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Druentia, quum aquæ vim vEHAT ingentem, non tamen navium patiens est. La Durance, quoiqu'elle roule une immense quantité d'eau, n'est pas pourtant navigable. (Rapport de subordination par opposition.) Etc.

UT. UT VIDI, UT PERII, UT me malus ABSTULIT error. (Virg.) UT est natura hominum. Conformément à la na

ture humaine.

Nec, UT SIM miserrima, diu futura sum. A supposer que je sois la plus malheureuse des femmes, du moins je ne le serai pas longtemps, etc.

SI. Stomachabatur senex, si (quand) quid asperius DIXERAM. (Circonstance nettement déterminée.)

Si hoc ità fato datum ERAT... Puisque le destin avait décidé... (Expression d'un fait incontestable.)

Oportuit autem, Perseu, si proditor ego patris regnique eram... S'il est vrai, comme tu le prétends, que j'étais traître à mon père et au royaume.

Memoria augetur si eam EXERCEAS (... à condition qu'on l'exerce.)

Si duriores esse VELITIS. A supposer que vous vouliez pencher du côté de la sévérité.

Si juvenis regnum ACCEPISSES. Si, ce qui n'est pas, tu avais reçu le pouvoir dès ta jeunesse, etc., etc.

ETSI ægrotas; quoique vous soyez malade (ce que je reconnais.) ·ETSI ingenium meum non MONERET; quand même, ce qui n'est pas, mon caractère ne m'y porterait

pas.

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NISI putas; à moins que tu ne croies, ce qui est possible. Memoria minuitur, NISI eam EXERCEAS (ce qui peut ne pas arriver).

QUATRIÈME PARTIE.

CHAPITRE XIII

DES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES COMPLÉTIVES.

§ XLI. L'influence toute particulière de la proposition subordonnée complétive se manifeste, comme on l'a dit au début, dans l'emploi de l'adjectif possessif suus, sua, suum; du pronom personnel sui, sibi, se; enfin du mode subjonctif (1).

Règles de l'emploi de SUUS, SUA, SUUM.

On rend l'adjectif possessif français par suus, sua,

suum:

1° Quand le possesseur et l'objet possédé (c'est-à-dire le nom accompagné de son, sa, ses) sont dans la même proposition, à quelque cas qu'ils soient employés l'un et l'autre.

Ex.: QUÆ MATER SUOS LIBEROS non amat?'. SUA VICTO BONA victor restituit. SUA CÆSAREM AMBITIO perdidit.

2o Quand le possesseur est le sujet d'une proposition principale, et que l'objet possédé est dans une proposition subordonnée complétive qui dépende rigoureusement de cette principale:

Ex.: COLOPHONII dicunt Homerum suum esse civem.

Constat ARISTIDEM oravisse Deos ut SUIS civibus ingratis parcerent.

Remarquez que la proposition infinitive Aristidem, etc.,

(1) Voir chap. I, § 1, sur la proposit. subordonn. complétive.

qui est subordonnée à constat, est en même temps principale par rapport à la proposition suivante : ut suis civibus, etc.; de là, suis; car cette dernière est absolument inséparable du verbe oravisse auquel elle donne le complément qui lui est nécessaire. Et notez, à cette occasion, qu'on peut et même qu'on doit considérer comme une proposition principale non-seulement celle qui commence une période ou phrase quelconque, mais toute proposition dont une autre dépend.

Il importe donc beaucoup de s'exercer à reconnaître une proposition subordonnée complétive d'une explicative.

Nota. Son, sa, ses est quelquefois amphibologique en français :

Ex.: César recommande à Labienus de veiller sur son camp.

Est-ce le camp de César ou celui de Labiénus? Les Latins évitent heureusement cette obscurité. Dans le premier cas, ils diraient : Cæsar Labieno præcipit ut IPSIUS castris invigilet. (Ipsius au cas indirect, pour rappeler le sujet de la proposition principale.) Dans le second, ils diraient: ut IPSE SUIS castris invigilet (rentrant ainsi dans la première des deux règles citées plus haut).

