de, dans le sens de se contenter de, s'en tenir à, se renfermer dans, et jamais être heureux, joyeux. « Optimum quidem fuerat eam patribus nostris mentem datam ab Diis esse, ut et vos ITALIÆ, ET NOS AFRICA IMPERIO CONTENTI ESSEMUS. » (Conc., p. 215, 1. 13.)

Les Latins avaient diverses locutions pour rendre les sens variés du mot content. Ex.: Je suis content, joyeux: lætus sum. Je suis content de cela : lætor hâc re. Je suis content de tes mœurs moribus tuis delector; tuos mores comprobo; mihi mores tui placent, etc., etc. Vous étiez contents d'avoir la vie sauve: Satis habebatis animam retinere. (Conc., p. 339, 1. 5.) Parum est quod veterrimas -provincias meas Siciliam et Sardiniam adimis. (Conc., p. 128, 1. 14.)

6° Quand on veut rendre en latin l'adjectif vertueux, il est inutile de prendre la périphrase de Lhomond: virtute præditus; il suffit de bonus, ou d'un terme analogue: probus (probe); honestus (honorable par sa conduite et ses mœurs); frugi, indécl. (sobre, frugal, tempérant); castus, de mœurs pures, etc.

7° Enfin il y a des adjectifs latins qui rendent élégamment des noms français. Ce sont ceux qui désignent une partie du nom avec lequel ils s'accordent: Vere primo (au commencement du printemps); extremâ hieme — extremi digiti summus mons prima urbs (l'entrée de la ville); extrema urbs, media æstas, etc., etc.

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Comparatifs et superlatifs.

§ XI. La grammaire enseigne la manière de former du positif le comparatif et le superlatif; elle enseigne aussi quels sont les adjectifs qui font exception à la règle générale: 1° Bonus, malus, magnus, parvus (1); 2o les adjectifs en er: pulcher, pulchrior, pulcherrimus (2); 3° les adjectifs en eus, ius, uus; idoneus, magis idoneus, maximè idoneus; 4° les adjectifs en dicus, ficus, volus: benevolus, benevolentior, benevolentissimus; 5° les sept adjectifs suivants en ilis facilis, difficilis, gracilis, humilis, imbecillis, similis et dissimilis; facillimus, etc.; les autres adjectifs en ilis font tous issimus; fertilis, fertilissimus; utilis, utilissimus, etc.; 6o enfin, vetus, veteris; superl. veterrimus,

a, um.

Quant aux règles des comparatifs en particulier, citons seulement pour mémoire les plus faciles :

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Doctior Petro. Magis pius QUAM TU (et non te. Malgré quelques exemples très-rares, magis appelle toujours après lui, comme corrélatif, quàm). Felicior quàm prudentior et magis temerarius quàm peritus (et non peritior). Doctior est quàm putas. Validior manuum (3).

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Les deux qui suivent méritent qu'on s'y arrête :

1° Quand les deux termes comparés sont deux substantifs ou pronoms, si le premier est à l'accusatif comme sujet d'une proposition infinitive, le second prend le cas du premier.

Ex. Nec tu id indignari posses, aliquem meliorem bello haberi, quam TE. (Conc., p. 156, 1. 20.) Te à l'accusatif, parce qu'aliquem est sujet de la proposition infinitive.

(1) Bonus, melior, optimus. - Malus, pejor, pessimus. gnus, major, maximus. — Parvus, minor, minimus.

Ma

(2) L'adjectif français sévère se rend en latin par severus, a, um, lequel fait au superlatif severissimus, et non severrimus.

(3) On met validior manuum au lieu de validissima manuum, comme on met alter, au lieu d'alius, neuter au lieu de nullus, prior au lieu de primus. (V. ch. suiv. § xvII, alius.)

2o Dans les autres cas, il faut absolument former une nouvelle proposition avec le verbe sum et le nominatif.

Meliorem equum habet, quam TUUS EST; tuus au nominatif, parce qu'equum est un simple complément direct de habet. De même quand le premier terme de la comparaison est au génitif, au datif, ou à l'ablatif.

Utor medico doctiore quàm TUUS EST.

Voici maintenant des locutions qui se rapportent au comparatif et qui s'écartent de nos habitudes françaises.

1o Le comparatif latin offre plus d'un sens, et, suivant le cas, doctior, par exemple, signifiera: savant; plus savant; très-savant; trop savant; assez savant; enfin, un peu savant. Le bon sens choisira entre ces diverses significations.

2o Après les deux adjectifs superior et inferior, on emploie quàm ou l'ablatif. Superior, inferior fratre, ou quàm frater (et non fratri).

3° Plus de, moins de, suivis d'un nom de nombre, donnent lieu aux locutions suivantes :

Plus quingenti, plus quàm quingenti, quingenti et ampliùs.

Minus quingenti, minùs quàm quingenti.

