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on peut choisir entre cette tournure et la proposition infinitive, à condition d'en exprimer le sujet à l'accusatif. Ex.: Malæ rei SE... turbarum ac seditionum, duces esse volunt (tribuni). (Conc., p. 34, 1. 5.)

Cicéron, de même, dit dans sa première Catilinaire: Cupio ME esse clementem. Il eût pu dire: cupio ESSE CLEMENS (mais non cupio esse clementem, en sous-entendant me).

Et Horace, dans l'Art poétique: Hunc ego ME non magis esse velim (35). Je ne voudrais pas plus être cet homme.

Mais avec licet, libet, et les autres impersonnels de cette sorte, jamais l'attribut ne peut être au nominatif, parce que les deux verbes n'ont pas le même sujet.

Ex.: Il nous est permis d'être heureux :

Nobis licet esse beatos;

Nobis licet esse beatis;

Nos licet esse beatos;

Ou, par une autre tournure: Licet simus beati.

Illis timidis et ignavis esse licet, qui... etc. (Conc., p. 128, 1. 20.)

3° Tournure latine propre aux verbes volo, nolo, malo, cupio, oportet.

Après ces verbes, les Latins substituent élégamment à l'infinitif actif l'accusatif du participe passé passif avec esse exprimé ou sous-entendu.

Ex.: Illud te MONITUM velim. (Pour illud te monere velim). (Conc., p. 2, 1. 9.) (Je voudrais toi avoir été averti.)

choix du temps, les règles des verbes déclaratifs leur soient applicables. Ainsi la phrase suivante : « Je veux que vous veniez ici demain » se traduirait : Volo te hùc cras venire (je veux Yous venir demain), et non venturum esse, quoique l'action du verbe venir soit postérieure à celle de vouloir. (On signale ici cette faute, parce qu'on l'a relevée déjà dans les devoirs de plus d'un élève.)

Scilicet, quia nobis CONSULTUM volebatis. (Conc., p. 41, 1. 10.) (Consultum pour consulere.) Apparemment, c'est parce que vous voulez ménager nos intérêts. (Vous vouliez avoir été pris garde, qu'il eût été pris garde à nos intérêts.) Oportuit autem... non EXSPECTATAM fabulam noctis hujus ESSE. (Conc., p. 300, 1. 1); (exspectatam esse pour exspectare). Il aurait fallu ne pas attendre le conte de cette nuit.

§ XXXVII.

CHAPITRE XI

DES PARTICIPES (1).

On sait qu'à la voix active les Latins n'ont pas de participe passé; on y supplée de trois manières :

1° On tourne par lorsque, comme, puisque; en latin, quum ou postquam.

Ex.: Æschines, QUUM CESSISSET ATHENIS, se Rhodum contulit. Eschine, ayant quitté Athènes, etc. 2o Ou bien: on tourne par l'ablatif absolu au passif : Ex.: Roma, CARTHAGINE DELETA, suas in se vires convertit: Rome, ayant détruit Carthage, etc.

3o Ou bien, si le participe et le verbe principal ont le même objet pour complément, on unit le participe au complément en tournant par le passif :

Ex.: CAPTAM URBEM hostis diripuit. (L'ennemi ayant pris la ville, la pilla.)

A la voix passive, c'est le participe présent qui n'existe

(1) On ne répétera pas ici ce qui a été dit déjà sur les participes en rus, ra, rum et en dus, da, dum, comme sur les participes présents et passés. (Voir pages 15, 18, 39, 40, 41, 42, 66.) Ce chapitre xi n'est guère que le complément de toutes nos observations antérieures.

pas en latin. On y supplée de deux manières; soit par la conjonction quum, soit par l'ablatif absolu à la voix active:

Aimé comme vous l'êtes, pouvez-vous être malheureux? QUUM ita te QUISQUE DILIGAT, ou bien : QUUM sic ab omnibus DILIGARIS, ou bien enfin : OMNIBUS ITA TE DILIGENTIBUS, пит potes esse miser?

NOTA. Les Latins aimaient aussi à employer des substantifs et des adjectifs à l'ablatif absolu :

Ex.: Paupertate magistra virtutes discuntur. - Cicerone consule. Tu nihil invitâ facies dicesve Minervá. (Horace, Art poétique.)

