Page images
PDF
EPUB

dicelle abbee, sollenelement, ainsi quil est acoustume faire en tel cas, et que le dit Abbe et ses Religieux ilz sont subjectz; disant le dit procureur au dit abbe que aujourdhui fust venu au dit lieu de Blanchelande a laffin dessus dite, mais quil avoict entendu que le dit abbe voullet differer a le recepvoir; ne savoit la cause pour quoy, et aussi se il avoit celle intencion, par quoy mon dit seigneur le Conte avoit charge au dit procureur en savoir la volunte du dit Abbe affin quil ne lui donnast pas paine et traval de venir, sil navoit intention de le recepvoir; disant oultre le dit procureur au dit Abbe que mon dit seigneur le Conte lavoit charge de le somer de doner sur ce reponse telle quil verroit convenir. - Lequel Abbe, apres les dites parolles ainsi proferees par le dit procureur et la sommation par lui faite au dit Abbe, avoit respondu que mon dit seigneur le Conte y avoit, depuis la reduction du pais et duchie de Normandie, este recu comme fondeur dicelle Abbee par son predecesseur Abbe et le Convent du dit lieu, du nombre du quel Convent icellui Abbé disoit et recongnoisset quil estoit lors lun; quil avoit este present a la dite Reception, la quelle il disoit avoir este faite sollennelement et que mon dit seigneur avoit este receu a la croix et eaue beneste, en procession comme le vray Fondeur, a cause de la dit Baronnie et Conestablie de Varenguebec, et pour tel le recongnoisset et navoit pas intencion de le contredire, pour recongnoissance de la quelle reception iceulx Abbe et Convent avoient baille a mon dit seigneur le Conte lettres soubs les sceauls; disant icellui Abbe puis que mon dit seigneur avoit este receu une foiz en sa vie qui lui debvoit suffire et quil navoit pas cause de les abstraindre de le recepvoir encore une autre fois sollenelement; obéissant le dit Abbe, ce sestoit le bon plaisir de mon dit seigneur le Conte de venir en la dite Abbee, de venir lui et son convent au devant de mon dit seigneur a la porte et entree de la dite Abee et recongnoistre quil est le vray fondeur et ratiffier ce qui fait a este par son predecesseur Abbe et aultres ses predecesseurs, disant quil ne se submetoit point y venir en procession a croix

et eaue benoiste, attendu que aultre foy y avoit este receu; de la quelle responce ainssi faicte par le dit Abbe, icellui Maistre Philippe, en nom que dessus, me requist ceste presente relacion, la quelle, pour tesmoing de ce, je signee de mon saing manuel et scelle de mon scel dont je use ou dit office de sergeant. En lan et jour dessus diz. Ainsi signe : G. Lepelletier. Collacion faicte à loriginal.

[blocks in formation]

Nous, Pierre, par la permission divine, humble abbe du Monstier et monestaire et abbaye de Sainct Nicollas de Blanchelande et le Convent dicellui lieu, congnoissons et confessons hault et puissant et nostre tres redoubte Seigneur Guillaume de Harecourt conte de Tancarville et de Mongomeri, viconte de Melun, seigneur de Monstreul Bellay, Connestable heredital de Normandie et baron de Varenguebec, en la quelle nostre dite abbaye est situe[e] et assise, la dite recongnoissance faicte ainssi et par la fourme et maniere que contenu est en nos chartres et par icelles la devons la faire, comme en tel cas appartient et jouxte la teneur de la lettre de reception fete par labbe Thomas et Convent dicelle abbaye, lun de nos predecesseurs, de la quelle lettre la teneur est telle : « Nous, Thomas, " par la permission divine, humble abbe du monstier et abbaye

de Sainct Nicollas de Blanchelande et le Convent dicellui << lieu confessons que, aujourdui dixhuitiesme jour de may << lan mil iiije cinquante deux, feste et solempnite de lascen«<sion de Notre Seigneur, avoir receu en notre dite abbaye << tres hault et puissant Seigneur Guillaume de Harcourt, conte « de Tancarville et de Mongomeri, viconte de Meleun, sei• gneur de Monstreul Bellay, Connestable heredital de Nor<<mandie et baron de Varenguebec, comme fondes des « predecesseurs d'icellui Seigneur par raison et à cause de sa

<< dite Seigneurie et Baronnie de Varenguebec, selon la teneur « de nos chartres et ainsi que faire le debvons par icelles et «que a tel cas appartient. En tesmoing de la quelle chose nous « avons scellé ces presentes des sceaulx de la dite Abbaye, lan « et jour dessusdits; » et pour tesmoing et approbacion des quelles choses pareillement a ces presentes avons faict mettre et apposer les dits sceaulx, le septiesme jour de juillet lan mil cccc quatre vingtz et trois.