En dehors des deux cas qu'on vient d'indiquer, pour traduire l'adjectif son, sa, ses, on tourne par de lui, d'elle, d'eux, d'elles, et on emploie ejus, eorum, earum, ou plus rarement illius, illorum, illarum.

Ex.: Te rogabo ut EJUS commodis inservias. (Ejus, parce que le possesseur n'est pas dans la proposition.)

Dignus vere fuit T. Livius tot laudibus quibus illius nomen ornatum fuit. (Illius, parce que la subordonnée n'est pas complétive.

Tiberius Gracchus ejusque frater occisi sunt. (Ejus,

parce qu'il y a en réalité deux propositions: Tibérius Gracchus fut tué, et son frère fut aussi tué (1).

Patrem quidem diligo, non autem ejus filium. (Même règle.)

Règles sur l'emploi de SUI, SIBI, SE.

§ XLII. On rend le pronom personnel par sui, sibi, se: 1° quand le pronom personnel et le terme qu'il représente sont dans la même proposition :

Ex.: CESAR ad SE Labienum vocat.

conciliant inter SE HOMINES;

Ratio et oratio

2o Quand le pronom personnel est dans une proposition subordonnée complétive, et que le terme qu'il représente est sujet de la proposition principale qui régit cette complétive, ou l'auteur de l'action qu'exprime la proposition principale.

Ex.: SYLLA voluit SE post mortem cremari.

A CESARE invitor (comme s'il y avait me CÆSAR invitat) ut SIBI sim legatus.

ANNIBAL Scipionem, eo ipso quod adversus se dux lectus esset, præstantem virum credebat. — Adversus se, parce que la proposition subordonnée, eo ipso quod, dépend d'une proposition infinitive, à demi exprimée seulement (Scipionem præstantem virum), et qui est elle-même subordonnée complétive de la principale Annibal credebat. (Voir les préliminaires, où cet exemple même est longuement commenté.)

Constat Aristidem oravisse Deos ne se ulciscerentur. (Voir paragr. précédent, le même exemple avec suis.) NOTA. Le pronom personnel est quelquefois amphibologique en français :

(1) Voir chapitre VII, § xxx : Début.

Ex.: César recommande à Labienus de veiller SUR LUI? Sur César? ou sur Labiénus?

Les Latins disent dans le premier cas: Cæsar Labieno præcipit ut IPSI invigilet. (Ipsi au cas indirect pour rappeler le sujet de la proposition principale.) Dans le second, ils diraient : ...ut IPSE SIBI invigilet (et ils rentrent ainsi dans la première des deux règles citées plus haut.) Dans tous les autres cas, le pronom personnel se rend par is, ea, id, ou ille, illa, illud.

Ex.: Te rogabo ut EI inservias: Ei, et non sibi, parce que le terme représenté n'est pas dans la proposition. Dignus vere fuit T. Livius honoribus qui Ex habiti sunt. Ei, parce que la proposition subordonnée n'est qu'explicative, et point complétive.

Règles sur la substitution du subjonctif latin à l'indicatif français.

§ XLIII. Lorsqu'une proposition subordonnée dépend d'une première subordonnée complétive, exprimée ou sous-entendue, son verbe se met au subjonctif, et voilà comment les relatifs et les conjonctions perdent en certains cas leur mode indicatif.

Toutefois, lorsque cette proposition subordonnée énonce un fait réel, une chose qui est, et dont l'existence ou la vérité est indiscutable, indépendante de l'idée exprimée par la proposition principale, le mode indicatif reprend ses droits:

Ex.: Dici potest illos, qui Deum esse NEGENT, insanos esse. -Negent, parce que le sujet de cette proposition qui... dépend de illos, sujet d'une subordonnée complétive.

Nemo nescit Aristidem, quum exsulatum ABIIT, civibus ingratis ignovisse. L'incidente quum abiit, dépend d'une subordonnée complétive; mais

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