Ex.: « Quis dubitat exarsisse eos, quùm PLUS DUCENTORUM ANNORUM morem solveremus. » (Conc., p. 87, 1. 16.) Plus ducentorum pour plus quàm ducentorum.

« Cannensem quisquam exercitum fugæ insimulare potest, ubi PLUS QUINQUAGINTA MILLIA HOMINUM ceciderunt? » (Conc., p. 161, 1. 15.) Plus quinquaginta, pour plus quàm quinquaginta.

4o Il arrive de comparer une chose, non point avec une autre, mais avec ce qu'on croit qu'elle est, qu'elle peut ou doit être. De là, ces latinismes : Major opinione, spe, exspectatione; - sævior justo, æquo; - tristior solito, etc., etc. (Plus grand qu'on ne l'eût pensé, espéré, etc.) 5° Enfin le comparatif fournit parfois une manière trèsélégante de traduire le superlatif.

Ex.: La renommée, le plus rapide des fléaux : tournez, la renommée, fléau en comparaison duquel un autre n'est pas plus rapide: Fama, malum quo non velocius ullum est. (Virg.)

« Eadem fortuna... præmia vobis ea victoribus proponit, QUIBUS AMPLIORA homines ne a Diis quidem immortalibus optare solent. » (Conc., p. 126, 1. 7.) La même fortune vous tient en réserve, si vous êtes vainqueurs, les plus belles récompenses que les hommes puissent demander même aux dieux immortels. - Des récompenses en comparaison desquelles les hommes n'ont pas coutume..., etc.

Superlatifs.

Observations préliminaires. Les superlatifs latins en rimus et en issimus, en rime et en issime, de même que les superlatifs grecs en toros et en tatos, rendent plus particulièrement le superlatif relatif français. Ainsi pulcherrimus et sanctissimus signifie, en général, le plus beau, le plus saint (des hommes), et non: (un homme) très-beau, très-saint. Très, fort, bien, devant un positif, se rendent d'ordinaire par valdè, multùm, prorsùs, admodum. Vir valdè sapiens. (Voir plus loin les adverbes de quantité.)

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§ XII. Pour renforcer le sens du superlatif, les Latins ont trois moyens principaux : tantôt ils emploient, comme devant le comparatif, multò ou longè, qui répond au tour français: de beaucoup (1).

Tantôt ils le font précéder de quàm, qui traduit la locution française le plus possible.

Tantôt enfin, et c'est le tour le plus remarquable, ils ajoutent au superlatif unus, ou unus omnium, qui répond au tour français: sans comparaison.

(1) On trouve aussi, mais plus rarement, l'adverbe vel employé d'une manière analogue devant le superlatif. Aristides vel justissimus hominum fuit. Aristide fut (je puis même dire) le plus juste des hommes.

Ex.: Multò, ou longè sapientissime.

Quam sapientissimus, quàm sapientissime (1). Le plus sage possible, le plus sagement possible. -«Omnibus aut ipse adfui cladibus, aut, quibus abfui, MAXIMÈ UNUS OMNIUM eas sensi. (Conc., p. 175, 1. 14.) « Ou j'ai assisté à nos défaites, ou s'il en est où je n'étais pas, c'est moi qui en ai ressenti le plus les effets. >>

L'adverbe unicè et l'adjectif unicus se prennent souvent dans le même sens. Te UNICÈ diligo, je te chéris (sans comparaison) par-dessus tous les autres, ou, très-tendrement. Le dictateur Camille, voulant exprimer l'idée que l'emplacement de Rome a été merveilleusement choisi pour favoriser l'agrandissement de la république, emploie ces mots : «... ad incrementum urbis natum UNICÈ locum. » (Conc., p. 54, 1. 7.)

Les Latins affectionnent aussi la tournure qui consiste à joindre au superlatif le pronom quisque qui se rend alors en français par l'adjectif tout au pluriel ou qui ne se rend pas. — Optimus quisque, (tous) les plus honnêtes gens.

« ASPERRIMA QUÆEQUE ad laborem periculumque deposcimus. » (Conc., p. 162, l. 19.) Nous demandons qu'on nous impose tout ce qu'il y a de plus rude en fait d'épreuves et de périls.

«< FORTISSIMA QUÆQUE consilia tutissima sunt. » (Conc., Les résolutions les plus courageuses p. 166, 1. 21.) sont aussi les plus sûres.

(1) A cette tournure se rapportent les suivantes qu'il ne faut imiter qu'avec discrétion et seulement si l'on est bien sûr de soi. Tàm prudens est quàm qui maximè; il est aussi prudent que qui que ce soit. Tanti fit quanti qui plurimi; il est aussi estimé qu'homme du monde. Tam piger est quàm quum maximè; il est aussi paresseux que jamais. - Hic honoratur quantum ubi maximè; il est aussi honoré ici qu'en aucun lieu du monde. Il est facile de voir que, dans ces phrases, le verbe de la première proposition est sous-entendu à la seconde.

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