Archives départementales. - Familles de Franquetot de Coigny. Chartrier dit la Peau de Veau.

Famille Hue de Miromesnil.

1573-1796

Parmi les quelques familles de marque dont Saint-Lo fut le berceau, il faut ranger celle de Hue de Miromesnil, non qu'elle ait été d'ancienne noblesse, mais parce qu'à partir de la fin du xvie jusqu'aux dernières années du XVIIIe siècle, elle compta des Conseillers et un Premier Président du Parlement de Normandie; des Conseillers et un Président au Grand Conseil du Roi; enfin, un Garde des sceaux de France, le marquis de Miromesnil, le dernier de sa race.

Maître Pierre Hue, sieur de Vermanet ou Vermanoir, (1) qu'on trouve, en 1573, et qui mourut en 1593, est la souche des Miromesnil ainsi que des Vermanoir et des la Trouerie. Bourgeois d'origine assez reculée, puisqu'on rencontre, en 1433, un Colin Hue à Notre-Dame de Saint-Lo, (2) il joignit à la profession de drapier-sergier, celle plus relevée de Monnoyer en la Monnoie de Saint-Lo, et devint Garde des coins de cet atelier ainsi qu'Echevin de sa ville natale.

Comme Monnoyer, il jouissait de certaines prérogatives, entre autres du droit de porter l'épée (3); en outre, sa fortune

(1) Terre sise à Rampan (canton de Saint-Lo) et composée des fiefs roturiers de Rondel et ès Biquelles tenus, le premier de la seigneurie de Rampan (la Meauffe); le second de celle d'Arel, Airel ou du Port.-Bibliothèque de Bayeux. Registre des pleds de la seigneurie de Rampan.

(2) Mémoires de la Société d'Agriculture, d'Archéologie, etc., de la Manche. T X, p. 86.

(3) Sur la pierre tombale de Philippe des Hayes, inhumé dans l'église de la Mancellière (canton de Canisy), ce monnoyer de la

et ses alliances en faisaient un des Bourgeois les plus en vue. Cette situation et aussi l'ambition de ses fils lui suggérèrent de solliciter des lettres de noblesse, qu'il obtint en mars 1590. Elles furent enregistrées en 1597, c'est-à-dire près de quatre ans après son décès, et vérifiées aux Aides en 1623 seulement. (1) Ses fils s'étaient engagés à les représenter, le 17 février 1599, au Commissaire spécial de Roissy, lors de son passage à Vire; la justification n'eut pas lieu, puisque les procès-verbaux de la recherche de noblesse n'en parlent pas. Il en résulta qu'en 1666 l'Intendant Chamillard n'admit pas les descendants de l'anobli parmi les familles nobles de la Généralité de Caen. Plus tard ceux-ci furent rétablis.

De son mariage avec demoiselle Jeanne du Pray, Me Pierre Hue, Sr de Vermanoir, eut quatre fils et deux filles, savoir: Thomas, aîné, chef de la branche de Vermanoir;

Michel, d'où sortirent les Miromesnil, dont il sera parlé ciaprès ;

Pierre, souche des sieurs de la Trouerie; (2)

Isaac, monnoyer, qui mourut sans hoirs ;

Marguerite qui épousa Me Pierre Cornical, sieur des Vallées, avocat à Saint-Lo;

Marie qui fut unie (1587) à Me René Vaultier, Sénéchal et Juge politique à Thorigny.

I. Michel Hue, seigneur de la Rocque (3), aussi nommé

monnoie de Saint-Lo, qui décéda en 1640, est représenté tenant, de la main droite, un marteau et s'appuyant, de la gauche, sur la garde de son épée.

(1) Notes et Documents pour servir à l'histoire de la Recherche de Chamillard par un membre du Conseil héraldique de France, p. 38. Caen, 1890, Henri Delesque, imprimeur-libraire.

(2) La Trouerie ou Trourye, terre sise à la Chapelle-Enjuger (canton de Marigny).

(3) La Rocque, ancien fief de Haubert, sise à Hébécrévon (même canton) sur la rive droite de la Terrette.-Aveu fait le 25 novembre 1771, du fief de l'Emérillerie, par Jeanne Belhaire, à noble dame Jeanne-Marie Hue de la Roque.

« PreviousContinue »