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On a vu plus haut (chap. V, § xxII), comment le participe en dus, da, dum, s'emploie au passif pour marquer la nécessité, l'obligation, la convenance. Ce même participe sert encore à rendre l'infinitif français précédé de à ou de, et régi par quelque verbe qui se rapporte à l'idée de donner ou de prendre. On a rencontré déjà, page 65 (Verbes régimes d'autres verbes):

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Dedit mihi libros legendos (des livres à lire). On dit de même Juventutem erudiendam suscipere (prendre la jeunesse à instruire; c'est-à-dire, se charger d'instruire la jeunesse).

Enfin le verbe curare, avec le même participe, équivaut à l'expression française faire faire quelque chose. Cæsar pontem faciendum curat (Cic.). César fait faire, fait construire un pont (sur la Saône).

CHAPITRE XII

DES CONJONCTIONS.

Conjonctions régies par un verbe.

§ XXXVIII. 1o Les verbes qui marquent soit le conseil, l'exhortation, l'ordre, la prière, le désir; soit l'effort, le soin pour atteindre un but, prennent après eux la conjonction ut, ou, s'il y a négation, la conjonction ne (pour ut non) (1):

Ex.: Te hortor ut legas, ne ludas. ne ægrotes.

Cura ut valeas,

Exception: Jubeo veut toujours après lui la proposition infinitive. Volo, nolo, malo, cupio, peuvent aussi prendre après eux la proposition infinitive ou le subjonctif. Quelquefois la conjonction ut est sous-entendue. Ex.: Precor venias, pour Precor ut venias.

2o Les verbes qui marquent la possibilité, la permission, l'obligation, la nécessité, la convenance, prennent après eux le subjonctif avec ou sans la conjonction ut, où la proposition infinitive.

Ex.: Oportet ut venias.

oportet.

Oportet venias. Te venire

3o Les verbes qui marquent l'obstacle, l'empêchement, l'opposition, la défense, prennent après eux ne ou quominus, quand ils sont employés affirmativement, et quin ou quominus, quand ils sont escortés d'une négation ou d'une interrogation. Prohibeo se trouve souvent avec la proposition infinitive, et veto la veut toujours après lui, comme son contraire jubeo.

(1) En thèse générale, ne remplace ut non devant le second verbe, quand le premier marque une intention.

Ex. Id impedivit ne ou quominus proficiscerer.- Valetudo prohibet ne domó exeamus, ou nos domo

exire. Deus vetat nos mentiri.

4° Les verbes qui marquent la crainte veulent après eux ne, si le verbe qu'ils régissent n'est pas accompagné d'une négation, et ne non ou ut dans le cas contraire :

Ex.: Timeo ne moriatur.

columis evadat (1).

Timeo ne non (ou) ut in

5o Les verbes qui marquent le regret, le dépit, la joie, la tristesse, l'étonnement, l'orgueil, veulent après eux la conjonction quod et l'indicatif, ou la proposition infinitive:

Ex.: Gaudeo tę valere.·

Gaudeo quod vales.

6o Les verbes qui marquent l'attente prennent après eux la conjonction dum ou donec avec le subjonctif : Ex.: Exspecta dum redeam.

7° Les verbes qui marquent le doute amènent après eux l'emploi de l'interrogation simple ou de l'interrogation double avec le subjonctif, s'ils sont employés affirmativement, et la conjonction quin avec le même mode, s'ils sont accompagnés d'une négation ou d'une interrogation:

Ex.: Dubito venturus NE sit, (ou) NUM venturus sit. Dubito UTRUM vivus sit AN mortuus. Non du

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bito QUIN veniat. Quis dubitat QUIN veniat? QUIN venturus sit?

NOTA. Comme la locution je ne doute pas, revient à dire je crois, et que le verbe croire gouverne la proposition infinitive, non dubito peut également, par analogie, se construire avec l'infinitif :

Ex.: Non dubito eum esse venturum.

8° Les verbes refert, interest, pertinet (il importe), veulent après eux la proposition infinitive.

(1) Se rappeler que la particule française ne, employée seule après ces verbes, ne marque pas une négation.

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